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15 propositions du Collectif Roosevelt - 15 proponoj de Collectif Roosevelt
15 propositions du (15 proponoj de) Collectif Roosevelt
RetpaÄo de Collectif Roosevelt
- Eviter l'effondrement (Eviti disfalon)
- Contre le chĂŽmage (KontraĆ senlaboreco)
- Construire une Europe (Konstrui EĆropon)
1 â Redonner de lâoxygĂšne Ă nos Ătats
Diminuer trĂšs fortement les taux dâintĂ©rĂȘt sur la vieille dette
Est-il normal que les Etats payent 600 fois plus cher que les Banques
privées ? On a appris récemment que la Réserve fédérale américaine
a secrĂštement prĂȘtĂ© aux banques en difficultĂ© la somme gigantesque de
1.200 milliards au taux incroyablement bas de 0,01 % 1.
Au mĂȘme moment, dans de nombreux pays, les peuples subissent de plein
fouet des plans dâaustĂ©ritĂ© car les marchĂ©s financiers ne prĂȘtent de
lâargent Ă certains Ătats quâĂ des taux de 6, 7 ou 11 %. AsphyxiĂ©s par
de tels taux dâintĂ©rĂȘt, les gouvernements sont poussĂ©s Ă bloquer les
retraites, les allocations familiales ou les salaires des fonctionnaires
et Ă couper dans les investissements, ce qui accroĂźt le chĂŽmage et va
nous faire plonger bientĂŽt dans une rĂ©cession dâune extrĂȘme gravitĂ©.
Est-il normal que, en cas de crise, les banques privées, qui se
financent dâhabitude Ă 1 % auprĂšs des Banques centrales, puissent
bénéficier de taux à 0,01 % mais que, en cas de crise, les
Etats soient obligés, au contraire, de payer des taux 600 ou 800 fois
plus élevés ?
« Etre gouvernĂ©s par lâargent organisĂ© est aussi dangereux que
par le crime organisé » affirmait Roosevelt. Il avait raison. On ne
peut pas continuer Ă chouchouter les banques en maltraitant les Etats
et les peuples.
Comment donner de lâoxygĂšne Ă nos finances publiques
immédiatement ? Comment agir sans modifier les Traités, ce qui
demandera des mois de travail et deviendra bientĂŽt rigoureusement
impossible si lâEurope est de plus en plus dĂ©testĂ©e par les
peuples ?
Lâessentiel des sommes que nos Etats empruntent sur les marchĂ©s
financiers concernent des dettes anciennes. En 2012, la France doit
emprunter quelques 400 milliards : 100 milliards qui correspondent
au dĂ©ficit du budget (qui serait quasi-nul si on annulait lâessentiel
des baisses dâimpĂŽts octroyĂ©es depuis dix ans) et 300 milliards qui
correspondent à de vieilles dettes, qui arrivent à échéance et que nous
sommes incapables de rembourser si nous ne nous sommes pas ré-endettés
pour les mĂȘmes montants quelques heures avant de les rembourser.
Le passĂ©, câest le passĂ©. Faire payer des taux dâintĂ©rĂȘt colossaux
pour des dettes accumulĂ©es il y a 5 ou 10 ans nâaide pas du tout Ă
responsabiliser les gouvernements mais seulement
Ă asphyxier nos Ă©conomies au seul profit de quelques banques
privĂ©es : sous prĂ©texte quâil y a un risque, elles prĂȘtent Ă des
taux trĂšs Ă©levĂ©s, tout en sachant quâil nây a sans doute aucun risque
réel puisque le Fonds Européen de Sécurité est là pour garantir la
solvabilitĂ© des Ă©tats emprunteursâŠ
Il faut en finir avec ce « 2 poids, 2 mesures » ! En
nous inspirant de ce quâa fait la Banque centrale amĂ©ricaine pour sauver
le systÚme financier, nous proposons que la « vieille dette »
de nos Etats puisse ĂȘtre refinancĂ©e Ă des taux proches de 0 %.
Il nâest aucunement besoin de modifier les TraitĂ©s europĂ©ens pour mettre en Ćuvre cette idĂ©e :
certes, la Banque centrale nâest pas autorisĂ©e Ă prĂȘter aux Etats
Membres mais elle peut prĂȘter sans limite aux organismes publics de
crédit (article 21.3 du statut du systÚme européen des banques
centrales) et aux organisations internationales (article 23 du mĂȘme
statut). Elle peut donc prĂȘter Ă 0,01 % Ă la Banque EuropĂ©enne
dâInvestissement, Ă la Caisse des DĂ©pĂŽts ou Ă nâimporte quelle banque
publique nationale qui, elles, peuvent prĂȘter Ă 0,02 % aux Etats qui
sâendettent pour rembourser leurs vielles dettes.
Rien nâempĂȘche de mettre en place de tels financements dĂšs le mois prochain 2 !
On ne le dit pas assez : en ce début 2012, beaucoup ont peur que
la zone euro explose Ă cause dâun dĂ©faut de paiement de lâItalie
mais le budget de lâItalie prĂ©sente un excĂ©dent primaire :
le budget serait Ă lâĂ©quilibre si lâItalie ne devait pas payer des
frais financiers de plus en plus Ă©levĂ©s. Faut-il laisser lâItalie
sombrer dans la récession et la crise politique ou faut-il, accepter de
mettre fin aux rentes des banques privĂ©es ? La rĂ©ponse devrait ĂȘtre
Ă©vidente pour qui agit en faveur du bien commun.
En GrĂšce et au Portugal, on voit, grandeur nature, comment les plans
de rigueur au lieu de « soigner le malade » provoquent en mĂȘme
temps la rĂ©cession, lâaggravation de la crise des finances publiques et
une crise politique. Il est Ă©vident que la multiplication des plans
dâaustĂ©ritĂ© amĂšne Ă une situation explosive. Il est vital pour notre
société de lever le couvercle avant que la marmite explose.
« Imposer des plans dâaustĂ©ritĂ© en pĂ©riode de rĂ©cession constitue un mĂ©lange politique dĂ©tonant,
écrit Jean-Jacques Mevel dans Le Figaro du 29 décembre 2011.
En GrÚce, en Espagne et en Italie, personne ne parie sur la longévité de
nouveaux gouvernements face à la grogne sociale, à la montée du chÎmage
et à des plans de rigueur à répétition.» Pour conserver les rentes des
banques, allons-nous laisser lâEurope sombrer dans lâinstabilitĂ©
politique ?
En Italie, ce ne sont pas seulement les syndicats qui contestent les
plans dâaustĂ©ritĂ©. Le 13 dĂ©cembre 2011, dansLa Tribune, câest « la
patronne des patrons » italienne, Emma Marcegaglia, qui dénonçait
les excĂšs dâaustĂ©ritĂ© imposĂ©s par lâEurope et exhortait les dirigeants
européens à rompre le plus vite possible avec leurs « positions
rigides ».
Le rÎle fondamental que les Traités donnent à la Banque centrale est
de veiller à la stabilité des prix. Comment peut-elle rester sans réagir
quand certains pays voient le prix de leurs Bons du trésor doubler ou
tripler en quelques mois ? La Banque centrale doit aussi veiller Ă
la stabilité de nos économies. Comment peut-elle rester sans agir quand
le prix de la dette menace de nous faire tous tomber dans une récession
« plus grave que celle de 1930âł dâaprĂšs le Gouverneur de la Banque
dâAngleterre ?
Si lâon sâen tient aux TraitĂ©s, rien nâinterdit Ă la Banque centrale
dâagir avec force pour faire baisser le prix de la dette.
Non seulement rien ne lui interdit dâagir, mais tout lâincite Ă le faire.
Cela ne nécessite aucune révision des traités mais juste
une dĂ©cision politique qui acte 1. que les dettes anciennes doivent ĂȘtre
traitées à taux 0 (ou presque) et 2. qui autorise aussi la Banque
Centrale Européenne à fournir à la BEI ou aux banques publiques
nationales autant de liquidités que nécessaires si les taux demandés par
les marchĂ©s montent au dessus dâun certain niveau.
Cette proposition peut ĂȘtre mise en Ćuvre immĂ©diatement pour allĂ©ger
le coût de la vieille dette mais aussi pour « calmer le jeu »
sur les dettes nouvelles en cas dâattaque spĂ©culative contre tel ou tel
état européen : « Il faut libérer la BCE de ses entraves et
lui demander dâintervenir sur le marchĂ© des dettes souveraines, sans
pour autant Ă©liminer la pression sur les pays qui ont besoin de
sâajuster, affirme 3
François Bourguignon, ancien chef économiste de la Banque mondiale.
Un engagement de la BCE Ă ne pas laisser les spreads 4 des
pays membres passer un certain seuil, disons pour fixer les idées
50 % des niveaux actuels, cassera pour un certain temps la spirale
de hausse ». En clair, si les banques ou les marchés sont trop
gourmands, le BCE intervient avec cette proposition pour calmer le jeu.
Les marchés ne peuvent plus dicter leurs conditions.
Dans tous nos pays, les citoyens sont en colĂšre contre les privilĂšges
exorbitants de certaines banques. « Les banques doivent
payer » dit souvent le Ministre allemand des finances, Wolfgang
SchÀuble.
La situation de la France est moins dĂ©gradĂ©e que celle dâautres pays
mais nous nâallons pas laisser abĂźmer nos Ă©coles, nos hĂŽpitaux, nos
centres de recherche et lâensemble de notre systĂšme social pour sauver
la rente dâun tout petit nombre. Comme citoyens adultes, comme PĂšres et
MĂšres de famille, nous ne pouvons pas accepter plus longtemps le
triomphe de la cupidité et la dictature des marchés.
Alain JuppĂ© disait en 2000 quâil fallait ouvrir une « crise
clarificatrice avec les Anglais » pour savoir si, oui ou non, ils
veulent dâune Europe dĂ©mocratique. De mĂȘme, il faut aujourdâhui ouvrir
une « crise clarificatrice » au sujet du lien entre les
banques et les dirigeants européens : « nul ne peut servir deux
maßtres à la fois ». Soit les politiques sont au service des
peuples, soit ils sont au service des rentiers. Il devient urgent de
choisir et de lever toute ambigĂŒitĂ©. Si lâEurope est bien au service des
peuples et non des banquiers, il doit ĂȘtre Ă©vident pour tous, et
immĂ©diatement, que la dette ancienne doit ĂȘtre refinancĂ©e Ă un taux rĂ©el
proche de 0.
Un responsable de la BCE et plusieurs juristes lâont confirmĂ© dans La
Tribune du 9 janvier 2012 : notre analyse est juste : pas
besoin de modifier les Traités ! La solution est applicable
immédiatement et changerait radicalement la situation pour la GrÚce,
lâItalie ou lâEspagne et donc pour lâEurope toute entiĂšre.
1 Cf. la tribune de Michel Rocard et Pierre Larrouturou dans Le Monde du 3 janvier 2012.
2 Un responsable de la
BCE lâa confirmĂ© dans La Tribune du 9 janvier 2012. Lâanalyse de Michel
Rocard et Pierre Larrouturou est juste : pas besoin de modifier
les Traités. La solution est applicable immédiatement et changerait
radicalement la situation pour la GrĂšce, lâItalie ou lâEspagne.
3 Les Echos du 30 novembre 2011
4 Le spread est la
diffĂ©rence entre les taux dâintĂ©rĂȘt quâimposent les marchĂ©s Ă un Etat en
difficultĂ© (la GrĂšce ou lâItalie) et les taux payĂ©s par un pays qui se
finance Ă bon compte (comme lâAllemagne).
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1 - Redoni oksigenon al niaj Ćtatoj
Tre forte redukti la interezprocentojn por la malnova Ćuldo
Äu estas normale ke Ćtatoj pagas 600-oble pli multe ol privataj bankoj ?
AntaĆnelonge ni eksciis ke la usona centra banko (aĆ Fed) sekrete pruntedonis al
malbonfartaj bankoj la gigantan sumon de
1200 miliardoj je nekredebla malalta interezprocento : 0,01 % 1.
Samtempe, en multaj landoj, popoloj estis trafitaj per aĆsteraj planoj Äar la financaj merkatoj
pruntedonas al iuj Ćtatoj nur je 6, 7 aĆ 11 %. Sufokitaj per tiaj interezprocentoj, registaroj
estis instigitaj ne kreskigi pensiojn, porinfanajn krompagojn aĆ Ćtatoficistajn salajrojn
kaj tranÄi en investoj, kio kreskigas senlaborecon kaj baldaĆ dronigos nin en plej
gravan recesion.
Äu estas normale ke krizokaze, privataj bankoj, kiuj kutime financas sin je 1 % per centraj bankoj,
povas profiti je interezprocentoj de 0,01 % kiam Ćtatoj en sama situacio, estas male devigataj
pagi interezprocentojn 600- Äis 800-oble pli altaj ?
« Esti regate per organizita mono estas same danÄera kiel per organizita krimo » asertis
Roosevelt. Li pravis. Ni ne plu povas dorloti bankojn malbone traktante Ćtatojn kaj popolojn.
Kiel tuj redoni oksigenon al niaj publikaj financoj ? Kiel agi por modifi la traktatojn,
kio postulos monatojn da laboro kaj baldaĆ fariÄos absolute malebla se EĆropo estas pli kaj pli malamata
de la popoloj ?
Plej granda parto de la sumoj, kiujn niaj Ćtatoj prunteprenas sur
la financaj merkatoj rilatas al malnovaj Ćuldoj. En 2012, Francio devis pruntepreni proksimume 400
miliardojn : 100 miliardojn, kiuj respondas al la buÄeta deficito (kiu estus preskaĆ
nula se oni nuligus plej multajn impostreduktojn konsentitajn de dek jaroj)
kaj 300 miliardoj, kiuj respondas al malnovaj Ćuldoj, kiuj alvenas al pagdatoj kaj kiujn
ni ne kapablas repagi se ni ne reĆuldiÄas por la samaj sumoj kelkajn horojn
antaĆ ol repagi ilin.
Pasinteco estas pasinteco. Pagigi kolosajn interezprocentojn por Ćuldoj akumulitaj
antaĆ 5 aĆ 10 jaroj helpas ne por responsigi registarojn sed nur por sufoki niajn ekonomiojn nur
profite al iuj privataj bankoj : pretekste de risko, ili alpruntas je tre altaj interezprocentoj,
kvankam ili scias ke estas neniu vera risko Äar la eĆropa stabiliga fonduso staras por garantii
la pageblecon de la depruntaj ĆtatojâŠ
Necesas Äesigi tiun situacion! Inspire de tio kion faris la usona centra banko por savi sian
financan sistemon, ni proponas ke la « malnova Ćuldo »
de niaj Ćtatoj povu esti refinancata per interezprocentoj proksimaj al 0 %.
Ne necesas modifi la eĆropajn traktatojn
por apliki tiun ideon :
ja, la centra banko ne estas permesita alprunti al membroj-Ćtatoj sed Äi povas senlime alprunti al
publikaj kreditorganizaÄ”oj (artikolo 21.3 de la statuto de la eĆropa sistemo de centraj bankoj)
kaj al internaciaj organizaĔoj (artikolo 23 de la sama statuto).
Äi do povas alprunti je 0,01 % al investa eĆropa banko, al "Caisse des DĂ©pĂŽts" aĆ
al iu ajn nacia publika banko, kiuj povus alprunti je 0,02 % al Ćtatoj, kiuj ĆuldiÄas
por repagi malnovajn Ćuldojn.
Nenio malpermesas fari tiajn financadojn ekde venonta monato 2 !
Oni ne sufiÄe diras : en tiu komenco de 2012, multaj timas ke eĆrozono eksplodu pro pagnekapablo de Italio
sed la buÄeto de Italio montras unuanivelan pluson :
la buÄeto estus ekvilibra se Italio ne devus pagi financajn kostojn pli kaj pli altajn. Äu oni devas lasi
Italion droni en recesion kaj politikan krizon aĆ Äu akcepti Äesigi rentojn de privataj bankoj ?
La respondo devus esti evidenta por kiu agas favore al komuna bono.
En Grekio kaj Portugalio, videblas, en reala grandeco, kiel la rigoraj planoj
anstataĆ Â« kuraci la malsanulon » estigas samtempe kaj recesion kaj pligraviÄon de la krizo de publikaj
financoj kaj politikan krizon. Evidentas ke multiÄo de aĆsteraj planoj kondukas al eksplodema situacio.
Gravas por nia socio levi la kovrilon antaĆ ol la marmito eksplodu.
« Trudi aĆsterajn planojn en periodo de recesio
konsistigas eksplodeman politikan miksaĔon,
skribis Jean-Jacques Mevel en Le Figaro de la 29-a de decembro 2011.
En Grekio, Hispanio kaj Italio, neniu vetas pri la templongeco de la novaj registaroj
fronte al sociala grumblado, al kresko de senlaboreco kaj al ripetiÄaj rigorplanoj.»
Por konservi la rentojn de bankoj, Äu ni lasu EĆropon droni en politikan malstabilecon ?
En Italio, ne nur sindikatoj kontestas la aĆsterajn planojn. La 13-an de decembro 2011,
en "La Tribune", la « itala estrino de la mastroj », Emma Marcegaglia, denuncis la aĆsterajn ekscesojn truditajn de
EĆropo kaj instigis la eĆropajn registojn fleksi kiel eble plej rapide siajn
« rigidajn poziciojn ».
La fundamenta rolo, kiun traktatoj donas al la centra banko, estas teni prezstabilecon.
Kiel Äi povas ne reagi kiam en iuj Ćtatoj la prezoj de fiskaj promeskambioj duobliÄas aĆ
triobliÄas en nur kelkaj monatoj ? La centra banko devas teni stabilecon ankaĆ de niaj ekonomioj.
Kiel Äi povas ne reagi kiam kosto de Ćuldo minacas faligi nin Äiujn en recesion
« pli gravan ol tiu de 1930 » laĆ la direktoro de Banko de Anglio ?
Se oni tenas sin je la traktatoj, nenio malpermesas al la centra banko
forte agi por redukti Ćuldokoston.
Ne nur nenio malpermesas Äin agi,
kaj eÄ Äio instigas Äin tion fari.
Tio necesigas neniun revizion de la traktatoj sed nur politikan decidon, por
(1-a ago) ke la malnovaj Ćuldoj estu traktataj je interezprocento 0 (aĆ preskaĆ)
kaj (2-a ago) ankaĆ permesu al eĆropa centra banko alprunti al IEB aĆ al naciaj publikaj bankoj
tiom da disponeblaĔoj kiom necesas, se interezprocentoj postulataj de la merkatoj
supreniras super iu nivelo.
Tiu propono estas tuj aplikebla por malpezigi la koston de malnovaj Ćuldoj sed ankaĆ por
« kvietigi la etoson » pri novaj Ćuldoj kaze de spekula atako kontraĆ
iu aĆ alia eĆropa Ćtato : « Necesas liberigi ECB je ties aglimigiloj
kaj peti Äin interveni en la merkato de suverenaj Ćuldoj, tamen sen formeti premon
al la landoj, kiuj bezonas alÄustiÄi, asertas 3
François Bourguignon, malnova
Äefekonomikisto de monda banko.
Promeso de ECB ne lasi la interezprocentan diferencon
(angle "spreads" 4) inter membroj Ćtatoj
superi iun nivelon, ni diru por esti klaraj
50 % de la nunaj niveloj, rompos portempe la kreskan spiralon ».
Tiel, se bankoj aĆ merkatoj estas tro postulemaj, ECB intervenos kun tiu propono
por kvietigi la merkatojn. La merkatoj ne plu povus trudi siajn postulojn.
En Äiuj niaj landoj, la civitanoj koleras kontraĆ ekscesaj privilegioj de iuj
bankoj. « La bankoj devas pagi » ofte diras la germana ministro pri financoj,
Wolfgang
SchÀuble.
La situacio de Francio estas malpli damaÄita ol tiu de aliaj landoj sed ni ne lasos
damaÄi niajn lernejojn, niajn hospitalojn, niajn esplorcentrojn kaj nian socialan sistemon por savi la
renton de malgranda nombro. Kiel adoltaj civitanoj, kiel patroj kaj patrinoj, ni ne povas akcepti pli longtempe
la triumfon de monavideco kaj diktatorecon de merkatoj.
Alain Juppé diris en 2000 ke necesas okazigi « klarigan krizon kun britoj »
por scii Äu jes aĆ ne, ili deziras demokratian eĆropon. Same, necesas nun okazigi
« klarigan krizon » pri la ligilo inter eĆropaj bankoj kaj registoj :
« neniu povas servi du mastrojn samptempe ». AĆ la politikistoj servas la popolojn
aĆ ili servas la rentulojn. UrÄiÄas elekti kaj forigi Äiujn ambiguaÄ”ojn. Se EĆropo
estas ja serve al popoloj kaj ne al bankoj, devas evidentiÄi por Äiuj, kaj tuj, ke la malnova Ćuldo
devas esti refinancata je interezprocento proksima al 0.
Responsulo de ECB kaj pluraj juristoj konfirmis tion en "La
Tribune" de la 9-a de januaro 2012 : nia analizo estas Äusta : ne necesas modifi la
traktatojn ! La solvo estas tuj aplikebla kaj radikale ĆanÄus la situacion en Grekio,
Italio aĆ Hispanio kaj do por tuta EĆropo.
1 Vd. artikolon
de Michel Rocard kaj Pierre Larrouturou en "Le Monde" de la 3-a de januaro 2012.
2 Responsulo de ECB
konfirmis tion en "La Tribune" de la 9-a de januaro 2012. La analizo de Michel
Rocard kaj Pierre Larrouturou estas Äusta : ne necesas modifi la traktatojn.
La solvo estas tuj aplikebla kaj radikale ĆanÄus la situacion en Grekio,
Italio aĆ Hispanio.
3 "Les Echos" de la 30-a de novembro 2011
4 "spread" diferenco inter la interezprocentoj
postulataj de merkatoj al malbonfarta Ćtato (Grekio aĆ Italio) kaj tiuj pagataj de lando kiu facile depruntas
(kiel Germanio).
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2 â DĂ©gager de nouvelles marges de manĆuvre financiĂšres
créer un impÎt européen sur les bénéfices des entreprises
Le taux dâimpĂŽt sur les bĂ©nĂ©fices des entreprises nâest que de 25 % en moyenne en Europe contre 40 % aux Etats-Unis 1.
Câest le monde Ă lâenvers ! On croyait que les Etats-Unis Ă©taient
les plus libéraux mais ils taxent plus que nous les bénéfices des
entreprises.
Taux moyen dâimpĂŽt sur les bĂ©nĂ©fices des entreprises
U.S.A. |
40 % |
Europe |
25 % |
Pourquoi lâEurope a-t-elle un taux aussi faible ? Depuis
lâadhĂ©sion de lâIrlande et de la Grande-Bretagne, en 1973, tous les
états européens sont poussés au moins-disant fiscal par les états qui
baissent leur impÎt sur les bénéfices pour attirer les entreprises.
LâIrlande a baissĂ© son taux Ă 12 % et tous les Ă©tats membres ont du
baisser leur impÎt sur les bénéfices⊠Au niveau européen, le taux moyen
dâimpĂŽt sur les bĂ©nĂ©fices a baissĂ© dâun tiers en vingt ans. Ce
moins-disant fiscal est lâune des causes importantes de lâendettement
public.
Jamais il nây a eu autant de bĂ©nĂ©fices (plus de 550 Milliards dâeuros lâan dernier pour les seules entreprises du DJ Stox 600 2) mais jamais lâimpĂŽt sur les bĂ©nĂ©fices nâa Ă©tĂ© aussi faible !
La derniĂšre fois que lâon a connu une telle course au moins disant fiscal, câĂ©tait aux Etats Unis dans les annĂ©es 1920 :
le Texas baissait ses impĂŽts pour attirer les entreprises. Puis câest
la Floride qui baissait lâimpĂŽt sur les bĂ©nĂ©fices. Puis lâOhio⊠Les
entreprises (et leurs actionnaires) profitaient sans complexe de ce
dumping fiscal. JusquâĂ ce quâĂ©clate la crise de 1929. Les Etats se
rendirent compte alors que leurs caisses Ă©taient vides et quâils
nâavaient pas les moyens dâaider les chĂŽmeurs ni de relancer lâactivitĂ©
en augmentant les dépenses publiques !
DĂšs quâil arrive au pouvoir, Roosevelt crĂ©e un impĂŽt fĂ©dĂ©ral sur les
bénéfices pour rendre impossible le dumping entre états voisins. En
Europe au contraire, il nây a pas dâimpĂŽt europĂ©en. Ce qui favorise
grandement le dumping entre voisins. VoilĂ comment nous sommes arrivĂ©s Ă
un taux dâimposition 15 points infĂ©rieur Ă celui des Etats-Unis.
Aucun pays dâEurope ne peut augmenter de 15 points son taux dâimpĂŽts
sur les bĂ©nĂ©fices : sâil est le seul Ă le faire, les entreprises
partiraient toutes dans les Ă©tats voisins. Mais rien ne nous empĂȘche
dâagir au niveau europĂ©en en crĂ©ant un impĂŽt europĂ©en sur les bĂ©nĂ©fices
de lâordre de 15 %.
21 milliards de marges de manĆuvre, chaque annĂ©e, pour la France
Pour le moment, lâEurope nâa pas de ressources propres. Ce sont les
états membres qui versent chaque année de quoi financer son budget.
Cette annĂ©e, la France va payer 21 milliards dâeuros au budget
européen 3.
Si le budget européen était financé par un impÎt européen, ces 21
milliards resteraient dans les caisses de Bercy, ce qui diminuerait
dâautant notre dĂ©ficit.
Quel impÎt européen ?
On peut créer un impÎt sur les bénéfices des entreprises puisque
câest lâimpĂŽt sur les entreprises qui a fortement diminuĂ© depuis vingt
ans, au profit des actionnaires bien plus que de lâinvestissement. Une Ă©co-taxe permettrait
Ă©galement de renforcer les ressources propres de lâEurope, tout en
incitant les entreprises Ă diminuer leur consommation dâĂ©nergie.
LâidĂ©e de crĂ©er un impĂŽt europĂ©en avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© avancĂ©e par Jacques
Delors dans les annĂ©es 1980. AprĂšs presque 30 ans de rĂ©flexion, nâest-il
pas urgent de passer Ă lâaction ? Puisquâun nouveau TraitĂ© doit
ĂȘtre nĂ©gociĂ© dâici le mois de mars 2012, il doit intĂ©grer la crĂ©ation
dâune taxe sur les transactions financiĂšres et la crĂ©ation dâun impĂŽt
européen sur les bénéfices des entreprises. Si le budget européen était
financé par un impÎt européen sur les bénéfices, la France économiserait
chaque année un peu plus de 20 Mds. Si un tel impÎt existait déjà ,
notre déficit public ne serait plus que de 75 Mds, moins de 4 % du PIB.
1 Le Monde du 12 avril
2006. Il sâagit lĂ du taux nominal, du taux « officiel ». Des
deux cĂŽtĂ©s de lâAtlantique, le taux rĂ©el de prĂ©lĂšvement sur les
bénéfices est plus faible à cause de multiples exonérations.
2 Les 600 plus grandes entreprises cotĂ©es dâEurope.
3 Inutile de rappeler
que nous allons aussi en tirer profits, via la politique agricole, les
aides structurelles et les nombreuses politiques européennes dont nous
bénéficions.
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2 - Liberigi financajn ageblecojn
Krei eĆropan imposton pri profitoj de entreprenoj
La impostprocento pri profitoj de entreprenoj estas nur ÄirkaĆ 25 % meze
en EĆropo kontraĆ 40 % en Usono 1.
Tio estas inversa mondo ! Oni kredis ke Usono estis la plej liberala sed Äi
impostas pli ol ni la profitojn de entreprenoj.
Meza impostprocento pri profitoj de entreprenoj
Usono |
40 % |
EĆropo |
25 % |
Kial EĆropo havas tiel malaltan impostprocenton ? Ekde aliÄo de
Irlando kaj Britio, en 1973, Äiuj eĆropaj Ćtatoj estis instigataj al imposta
malplejpropono fare de la Ćtatoj, kiuj reduktis sian imposton pri profitoj
por allogi entreprenojn.
Irlando reduktis sian procenton al 12 % kaj Äiuj Ćtatoj-membroj devis
redukti sian imposton pri profitoj⊠Je eĆropa nivelo, la meza impostprocento
pri profitoj malkreskis je triono en dudek jaroj. Tiu imposta malplejpropono
estas unu el la Äefaj kialoj de publika ĆuldiÄo.
Neniam estis tiom da profitoj (pli ol
550 miliardoj da eĆroj lastan jaron por la solaj entreprenoj de
DJ Stox 600 2) sed neniam imposto pri profitoj estis tiom malalta !
Oni jam konis konkurson pri imposta malplejpropono, tio
estis en Usono en la 1920-aj jaroj :
Teksaso reduktis siajn impostojn por allogi entreprenojn. Poste
Florido reduktis imposton pri profitoj. Poste Ohajo⊠Entreprenoj
(kaj ties akciuloj) profitis senkomplekse per tiu fiska dumpingo.
Äis kiam eksplodis la krizo de 1929. La Ćtatoj tiam konsciis ke la kasoj
estis malplenaj kaj ke ili havis rimedojn nek por helpi senlaborulojn nek por
relanÄi aktivecon per kreskigo de publikaj elspezoj !
Ekde kiam li estis elektita, Roosevelt kreis federacian imposton pri
profitoj por malebligi dumpingon inter najbaraj Ćtatoj. En
EĆropo male, ne estas eĆropa imposto, kio grande faciligas dumpingon inter najbaroj.
Jen kiel ni alvenis al impostprocento 15 punktojn malpliajn ol tiu de Usono.
Neniu lando en EĆropo povas kreskigi je 15 punktoj sian impostprocenton pri
profitoj : se Äi estas la sola por fari tion, Äiuj entreprenoj foriros
en la najbarajn Ćtatojn. Sed nenio malhelpas nin agi je eĆropa nivelo kreante
eĆropan imposton pri profitoj je proskimume 15 %.
21 miliardoj da ageblecoj, Äiujare, por
Francio
Nun, EĆropo ne havas proprajn enspezojn. La membroj-Ćtatoj donas Äiujare por financi Äian
buÄeton.
Äiujare, Francio pagos 21 miliardojn da eĆroj al la eĆropa buÄeto 3.
Se la eĆropa buÄeto estus financata per eĆropa imposto, tiuj 21
miliardoj restus en la kasoj de Bercy, kio reduktus nian deficiton.
Kia eĆropa imposto ?
Oni povas krei imposton pri profitoj de
entreprenoj Äar tiu imposto pri entreprenoj estas tiu, kiu forte malkreskis
de dudek jaroj, profite al akciuloj multe pli ol al investado. AnkaĆ eko-takso ebligus plifortigi la monrimedojn de
EĆropo, kaj samtempe instigi entreprenojn al redukto de energikonsumado.
La ideo pri eĆropa imposto estis jam metita de Jacques
Delors en la 1980-aj jaroj. Post preskaĆ 30 jaroj da pripenso, Äu ne urÄas ekagi ?
Äar nova traktato devas esti traktata antaĆ marto 2012, Äi devas integri kreon de takso
pri financaj transakcioj kaj de eĆropa imposto pri profitoj de entreprenoj.
Se la eĆropa buÄeto estus financata per eĆropa imposto pri profitoj, Francio Ćparus
Äiujare iom pli ol 20 miliardojn da eĆroj. Se tia imposto jam ekzistus,
nia publika deficito estus nur 75 miliardoj, malpli ol 4 % de MEP.
1 "Le Monde" de la 12-a de aprilo
2006. Temas pri nominala procento, pri « oficiala » procento. AmbaĆflanke
de Atlantiko, la reala procento de impostoj pri profitoj estas malpli alta
pro multaj senimpostigoj.
2 La 600 plej grandaj
entreprenoj kvotataj en EĆropo.
3 Ne utilas memorigi
ke ankaĆ ni profitos de tio, per agrikultura politiko, strukturaj helpoj kaj
multaj eĆropaj politikoj, kiuj profitas al ni.
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3 â Mettre fin au sabordage fiscal national
Pour sortir de notre dépendance aux marchés et rééquilibrer nos
comptes publics, on peut trouver aussi dâimportantes marges de manĆuvre
au niveau national en annulant une bonne partie des baisses dâimpĂŽts octroyĂ©es aux grandes entreprises et aux citoyens les plus riches depuis 10 ans.
Le rapport du député UMP Gilles Carrez publié le 5 juillet 2010
montre que si on annulait lâensemble des baisses dâimpĂŽts votĂ©es depuis
2000, lâEtat aurait chaque annĂ©e 100 milliards
de plus dans ses caisses. Si nous revenions simplement à la fiscalité
qui existait en 2000 (nul ne la jugeait confiscatoire ou sovietiforme),
notre déficit se transformerait en excédent !
LâEtat a perdu 100 milliards de recettes fiscales
Les Echos du 5 Juillet 2010
Quand Roosevelt arrive au pouvoir, le taux dâimpĂŽt applicable aux citoyens les plus riches Ă©tait de 25 %. Roosevelt dĂ©cide de le porter immĂ©diatement Ă 63 % puis Ă 79 %. « Pendant
prĂšs de cinquante ans, jusquâĂ lâarrivĂ©e de Ronald Reagan, explique
Thomas Piketty, le taux supĂ©rieur de lâimpĂŽt ne descendit jamais au
dessous de 70 %.» Et lâĂ©conomie amĂ©ricaine a trĂšs bien fonctionnĂ©
pendant ces 50 années. Elle a fonctionné sans avoir besoin de
sâendetterâŠ
Si on crée un impÎt européen et si on annule ne serait-ce que la
moitiĂ© des baisses dâimpĂŽt votĂ©es depuis 10 ans, notre dĂ©ficit
public nâest plus que de 25 Mds. A peine 1,2 % du PIB. Et si dans le
mĂȘme temps, on diminue le coĂ»t de notre vieille dette (45 Mds prĂ©vus en
2012), nous ne sommes plus trĂšs loin de lâĂ©quilibreâŠ
Oser la RĂ©volution fiscale
Mais revenir sur les erreurs du passé ne suffit pas. Il faut aller plus
loin et mettre en Ćuvre une vraie rĂ©forme de lâimpĂŽt sur le revenu comme
le proposent Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez. AprĂšs
avoir prouvĂ© que lâimpĂŽt sur le revenu est de plus en plus complexe et
de moins en moins progressif, Thomas Piketty et ses amis proposent un
nouvel impĂŽt sur le revenu, qui remplacerait un grand nombre de taxes
existantes, notamment la contribution sociale généralisée (CSG),
lâactuel impĂŽt sur le revenu (IRPP), le prĂ©lĂšvement libĂ©ratoire, la
prime pour lâemploi, le « bouclier fiscal ».
Ce nouvel impÎt sur le revenu sera prélevé à la source sur les
revenus du travail et du capital (comme lâactuelle CSG, avec la mĂȘme
assiette que cette derniĂšre), suivant un barĂšme clairement
progressif 1.
Une partie des recettes de ce nouvel impÎt sur le revenu sera affectée
aux dĂ©penses sociales, de la mĂȘme façon que lâactuelle CSG.
Ce nouvel impĂŽt sur le revenu est beaucoup plus simple et transparent
que le systÚme existant. Et il permet de rétablir la progressivité
globale de notre systĂšme fiscal, et donc de corriger lâinjustice du
systĂšme actuel. Dâautres propositions de rĂ©formes, allant dans le mĂȘme
sens, sont avancĂ©es par dâautres Ă©conomistes ou des associations comme
Attac. Elles doivent ĂȘtre Ă©tudiĂ©es avec le plus grand sĂ©rieux car le
statu quo nâest plus possible.
1 BarÚme proposé pour
le nouvel impĂŽt sur le revenu : 2% de taux effectif dâimposition pour
1.100 ⏠de revenu brut mensuel individuel (impĂŽt mensuel : 22 âŹ). 10% de
taux effectif dâimposition pour 2.200 ⏠de revenu brut mensuel
individuel (impĂŽt mensuel : 220 âŹ). 13% de taux effectif dâimposition
pour 5.000 ⏠de revenu brut mensuel individuel (impĂŽt mensuel : 650 âŹ).
25% de taux effectif dâimposition pour 10.000 ⏠de revenu brut mensuel
individuel (impĂŽt mensuel : 2.500 âŹ). 50% de taux effectif dâimposition
pour 40.000 ⏠de revenu brut mensuel individuel (impÎt mensuel : 20.000
âŹ) et 60% de taux effectif dâimposition au dessus de 100.000 ⏠de revenu
brut mensuel individuel (impĂŽt mensuel : 60.000 âŹ)
Ce barÚme est exprimé en taux
effectifs directement applicable à la totalité du revenu, et non en taux
marginal. Il sâapplique Ă la totalitĂ© des revenus bruts individuels
actuellement soumis Ă la CSG (salaire, revenu dâactivitĂ© non salariĂ©,
retraite, chĂŽmage, revenus du capital, y compris les plus values).
LâimpĂŽt est prĂ©levĂ© chaque mois par lâemployeur ou lâinstitution
financiÚre. Le taux effectif à appliquer dépend du revenu annuel
finalement obtenu (dĂ©claration correctrice en dĂ©but dâannĂ©e suivante).
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3 - Äesigi nacian fiskan pereigon
Por eliri el dependeco de merkatoj kaj reekvilibrigi niajn publikajn kontojn,
ni povas trovi grandajn ageblecojn ankaĆ je nacia nivelo nuligante grandan parton de la impostreduktoj konsentitaj al grandaj entreprenoj
kaj plej riÄaj civitanoj de 10 jaroj.
La raporto de deputito Gilles Carrez (UMP) publikigita la 5-an de julio 2010
montras ke se ni nuligus la tuton de la impostreduktoj balotitaj de
2000, la Ćtato havus
Äiujare 100 miliardoj pliajn en sia kaso.
Se ni revenus al impostado, kiu ekzistis en 2000 (neniu konsiderus Äin
konfiska aĆ sovetistila),
nia deficito transformiÄus en pluso !
La Ćtato perdis
100 miliardojn da fiskaj enspezoj
"Les Echos" de la 5-a de julio 2010
Kiam Roosevelt estis elektita, la impostprocento aplikebla al
la plej riÄaj personoj estis 25 %. Roosevelt
decidas tuj altigi Äin al 63 % poste al 79 %. « Dum pli ol
kvindek jaroj, Äis la elekto de Ronald Reagan, klarigas
Thomas Piketty, la supera impostprocento neniam malkreskis sub
70 %.» Kaj usona ekonomio tre bone funkciis dum 50 jaroj.
Äi funkciis sen bezoni ĆuldiÄiâŠ
Se oni kreus eĆropan imposton kaj se oni nuligus eÄ nur duonon de la
impostreduktoj balotitaj de 10 jaroj, nia publika deficito estus
nur 25 miliardoj. ApenaĆ 1,2 % de MEP. Kaj se samtempe, oni reduktus la koston
de nia malnova Ćuldo (45 miliardoj antaĆviditaj en
2012), ni ne estus malproksima de ekvilibroâŠ
AĆdaci fiskan revolucion
Sed reparoli pri pasintaj eraroj ne sufiÄas. Necesas plu antaĆiri kaj
efektivigi veran reformon de imposto pri enspezoj kiel proponas Camille Landais,
Thomas Piketty kaj Emmanuel Saez. Post pruvado ke imposto pri enspezoj
estas pli kaj pli kompleksa kaj malpli kaj malpli progresiva, Thomas Piketty
kaj ties amikoj proponis novan imposton pri enspezoj, kiu anstataĆus
grandan nombron da ekzistantaj taksoj, aparte la Äeneraligita sociala kontribuo (CSG),
la nuna imposto pri enspezoj (IRPP), la liberiga elpreno, premio por dungo,
« fiska Ćildo ».
Tiu nova imposto pri enspezoj estos fonte elprenata el laborenspezoj
kaj kapitalprofitoj (kiel la nuna CSG kaj sur la sama bazo), laĆ vere progresiva
baremo 1.
Parto de enspezoj ricevitaj per tiu nova imposto pri enspezoj estos uzata
por socialaj enspezoj, sammaniere kiel la nuna CSG.
Tiu nova imposto pri enspezoj estas multe pli simpla kaj klara ol la nuna
sistemo. Kaj Äi ebligas restarigi progresivecon en nia tuta fiska sistemo,
kaj do korekti maljustecon de la nuna sistemo. Aliaj reformproponoj,
samdirekte irantaj, estas antaĆmetitaj de aliaj ekonomikistoj kaj asocioj kiel
Attac. Ili devas esti studataj plej serioze Äar la nuna stato ne plu povas daĆri.
1 Baremo proponita
por la nova imposto pri enspezoj : 2% da efektiva impostprocento por
1100 ⏠da individua malneta monata enspezo (monata imposto : 22 âŹ). 10% de
efektiva impostprocento por 2200 ⏠da individua malneta monata enspezo
(monata imposto : 220 âŹ). 13% da efektiva impostprocento
por 5000 ⏠da individua malneta monata enspezo (monata imposto :650 âŹ).
25% da efektiva impostprocento por 10000 ⏠da individua malneta monata enspezo
(monata imposto : 2500 âŹ). 50% da efektiva impostprocento por 40000 ⏠da
individua malneta monata enspezo (monata imposto : 20.000
âŹ) kaj 60% da efektiva impostprocento super 100 000 ⏠da individua malneta monata enspezo
(monata imposto : 60.000 âŹ)
Tiu baremo entenas efektivajn procentojn rekte
aplikeblajn al Äiuj enspezoj, kaj ne marÄenajn procentojn. Äi aplikiÄas
al la tuto de la individuaj malnetaj enspezoj nun submetitaj al CSG (salajro,
enspezo de sensalajra laboro, pensio, kompenso pro senlaboreco, kapitalprofitoj,
inkluzive plusvaloroj).
Imposto estas elprenata Äiumonate fare de dunginto aĆ
de financa organizaĔo. La aplikebla efektiva procento dependas
de jara fina enspezo (korekta deklaro komence de sekvanta jaro).
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4 â Boycotter les paradis fiscaux
utiliser le levier de la commande publique
Un rapport du Parlement européen estime que la fuite vers les paradis
fiscaux provoque chaque annĂ©e un manque Ă gagner fiscal de lâordre de 1
Ă 1,5% du PIB pour chaque Ătat membre. En France, câest chaque annĂ©e
une perte de 20 Ă 30 milliards dâeuros. Au-delĂ des beaux discours,
aucune action sĂ©rieuse nâest engagĂ©e aujourdâhui pour les lutter contre
les paradis fiscaux.
Le 4 novembre 2011, Ă lâissue du Sommet du G20, Nicolas Sarkozy
prenait Ă tĂ©moin lâopinion publique mondiale et affirmait « ne plus
vouloir des paradis fiscaux ». Il promettait de les « mettre au ban de
la communauté internationale ». Le Panama était un des pays nommés dans
ce discours trĂšs vigoureux mais deux semaines plus tard, le prĂ©sident du Panama dĂ©clarait en sortant de lâĂlysĂ©e que
le prĂ©sident français lâavait assurĂ© que la convention signĂ©e entre la
France et le Panama pour « éviter les doubles impositions » serait
ratifiĂ©e par le Parlement français dâici la fin 2011⊠Et quand un
journaliste 1 sâinquiĂšte
de ce double discours, un conseiller lui répond que « Le président de
la RĂ©publique sâexprimait Ă Cannes comme prĂ©sident du G20. Il ne
sâagissait en aucun cas dâune dĂ©claration Ă titre national.»
Vu la gravitĂ© de la crise des finances publiques, ce double discours nâest plus acceptable.
PlutĂŽt que dâimposer aux peuples des plans dâaustĂ©ritĂ© qui aggravent la
crise, lâEtat doit dĂ©clarer la guerre aux paradis fiscaux :
- en rendant obligatoire la transparence des comptes des
entreprises : toutes les entreprises doivent rendre des comptes sur
leur activitĂ© pays par pays et dĂ©clarer lâexistence de filiales dans
des paradis fiscaux ou des centres off shore.
- en boycottant les entreprises ayant des filiales dans ces paradis fiscaux :
lâĂtat et lâensemble des collectivitĂ©s locales (rĂ©gions, dĂ©partements,
communes et communautĂ©s de communesâŠ) ne doivent plus accorder aucun
marché public à une entreprise (banques, entreprise de travaux publics,
fournisseurs de systĂšmes informatiquesâŠ) qui a des filiales dans des
paradis fiscaux et qui Ă©chappe ainsi aux impĂŽts qui financent lâĂ©cole,
la santé, la police ou les retraites.
- en mettant fin Ă la pratique de lâoptimisation fiscale des groupes
internationaux via les prix de transfert. Il faut transposer au niveau
europĂ©en lâapportionment existant aux Etats-Unis, qui oblige
chaque entreprise trans-étatique à déclarer sa masse salariale, son
chiffre dâaffaire et ses investissements Etat par Etat. Son niveau
dâimposition est alors calculĂ© en fonction de ces trois paramĂštres et
non plus du seul profit déclaré, lequel est systématiquement transféré
dans les zones fiscalement intéressantes.
1 La Tribune 25 novembre 2011
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4 - Bojkoti impostparadizojn
Utiligi la levilon de publika mendo
Raporto de eĆropa parlamento taksis ke la fuÄo al impostparadizoj estigas
Äiujare fiskan mankon je preskaĆ 1
Äis 1,5% de MEP por Äiu Ćtato-membro. En Francio, tio estas Äiujare perdo de 20 Äis
30 miliardoj da eĆroj. Post belaj paroladoj, neniu serioza ago komenciÄis
Äis nun por batali kontraĆ impostparadizojn.
La 4-an de novembro 2011, fine de pintkonferenco de G20, Nicolas Sarkozy
atestigis la mondon kaj asertis « ne plu akcepti impostparadizojn ». Li promesis
« forpeli ilin el la internacia Ćtataro ». Panamo estis unu el la landoj nomitaj
en tiu tre forta parolado sed du semajnojn
poste, la prezidanto de Panamo deklaris elirante el palaco
ĂlysĂ©e ke la franca prezidanto certigis al li ke la konvencio
subskribita inter
Francio kaj Panamo por « eviti duoblan impostadon » estos ratifita de la franca
parlamento antaĆ la fino de 2011⊠Kaj kiam Ä”urnalisto 1
maltrankviliÄis pro tiu duasenca parolado,
konsilisto respondis al li ke « La respublika prezidanto parolis en Cannes
kiel prezidanto de G20. Tute ne temis pri nacinivela deklaro.»
Konsiderante gravecon de la krizo de publikaj financoj, tiu duasenca parolado ne estas akceptebla.
AnstataĆ trudi al popoloj aĆsterajn planojn, kiuj pligravigas la krizon, la Ćtato devas
deklari militon al impostparadizoj :
- devigante travideblecon de entreprenaj kontoj : Äiuj entreprenoj devas
raporti pri sia aktiveco en lando post lando kaj deklari ekziston de filioj en
impostparadizoj aĆ en eksterbordaj centroj.
- bojkotante entreprenojn kun filioj
en impostparadizoj :
la Ćtato kaj Äiuj lokaj kolektivumoj (regionaj, departementaj,
komunaj kaj komunumarajâŠ) ne plu devas konsenti publikan kontrakton al entrepreno
(bankoj, entreprenoj pri publikaj konstruoj, provizantoj de komputadaj sistemojâŠ), kiuj
havas filiojn en impostparadizoj kaj kiuj tiel evitas impostojn, kiuj financas
lernejojn, sanon, policon kaj pensiojn.
- Äesigante praktikon de impostevitado fare de internaciaj
kompanioj per transigprezoj. Necesas transloki je eĆropa nivelo la
partigon ekzistantan en Usono, kiu devigas transĆtatajn entreprenojn
deklari sian salajran amason, siajn enspezojn kaj siajn investojn en Ćtato post Ćtato.
Äia impostnivelo estas tiam kalkultata laĆ tiuj tri parametroj kaj ne plu laĆ
la sola deklarita profito, kiu estas sisteme transigita al fiske avantaÄaj zonoj.
1 "La Tribune" la 25-an de novembro
2011
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5 â Limiter au maximum les licenciements
LâAllemagne a connu en 2009 une crise Ă©conomique deux fois plus grave
que notre pays. Pourtant, malgré un choc économique 2 fois plus fort,
le chĂŽmage a augmentĂ© 6 fois moins en Allemagne quâen France 1.
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RĂ©cession 2009 |
Evolution du chĂŽmage |
Allemagne |
- 4,6 % |
+ 220.000 |
France |
- 2,3 % |
+ 1.200.000 |
Comment expliquer ce « miracle » ? Les syndicats
allemands sont allés voir Angela Merkel pour exiger que le licenciement
devienne un dernier recours et que la rÚgle générale soit de garder le
maximum de salariĂ©(e)s, le maximum de compĂ©tences, dans lâentreprise en
développant le Kurzarbeit.
Le Kurzarbeit ? Le principe est trĂšs simple : au lieu de
licencier 20 % des effectifs, une entreprise qui voit baisser son
chiffre dâaffaires de 20 % va baisser son temps de travail de 20 % et
garder tous les salariĂ©s. Le salaire baisse mais lâEtat maintient le
revenu. Et cela revient moins cher de maintenir le revenu dâun salariĂ©
qui baisse son temps de travail que de financer un chĂŽmeur si lâon tient
compte de tous les coûts induits et les pertes de rentrées fiscales et
sociales.
Le 23 janvier 2011, le MinistĂšre du travail allemand a rendu public
un bilan assez complet du Kurzarbeit : il a concerné 1.500.000 salariés qui, en moyenne, ont baissé de 31 % leur temps de travail.
Si lâon pense que le monde rentre dans une nouvelle rĂ©cession ou dans
une période de croissance trÚs faible, il est vital pour notre cohésion
sociale de tout faire pour limiter les licenciements en sâinspirant trĂšs
vite et trÚs fortement de ce qui a été fait en Allemagne depuis 2008.
Cela va Ă©videmment Ă lâencontre du « travailler plus » de
Nicolas Sarkozy mais cela peut Ă©viter des centaines de milliers de
licenciements.
1 LâĂ©volution
du chĂŽmage est calculĂ©e entre le point bas de la courbe (le moment oĂč
le chĂŽmage commence Ă augmenter Ă cause de la crise) et le point haut
(le moment oĂč il commence Ă se stabiliser ou Ă diminuer).
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5 - Maksimume limigi maldungojn
Germanio travivis en 2009 ekonomian krizon duoble pli gravan ol nia lando.
Tamen, malgraĆ ekonomia Ćoko duoble pli forta, senlaboreco kreskis 6-oble malpli en Germanio ol
en Francio 1.
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Recesio 2009 |
Evoluo de senlaboreco |
Germanio |
- 4,6 % |
+ 220.000 |
Francio |
- 2,3 % |
+ 1.200.000 |
Kiel klarigi tiun « miraklon » ? La germanaj sindikatoj renkontis
Angela Merkel por postuli ke maldungo fariÄu lasta decido kaj ke la Äenerala regulo
estu aĆ konservi kiel eble plej multajn laboristojn, kompetentecojn en entreprenoj
aplikante "Kurzarbeit".
Kurzarbeit ? La principo estas tre simpla : anstataĆ maldungi 20 %
de la laboristaro, entrepreno, kiu konstatas malkreskon de siaj enspezoj je 20 %
malkreskigas sian labortempon je 20 % kaj konservas Äiujn laboristojn.
La salajro malkreskas sed la Ćtato kompensas por konservi la salajron. Estas malpli koste
pluigi la enspezon de laboristo, kiu reduktas sian labortempon ol financi
senlaborulon, se oni kalkulas Äiujn kromkostojn, perdojn de fiskaj kaj socialaj enspezoj.
La 23-an de januaro 2011, la germana ministerio pri laboro publikigis
sufiÄe kompletan bilancon de Kurzarbeit : tio
koncernis 1 500 000
dungitojn kiuj, meze reduktis
labortempon je 31 %.
Se oni opinias ke la mondo eniras novan recesion aĆ en periodon kun tre malforta kresko,
gravas ke por nia sociala
kunligiÄo fari Äion eblan por limigi maldungojn tre rapide kaj tre forte inspiriÄante
per tio kio estis farita en Germanio ekde 2008.
Tio evidente kontraĆas la principon « labori pli por gajni pli » de
Nicolas Sarkozy, sed tio povas eviti centojn da miloj da maldungoj.
1 Evoluo de senlaboreco estis kalkulita
inter la malsupra punkto de la kurbo (kiam senlaboreco ekkreskis pro la krizo) kaj la supra punkto
(kiam Äi stabiliÄis aĆ ekmalkreskis).
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6 â SĂ©curiser les prĂ©caires
Dans chacun de nos pays, chaque mois, des
dizaines de milliers dâhommes et de femmes arrivent en fin de droit et
basculent dans une trÚs grande précarité. Vu la gravité de la crise et
le peu dâespoir dâun retour rapide au plein-emploi, il est urgent de
prolonger lâindemnisation des chĂŽmeurs et dâamĂ©liorer leur
accompagnement et leur accĂšs Ă la formation.
Pour éviter que le chÎmage ne soit synonyme de précarité, de pauvreté
ou de déqualification, il faut regarder ce qui se fait au Danemark en
matiĂšre de sĂ©curitĂ© et dâaccompagnement des salariĂ©s au chĂŽmage. La
plupart des salariés qui perdent leur emploi peuvent conserver 90 % de
leur revenu pendant 4 ans, dĂšs lors quâils sont bien en recherche
dâemploi ou en formation.
Prolonger lâindemnisation des salariĂ©(e)s au chĂŽmage, câest une des
premiĂšres mesures quâa prises Roosevelt en 1933. Câest aussi une des
premiĂšres mesures prises par Churchill quand il devient Premier
Ministre. Câest une mesure de bon sens, qui peut, en France, ĂȘtre
adoptée en quelques jours 1.
Les salariĂ©s sont plus de 90 % des actifs mais il est Ă©vident quâil
faut aussi amĂ©liorer lâindemnisation des artisans ou des patrons de PME
qui font faillite et se retrouvent parfois dans des difficultés plus
grandes encore que les salariés sans emploi.
Au-delĂ de cette mesure dâurgence, un dĂ©bat doit sâengager sur
lâunification et la simplification de lâensemble des dispositifs de
couverture sociale 2 dans la perspective de créer un véritable bouclier social.
1 Le plan de rigueur
annoncé fin août par François Fillon était définitivement adopté le
8 septembre 2011. Le Sénat a « voté conforme » le texte
adoptĂ© la veille par lâAssemblĂ©e nationale. Pourquoi faut-il des annĂ©es
pour faire voter certaines rĂ©formes de Justice sociale alors quâun Plan
de rigueur peut ĂȘtre votĂ© en quelques jours ?
2 Voir en particulier
la proposition dâAllocation Universelle du Centre des Jeunes Dirigeants
dâentreprise qui regroupe plus de 4.000 chefs dâentreprises. Pour lutter
contre lâextrĂȘme pauvretĂ©, le CJD propose une allocation de 400 euros
par mois pour les adultes (200 pour les mineurs) versés sans aucune
condition, de la naissance à la mort, et financée par un prélÚvement
progressif sur lâensemble des revenus.
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6 - Sekurigi malsolidulojn
En Äiu el niaj landoj, Äiumonate, dekoj da miloj da homoj
perdas siajn rajtojn je krompagoj kaj falas en gravan malsolidecon.
Konsiderante gravecon de la krizo kaj la malmulta espero pri rapida reveno en
plentempan laborecon, urÄas pludaĆrigi la monkompenson de senlaboruloj kaj
plibonigi akompanon kaj aliron al klerigo.
Por eviti ke senlaboreco estu sinonimo de malsolideco,
de malriÄeco kaj de senkvalifikiÄo, necesas rigardi kio estas farata en
Danlando pri sekureco kaj akompano de senlaboruloj. Plej multaj
salajruloj, kiuj perdas sian postenon povas konservi 90 % de
sia enspezo dum 4 jaroj, se ili vere serÄas laboron aĆ klerigon.
PludaĆrigi monkompenson de senlaboruloj, tio estas unu el la unuaj decidoj, kiujn
faris Roosevelt en 1933. Tio estis ankaĆ unu el la unuaj decidoj de Churchill,
kiam li fariÄis Äefminsitro. Tio estas saÄa decido, kiu povas, en Francio, esti
adoptita en kelkaj tagoj 1.
Salajruloj estas pli ol 90 % el la aktivuloj sed evidentas ke necesas plibonigi
la monkompenson de metiistoj kaj mastroj de etaj kaj mezaj entreprenoj, kiuj bankrotas
kaj kelkfoje travivas malfacilaÄ”ojn ankoraĆ pli gravajn ol la maldungitaj laboristoj.
Aldone al tiu urÄa decido, debato devas komenciÄi pri unuigo kaj simpligo de
Äiuj rimedoj por sociala
protekto 2 por krei
veran socialan Ćildon.
1 La rigora plano anoncita fine de aĆgusto de
François Fillon estis definitive adoptita la
8-an de septembro 2011. La Senato « voÄdonis konforme » la tekston adoptitan la
antaĆan tagon de la nacia Asembleo. Kial necesas jaroj por adoptigi iujn reformojn
de sociala justeco, kiam rigora plano povas esti adoptita en nur kelkaj tagoj ?
2 Vidi aparte proponon de
universala monkompenso de centro de junaj entreprenestroj, kiu arigas pli ol
4 000 entreprenestrojn. Por batali kontraĆ ekstrema malriÄeco, CJD proponas
monatribuon de 400 eĆroj monate por adoltoj (200 por neplenaÄuloj) senkondiÄe, de naskiÄo
Äis morto, financata per kreska imposto pri Äiuj enspezoj.
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7 â Interdire aux banques de spĂ©culer avec notre argent
sĂ©parer les banques de dĂ©pĂŽt et les banques dâaffaires
Pour protĂ©ger lâĂ©pargne des citoyens et ne pas faire courir de
risques aux finances publiques ni au financement de lâĂ©conomie rĂ©elle,
le principe dâune sĂ©paration Ă©tanche entre Banques de dĂ©pĂŽt et Banques
dâaffaires vient dâĂȘtre actĂ© en Grande-Bretagne mais les lobbies ont
obtenu que son application soit repoussĂ©e à ⊠2019 ! Câest
Ă©videmment beaucoup trop tard. Vu le risque quâune crise majeure Ă©clate
bientĂŽt sur les marchĂ©s financiers, il faut mettre en Ćuvre cette
rĂ©forme sans tarder pour protĂ©ger lâĂ©conomie rĂ©elle.
Pour interdire aux banques de spĂ©culer avec lâargent de M. et Mme Tout-le-monde, il faut sĂ©parer les banques de dĂ©pĂŽt et les banques dâaffaires. Câest une des premiĂšres rĂ©formes quâa fait adopter Roosevelt en 1933 en faisant voter le Glass Steagal Act.
Quand Roosevelt fait voter cette loi, il ne laisse que quelques
semaines aux banques pour la mettre en Ćuvre. Câest une
condition sine qua non si nous voulons Ă©viter que des banques
universelles géantes ne prennent en otage les sociétés européennes parce
quâelles sont « too big to fail ».
Favoriser le financement des PME
Un des intĂ©rĂȘts de cette rĂ©forme serait aussi dâobliger les banques de
dĂ©pĂŽt Ă ĂȘtre bien plus au service des PME quâelles ne le sont
aujourdâhui.
Si les banques ne peuvent plus utiliser nos dépÎts pour des activités
spéculatives à 10 ou 15 % de rentabilité, elles accueilleront sans
doute mieux les responsables de PME qui ont besoin de financer des
projets de développement « normaux ».
De mĂȘme, les collectivitĂ©s locales et lâEtat devraient tout faire
pour favoriser la création et la croissance des PME. Il faut en
particulier amĂ©liorer lâaccompagnement des crĂ©ateurs dâentreprises et
les aider dans le pilotage quotidien de leur entreprise. GĂ©rer une
entreprise nâest jamais facile, mais si lâon pense quâon va vers une
aggravation de la crise, le besoin de formation, dâoutils de pilotage et
de lieu dâĂ©change avec dâautres responsables est encore plus Ă©vident.
On a parlé plus haut du stress et de la souffrance au
travail que subissent un nombre croissant de salarié(e)s à cause de la
peur du chĂŽmage (si tâes pas content, va voir ailleurs) mais il ne faut
pas sous-estimer le stress que vivent aussi beaucoup de
patrons de PME, sous-traitants de grandes entreprises. Pour muscler
notre tissu Ă©conomique, pour ĂȘtre plus rĂ©sistants en cas de Tsunami, il
faut favoriser le financement des PME mais aussi les aider Ă piloter
leurs entreprises et agir pour rééquilibrer la relation entre grandes
entreprises et sous-traitants.
En finir avec lâirresponsabilitĂ© des financiers
Depuis quelques semaines, câest une vĂ©ritable guerre que certains
spĂ©culateurs ont dĂ©clarĂ© Ă la zone Euro et, Ă travers elle, Ă lâensemble
de la stabilité économique mondiale. Il ne suffit pas de dénoncer
verbalement « la nature criminelle de certains comportements du
secteur financier » comme le fait M. Barroso, il faut agir avec
force pour les mettre hors dâĂ©tat de nuire.
Aux Ătats-Unis,
lâautoritĂ© de surveillance bancaire (FDIC) a dĂ©cidĂ© le 6 juillet 2011
que les dirigeants des plus grands Ă©tablissements financiers
américains pourront perdre rétroactivement leur rémunération en cas de faillite de
leur entreprise. LâĂtat pourra ârĂ©cupĂ©rer la rĂ©munĂ©ration des
dirigeantsâ qui auront Ă©tĂ© jugĂ©s âclairement responsablesâ de la
faillite de leur société. Ces personnes pourront désormais se voir
opposer un âcritĂšre de nĂ©gligenceâ permettant de rĂ©cupĂ©rer leur
rĂ©munĂ©ration a posteriori lorsquâils nâauront pas fait preuve âdes
compĂ©tences et de lâattention que la prudence ordinaire exige de
pareille fonction et dans des circonstances semblablesâ.
Cette rĂšgle est importante pour mettre fin Ă lâirresponsabilitĂ© des dirigeants. Il faut la mettre en Ćuvre dans tous nos pays en ne visant pas seulement les trois principaux dirigeants (comme câest le cas aux USA) mais Ă lâensemble des cadres dirigeants, des sales et des traders.
De mĂȘme, lâEurope a dĂ©cidĂ© le 18 octobre 2011 lâinterdiction des CDS
nus. Câest une trĂšs bonne nouvelle mais il faut aller plus loin
: supprimer les clauses restrictives qui affaiblissent la portée de
ce texte, interdire lâanonymat sur les marchĂ©s
financiers, imposer des chambres de compensation sous tutelle
publique aux marchés de gré-à -gré et décider de sanctions
rétroactives pour les responsables ayant eu des comportements fautifs.
Développer des monnaies complémentaires
Au-delĂ de ces mesures dâurgence, une rĂ©flexion collective doit
sâengager sur les fragilitĂ©s quâentraĂźne pour notre Ă©conomie et notre
cohĂ©sion sociale le fait de nâutiliser quâune seule monnaie (ce que nous
pourrions appeler une monoculture monétaire).
De la mĂȘme façon quâun parasite ou un incendie se propage Ă©minemment
plus vite dans une forĂȘt ne comptant quâune seule essence (par exemple
le pin), une crise financiĂšre est susceptible de contaminer, en quelques
jours, lâensemble de lâĂ©conomie mondiale par lâintermĂ©diaire des
banques, entraĂźnant dans son sillage lâĂ©conomie rĂ©elle, potentiellement
saine et déconnectée des spéculations.
En revanche, une économie ouverte à une polyculture monétaire, comme
cela fut le cas plusieurs fois dans lâhistoire (notamment entre 1000 et
1290 en Europe) et comme cela est Ă nouveau le cas dans plusieurs pays
du monde (Suisse, Belgique, Uruguay, Allemagne, AngleterreâŠ) sera
probablement plus stable et résiliente.
Lâutilisation de ces monnaies complĂ©mentaires permettait de valoriser
certaines richesses que les mesures classiques du PIB ne prennent pas
en compte aujourdâhui et dâinvestir massivement sans crĂ©ation de dette,
dans certains chantiers dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
Lâapparition de monnaies locales et rĂ©gionales un peu partout dans le
monde (65 en Allemagne, 12 en France, plusieurs dizaines au
Royaume-Uni, plusieurs centaines au Brésil et plusieurs milliers en
Amérique du Sud, etc.) confirme cette analyse. La circulation de
monnaies pouvant exclusivement ĂȘtre dĂ©pensĂ©es sur un territoire donnĂ© ou
pour un type dâactivitĂ© donnĂ© est utile pour relocaliser lâĂ©conomie ou
empĂȘcher sa dislocation par les «forces du marchĂ© ».
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7 - Malpermesi al bankoj spekuladon per nia mono
apartigi deponbankojn disde aferbankoj
Por protekti civitanan Ćparmonon kaj riskigi nek publikajn financojn
nek financadon de reala ekonomio,
principo de likimuna apartigo de deponbankoj kaj aferbankoj
estis Ĕus adoptita en Britio sed lobioj sukcesis akiri ke apliko estu
prokrastita al ⊠2019 ! Tio evidente estas tro malfrua.
Konsiderante riskon de eksplodo de grava krizo en la financaj merkatoj,
necesas apliki tiun reformon senprokraste por protekti la realan ekonomion.
Por malpermesi al bankoj spekuli per civitana mono,
necesas apartigi deponbankojn
disde aferbankoj. Tio estas unu el la unuaj reformoj, kiun adoptigis
Roosevelt en 1933 per "Glass Steagal Act".
Kiam Roosevelt balotigis tiun leÄon, li lasis nur kelkajn semajnojn al
la bankoj por efektivigi Äin. Tio estas nepra kondiÄo, se ni volas eviti
ke gigantaj universalaj bankoj kaptu kiel ostaÄon la eĆropajn sociojn Äar il estas
« too big to fail » ("tro grandaj por bankroti").
Plifaciligi financadon de
etaj kaj mezaj entreprenoj
Unu el la interesoj de tiu reformo estus ankaĆ devigi
deponbankojn pli servi EME ol ili faras nun.
Se bankoj ne plu povus uzi niajn deponojn por spekulaj operacioj je 10 aĆ 15 %
da profito, ili akceptus verĆajne pli volonte estrojn de EME, kiuj
bezonas financi « normalajn » projektojn por disvolviÄo.
Same, lokaj kolektivumoj kaj Ćtato devus Äion fari por favori
kreadon kaj kreskon de EME. Aparte necesas plibonigi akompanon de entreprenkreantoj
kaj helpi ilin en Äiutaga regado de siaj entreprenoj. Regi entreprenon neniam estas facile, sed
se oni opinias ke ni iras direkte al pligraviÄo de la krizo, la bezono de klerigo, de stiriloj kaj
interĆanÄaj lokoj kun aliaj estroj estas ankoraĆ pli evidenta.
Ni parolis pli supre pri "streso" kaj sufero en laboro, kiuj trafas kreskan nombron
da salajruloj pro maldunga timo (se ci ne estas kontenta, iru aliloke) sed ni ne devas subtaksi
streson, kiun travivas ankaĆ multaj mastroj de EME, subkontraktantoj de grandaj entreprenoj.
Por muskoligi nia ekonomion, por pli bone rezisti okaze de cunamo, necesas favori financadon de EME
sed ankaĆ helpi ilin stiri siajn entreprenojn kaj agi por reekvilibrigi la rilatojn inter
grandaj entreprenoj kaj subkontraktantoj.
Meti finon al
malresponso de financistoj
De kelkaj semajnoj, iuj spekulantoj deklaris veran militon kontraĆ eĆrozono, kaj per Äi,
al tutmonda ekonomia stabileco. Ne sufiÄas parole denunci « la kriman naturon
de iuj kondutoj en la financa sektoro » kiel faras S-ro Barroso, necesas agi kun forto por
igi ilin nekapablaj malutili.
En Usono,
aĆtoritato pri banka gardo (FDIC) decidis la 6-an de julio 2011
ke la registoj de la plej gravaj usonaj financaj kompanioj
povos perdi retroe
siajn enspezojn kaze de bankroto de
ilia entrepreno. La Ćtato povos ârepreni la enspezojn de registojâ, kiuj
estos juÄitaj âsendube responsajâ pri bankroto de sia kompanio.
Al tiuj personoj eblos oponi âkriterion de neglektoâ ebligantan repreni iliajn
enspezojn poste, kiam ili ne pruvis âkompetentecojn kaj atenton, kiujn ordinara saÄo
postulas de tia posteno kaj en similaj cirkonstancojâ.
Tiu regulo estas grava por Äesigi senresponson de registoj.
Necesas apliki Äin en Äiuj niaj
landoj celante ne nur la tri Äefajn registojn
(kiel estas en Usono) sed Äiujn registojn, vendistojn kaj traderojn.
Same, EĆropo decidis la 18-an de oktobro 2011 malpermeson de nudaj CDS.
Tio estas bona novaÄ”o, sed necesas iri pli antaĆen : forigi
la restriktajn klaĆzojn, kiuj malfortigas la tekston, malpermesi anonimecon
sur la financaj merkatoj, trudi kompensajn Äambrojn sub publika kuratoreco al
merkatoj per komuna akordiÄo kaj decidi pri retroaktivaj punoj
por malbone kondutintaj responsuloj.
Evoluigi komplementajn valutojn
Post tiuj urÄaj decidoj, kolektiva pripenso devas estiÄi pri fragileco al kiu kondukas por
nia ekonomio kaj sociala kunligiÄo la uzo de nur unu valuto (kion ni povus nomi valuta unukulturo).
Same kiel parazito aĆ incendio progresas multe pli rapide en arbaro, en kiu kreskas nur unu
specio (por ekzemplo pino), financa krizo kapablas en kelkaj tagoj etendiÄi
al tutmonda ekonomio per bankoj, faligante post si la realan ekonomion, verĆajne pli sana kaj
neligita al spekuloj.
Inverse, ekonomio malfermita al valuta polikulturo, kiel estis plurfoje en historio
(aparte inter 1000 kaj 1290 en EĆropo) kaj kiel denove estas
en pluraj landoj en la mondo (Svislando, Belgio, Urugvajo, Germanio, BritioâŠ) estus verĆajne pli
stabila kaj rezilienca.
Uzo de komplementaj valutoj ebligus valorigi iujn riÄaÄ”ojn, kiujn la klasikaj mezuroj de MEP ne
konsideras nun kaj amase investi sen kreo de Ćuldo, en iujn projektojn kun Äenerala intereso.
Apero de lokaj kaj regionaj valutoj iom Äie en la mondo
(65 en Germanio, 12 en Francio, pluraj dekoj en Britio, pluraj centoj en Brazilo kaj pluraj
miloj en Sudameriko, ktp.) konfirmas tiun analizon. Cirkulado de valutoj, kiuj estas uzeblaj nur sur
limigita teritorio aĆ por aparta agadtipo estas utila por reigi ekonomion loka
aĆ malpermesi Äian disforiÄon pro «merkatfortoj».
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8 â CrĂ©er une vraie Taxe sur les Transactions FinanciĂšres
Si une telle taxe avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 2008, mĂȘme Ă un taux trĂšs
faible, elle aurait déjà rapporté entre 250 et 600 milliards. La crise
grecque aurait pu ĂȘtre rĂ©glĂ©e trĂšs vite, sans demander dâefforts aux
peuples dâEurope. Quâattendons-nous pour crĂ©er enfin cette taxe et
rassurer le peuple allemand comme les autres peuples dâEurope en
leur disant que câest la derniĂšre fois quâon leur a demandĂ© un
effort injuste ?
Dorénavant, ce sont les marchés financiers qui seront mis à contribution pour abonder le Fonds européen de Stabilité.
Si Londres sâoppose Ă la crĂ©ation dâune
taxe sur les transactions, il faut sans agressivité « mettre les
points sur les i » et avoir le courage de déclencher une crise
clarificatrice :
- Les Ă©meutes de lâĂ©tĂ© 2010 ont montrĂ© que le peuple anglais nâen peut plus des politiques dâaustĂ©ritĂ©.
- La dette privée du Royaume-Uni dépasse les 230 % du PIB 1 contre
130 % en France. Et si lâon intĂšgre la dette publique et surtout
lâimmense dette du secteur financier, la dette totale de la
Grande-Bretagne dépasse les 900 % du PIB 2.
Câest dire lâextrĂȘme fragilitĂ© du « modĂšle anglais ». Dans 2
mois ou dans 2 ans, les Anglais viendront supplier lâEurope de les aider
pour sauver leurs banques. Il faut leur mettre le marché sur la table
et leur dire que câest aujourdâhui quâils dĂ©cident si, Oui ou Non, ils
sont dans le mĂȘme bateau que les autres peuples dâEurope.
Ils ne pourront pas nous supplier dâĂȘtre solidaires demain sâils
refusent dâĂȘtre solidaires aujourdâhui. Si les Anglais comprennent
que, de fait, nous avons tous intĂ©rĂȘt Ă ĂȘtre solidaires, nous
pouvons mettre en place trÚs vite une taxe Tobin à un taux assez élevé.
Sinon, nous pouvons le faire au niveau de la zone euro, avec un taux
plus faible.
La mise en place dâune Taxe sur les transactions financiĂšres est tout
Ă fait rĂ©aliste au niveau de la seule Zone Euro (mĂȘme M. Barroso
lâadmet aujourdâhui) mais elle serait plus efficace et aurait un
rendement nettement plus élevé si elle était mise en place simultanément
dans lâensemble de lâEurope ou dans lâensemble des places financiĂšres
mondiales. Comme tous nos Ătats ont besoin de dĂ©gager des ressources
nouvelles 3,
tous les dirigeants du G 20 devraient mettre en Ćuvre cette taxe sur les transactions financiĂšres sans tarder.
1 Dette des ménages et dette des entreprises hors secteur financier.
2 Source Morgan Stanley DĂ©cembre 2011
3 « La Chine voit
son Ă©conomie ralentir et fait face Ă un grand nombre de mouvements
sociaux » annonce Le Monde du 6 décembre 2011. Aucun pays
nâest Ă©pargnĂ© par le retour de la crise. Aucun pays ne peut dire quâil
nâa pas besoin de ressources supplĂ©mentaires. Câest le seul intĂ©rĂȘt de
la pĂ©riode : nous sommes tous embarquĂ©s dans la mĂȘme crise.
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8 - Krei veran takson pri financaj transakcioj
Se nova takso estintus kreita en 2008, eÄ je tre malalta procento,
Äi estus doninta inter 250 kaj 600 miliardoj. La greka krizo estintus tre rapide solvita,
sen postuli klopodojn al popoloj en EĆropo.
Kion ni atendas por fine krei tiun takson kaj trankviligi la germanan
popolon same kiel la aliajn popolojn de EĆropo dirante al ili, ke por la lasta fojo
oni petas de ili nejustajn klopodojn ?
De nun, la financaj merkatoj devos kontribui por la eĆropa stabiliga fonduso.
Se Londono oponas kreon de
takso pri financaj transakcioj, necesas senagrese « forte esprimi sin » kaj
kuraÄi ekokazi klarigan krizon :
- Ribeloj en somero 2010 montris ke la brita popolo ne plu eltenas aĆsterajn politikojn.
- La privata Ćuldo de Britio superas
230 % de MEP 1 kiam Äi estas je
130 % en Francio. Kaj se oni integras la publikan Ćuldon kaj precipe la egan Ćuldon
de la financa sektoro, la tuta Ćuldo de Britio superas 900 % de
MEP 2.
Tio montras ekstreman fragilecon de la « brita modelo ». En 2
monatoj aĆ en 2 jaroj, britoj venos petegi helpon de EĆropo por savi siajn bankojn.
Tiam ni devas surtabligi traktadon kaj ili devas decidi Äu, jes aĆ ne, ili estas en
la sama Ćipo kiel la aliaj popoloj de EĆropo.
Ili ne povos petegi solidarecon morgaĆ se hodiaĆ ili rifuzas solidarecon. Se Britoj
komprenas ke fakte, ni Äiuj havas komunan intereson por esti solidaraj, ni
povas rapide starigi takson Tobin je sufiÄe alta procento.
Se ne, ni povos fari tion je nivelo de eĆrozono, kun malpli alta procento.
La starigo de takso pri financaj transakcioj estas tute farebla je nivelo de eĆrozono
(eÄ s-ro Barroso konsentas pri tio) sed Äi estus pli efika kaj havus
rendimenton multe pli altan se Äi estus starigita samtempe en tuta EĆropo
aĆ en Äiuj mondaj financaj placoj. Äar Äiuj niaj Ćtatoj bezonas eltiri novajn
monrimedojn 3,
Äiuj registoj de G20 devus starigi tiun takson pri financaj transakcioj senprokraste.
1 Ćuldo de hejmoj
kaj Ćuldo de entreprenoj ekster financa sektoro.
2 Fonto Morgan Stanley
Decembron 2011
3 « Äinio vidas sian
ekonomion malakceli kaj frontas multajn socialajn movadojn » anoncas "Le Monde" de la 6-a de
decembro 2011. Neniu lando evitas krizrevenon. Neniu lando povas diri "Mi ne bezonas
pliajn monrimedojn". Tio estas la sola intereso de la periodo : ni estas Äiuj
en la sama krizo.
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9 â Lutter contre les dĂ©localisations
imposer le respect des normes sociales et environnementales dans le commerce
mondial en convoquant un nouveau Sommet de Philadelphie
En 1944, avant de convoquer le sommet de Bretton-Woods qui va
reconstruire le systĂšme financier international, Roosevelt organisait le
sommet de Philadelphie, qui adoptait comme priorité absolue le respect
dâun certain nombre de rĂšgles sociales : « le travail nâest
pas une marchandise. (âŠ) Il nây aura pas de paix durable sans justice
sociale » affirmaient Roosevelt et les autres chefs dâĂ©tat avant de
définir des rÚgles sur les salaires, le temps de travail et le partage
entre salaires et dividendesâŠ
Des rĂšgles trĂšs concrĂštes Ă respecter dans chaque
pays comme dans le commerce mondial. Avant que les néolibéraux ne
les démantÚlent, ces rÚgles ont permis 30 ans de prospérité sans dette.
Alors que lâensemble de notre
planÚte est au bord du précipice et que les discours belliqueux et les
risques de conflit se multiplient, il est urgent de convoquer un nouveau
sommet de Philadelphie. Aux logiques de dumping social, de recherche de
bouc-Ă©missaires et de conflit, il est urgent dâopposer un sursaut de
coopération et de justice sociale.
Avant dâadhĂ©rer Ă lâOMC, la Chine a signĂ© 22 conventions sociales Ă lâOrganisation Internationale du Travail 1 mais
elle nâen respecte quasiment aucune ce qui est trĂšs prĂ©judiciables
autant pour son peuple (des centaines de millions de Chinois pourraient
bénéficier de conditions de vie beaucoup plus décentes) que pour son
économie (vu la faiblesse du salaire moyen, la consommation intérieure
ne représente que 28 % du PIB contre 60 % en Inde ou en Europe, ce qui
explique lâinstabilitĂ© de lâĂ©conomie chinoise et sa trĂšs grande
dĂ©pendance aux exportations et Ă lâinvestissement) et pour les autres
peuples de la planĂšte qui voient une partie de leur production
industrielle partir vers la Chine.
LâadhĂ©sion de la Chine Ă lâOMC nâaurait pas Ă©tĂ© possible si elle
nâavait pas signĂ© ces Conventions sociales. En participant Ă un nouveau
Sommet de Philadelphie, la Chine et les autres pays Ă trĂšs faibles
salaires peuvent Ă©viter la mise en Ćuvre de mesures immĂ©diates de
protectionnisme en Europe et aux Ătats-Unis mais
doivent trĂšs clairement sâengager Ă respecter enfin les normes sociales
et les normes Ă©cologiques quâils ont signĂ©es avant dâadhĂ©rer Ă lâOMC.
LâEurope doit annoncer que, si
tel nâest pas le cas, elle Ă©tablira dâici 4 ans des taxes aux frontiĂšres
qui permettront de rĂ©tablir les conditions dâun Ă©change juste.
LâEurope est le 1er client de la Chine. Quand on est le 1er client dâun pays, on a une vraie capacitĂ© de nĂ©gociation2. La question, lĂ aussi, est celle de la volontĂ© politique 3 et
de lâorganisation politique de lâEurope (on reviendra plus loin sur ce
point crucial). Il nây a aucune fatalitĂ© Ă laisser la mondialisation
sans rĂšgle sociale ni Ă©cologique. Pendant 40 ans, lâEurope a Ă©tĂ© un
espace de régulation et la mondialisation a fonctionné avec des rÚgles
sociales. Si lâon veut Ă©viter un effondrement de nos Ă©conomies et le
développement de logiques guerriÚres, il est urgent de faire revivre,
trĂšs concrĂštement, lâesprit de Philadelphie.
1 La Chine a signé les
Conventions sur la semaine de 44 heures, sur la journée de 8 heures,
sur le droit Ă un salaire dĂ©cent, le droit Ă un logement dĂ©centâŠ
2 Notre capacité de
nĂ©gociation est dâautant plus forte que la croissance de la Chine
diminue assez nettement depuis quelques mois. Elle a absolument besoin
de garder le «marché européen».
3 Quand un de nos
leaders va en Chine, est-ce pour rapporter quelques marchés pour
Bouygues, Alsthom ou Areva ou est-ce pour agir en faveur des droits
sociaux et des droits fondamentaux ?
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9 - Batali kontraĆ delokadoj
Trudi obeon de socialaj kaj mediaj normoj en monda komerco, kunvokante
novan pintkonferencon de Filadelfio
En 1944, antaĆ ol kunvoki la pintkonferencon de Bretton-Woods, kiu
rekonstruis la internacian financan sistemon, Roosevelt organizis la pintkonferencon de
Filadelfio, kiu adoptis kiel absolutan prioritaton obeon al iuj socialaj reguloj :
« laboro ne estas varo. (âŠ) Ne estos daĆra paco sen sociala
justeco » asertis Roosevelt kaj la aliaj Ćtatestroj antaĆ ol
difini regulojn pri salajroj, labortempo kaj divido inter salajroj kaj
dividendojâŠ
Tre konkretaj reguloj obeendaj en Äiuj landoj kaj en monda komerco.
AntaĆ ol la novliberaluloj malkonstruis ilin, tiuj reguloj ebligis 30 jarojn
da senĆulda prospereco.
Kiam la tuto de nia planedo
proksimas al pereo kaj kiam militemaj paroladoj kaj riskoj de konflikto
multiÄas, urÄas alvoki por nova pintkonferenco de Filadelfio.
Al logikoj de sociala dumpingo, de serÄo de propeka kapro kaj de konflikto,
urÄas oponi pluson de kunlaboro kaj sociala justeco.
AntaĆ ol aliÄi al MKO (MondKomerca Organizo), Äinio subskribis
22 socialajn konvenciojn kun Internacia LaborOrganizo 1 sed
Äi obeas preskaĆ neniun, kio estas malprofita kaj por Äia popolo (centoj da milionoj da Äinoj
povus profiti pli decajn laborkondiÄojn) kaj por Äia ekonomio (pro la malalteco
de la meza salajro, la enlanda konsumado estas nur 28 % de MEP kontraĆ 60 % en Hindio aĆ en
EĆropo, kio klarigas la nestabilecon de Äina ekonomio kaj ties grandan dependecon al
eksportado kaj investado) kaj por la aliaj popoloj de la planedo, kiuj vidas parton de
sia industria produktado delokiÄi al Äinio.
AliÄo de Äinio al MKO ne estintus ebla sen subskribo de tiuj socialaj
konvencioj. Partoprenante al nova pintkonferenco de Filadelfio, Äinio kaj
aliaj landoj kun malaltaj salajroj povas eviti la starigon de tujaj
protektismaj dispozicioj en EĆropo kaj Usono sed
devas tre klare devontigi sin obei finfine la
socialajn kaj ekologiajn normojn, kiujn ili subskribis
antaĆ ol aliÄi al MKO.
EĆropo devas anonci ke, se ne tiel estas, Äi starigos antaĆ 4 jaroj
taksojn Äe landlimoj, kiuj ebligos restarigon de kondiÄoj por justa interĆanÄo.
EĆropo estas la unua kliento de Äinio. Kiam oni estas la unua kliento
de lando, oni havas veran kapablon por trakti2.
La demando estas, ankaĆ Äi tie, Äu ni havas politikan
volon 3 kaj kiu estas la politika
organizaÄ”o de EĆropo (ni revenos poste al tiu decidiga punkto).
Estas neniu fatalo lasi tutmondiÄon sen sociala kaj ekologia regulo.
Dum 40 jaroj, EĆropo estis reguliga spaco kaj tutmondiÄo funkciis kun socialaj
reguloj. Se oni volas eviti disfalon de niaj ekonomioj
kaj evoluo de militaj logikoj, urÄas revivigi, tre konkrete la spiriton de
Filadelfio.
1 Äinio subskribis
konvencojn pri 44-hora laborsemajno, pri 8-hora labortago,
pri rajto je deca salajro, pri rajto je deca loÄejoâŠ
2 Nia tratadkapacito
estas tiom pli forta kiam kresko en Äinio malkreskas sufiÄe nete de
kelkaj monatoj. Äi absolute bezonas konservi la «eĆropan merkaton».
3 Kiam iu el niaj
registoj iras al Äinio, Äu estas por subskribigi kelkajn kontraktojn por
Bouygues, Alsthom aĆ Areva aĆ Äu por agi profite al fundamentaj kaj socialaj rajtoj ?
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10 â Investir dans une vraie politique du logement
créer massivement des emplois et faire baisser les loyers
Peut-on supprimer 40.000 emplois dans le secteur du bĂątiment quand il
manque 800.000 logements en France et que le niveau des loyers est tel
que 1.800.000 ménages ont de grandes difficultés pour payer leurs
loyers ?
Quel non-sens ! On supprime des milliers dâemplois dans le bĂątiment 1 alors
quâon manque de 800.000 logements. La part des dĂ©penses engagĂ©es par la
collectivité publique en faveur du logement est à son niveau le plus
bas depuis 30 ans. Un recul qui vient essentiellement de la diminution
de la contribution de lâEtat.
« Vu notre démographie, pour sortir de la crise, il faut construire 500.000 nouveaux logements par an 2,
pendant 5 ans au moins, dont 150.000 logements vraiment sociaux
explique le Délégué général de la fondation Abbé Pierre, Patrick
Doutreligne. Aujourdâhui, on nâen construit pas plus de 400.000 par an
alors que, dans les annĂ©es 70, on Ă©tait effectivement capables dâen
construire 550.000 par an. Il faut Ă©videmment Ă©viter de recommencer
certaines erreurs commises dans les années 70, mais on voit bien que
câest une question de volontĂ© politique. »
Comment trouver les financements nécessaires pour une vraie politique
du logement ? Comment loger tous ceux qui en ont besoin ?
Comment faire baisser les loyers du plus grand nombre ?
Aux Pays-Bas, une grande partie du Fonds de RĂ©serve des Retraites (FRR)
a été investie dans la construction de logement social (et non pas sur
les marchĂ©s financiers). Pourquoi ne pas faire de mĂȘme en France ?
En France, lâessentiel de ce Fonds 3 est
actuellement placée en actions. Il a perdu une grande partie de sa
valeur depuis le début de la crise des subprimes !
Au Pays-Bas, cela fait longtemps que les partenaires sociaux ont créé
un Fonds de rĂ©serve et lâont utilisĂ© pour construire des logements
(logement trÚs social, logement social et logement intermédiaire). De ce
fait, plus de 50 % du parc de logement est la propriété de syndicats ou
de coopératives rattachés à des syndicats. Les logements ont, en
moyenne, une surface un peu plus grande quâen France. Il y a une vraie
mixité sociale dans chaque immeuble ou chaque pùté de maison, et les
loyers sont plus faibles car ils ne sont pas fixés par les lois du
marchĂ© mais par la volontĂ© des syndicats et des coopĂ©ratives. Si lâon
faisait de mĂȘme en France, en utilisant les 37 milliards du F.R.R. au
lieu de les laisser sur les marchés financiers, on pourrait tripler le
budget du logement et créer massivement des emplois.
250 Ă 300.000 crĂ©ations dâemplois
Si lâon croise les chiffres de la Fondation AbbĂ© Pierre et ceux du
patronat du bĂątiment, on peut penser quâon crĂ©erait entre 250 et 300.000
emplois en trois ans si lâon avait vraiment la volontĂ© de construire et
de rénover autant que nécessaire.
Investir dans le logement est rentable car,
chaque mois, il y a des loyers qui rentrent. Tous les calculs faits au
Pays-Bas ou en Allemagne montrent que, sur 25 ans, investir dans la
construction de logement est aussi rentable et nettement plus sûr et
plus juste que dâinvestir sur les marchĂ©s financiers 4 qui
peuvent sâeffondrer du jour au lendemain⊠De plus, en rĂ©Ă©quilibrant le
marché, une vraie politique du logement fait baisser les loyers de
millions de locataires et distribue du pouvoir dâachat Ă des millions de
ménages.
280 euros dâĂ©conomie chaque mois
Les chiffres dâEurostat montrent que le loyer moyen payĂ© en Allemagne
est de 8,4 euros par mÚtre carré contre 12,4 euros en France (hors Paris
et Nice !). Si les loyers tombaient en France au mĂȘme niveau quâen
Allemagne, lâĂ©conomie serait de 280 euros chaque mois pour un
appartement de 70 m2. 280 euros dâĂ©conomies par mois !
|
Loyer moyen |
Allemagne |
8,4 ⏠par mÂČ |
France |
12,4 ⏠par mÂČ |
« Construire plus pour payer moins », voilà un slogan plus
crédible que ceux entendus durant la derniÚre campagne présidentielle.
1 Ce sont les prĂ©visions faites par le patronat du BĂątiment pour lâannĂ©e 2012.
2 Dans son dernier livre, Jean-Louis Borloo affirme quâon peut construire 600.000 logements par an.
3 DotĂ© aujourdâhui de
37 milliards dâeuros, les intĂ©rĂȘts des placements du FRR doivent
financer une partie des retraites Ă partir de 2020.
4 La performance
rĂ©elle annualisĂ©e du FRR français nâest que de 1,6 % par an. Cf le Bilan
du FRR rendu public le 4 mars 2011, avant la crise de lâĂ©tĂ© 2011âŠ
|
10 - Investi en vera loÄpolitiko
Amase krei postenojn kaj reduktigi lupagojn
Äu eblas nuligi 40 000 postenojn en konstrusektoro kiam mankas
800 000 loÄejoj en Francio kaj kiam la nivelo de lupagoj estas tia
ke 1 800 000 familioj travivas grandajn malfacilaĔojn por pagi siajn lupagojn ?
Kia absurdaĔo ! Oni nuligas milojn da postenoj en
konstrusektoro 1 kiam mankas 800 000 loÄejoj.
La parto de elspezoj fare de publikaj kolektivumoj profite al loÄado
estas je plej malalta nivelo de 30 jaroj. Tiu malkresko venas precipe de
malkresko de Ćtata kontribuo.
Konsiderante nian demografion, por eliri el la krizo,
necesas konstrui 500 000 novajn loÄejojn Äiujare 2,
dum almenaĆ 5 jaroj, el kiuj 150 000 vere socialaj loÄejoj, klarigas la
Äenerala delegito de fonduso AbbĂ© Pierre, Patrick
Doutreligne. Nun, oni ne konstruas pli ol 400 000 Äiujare kiam, en la 1970-aj
jaroj, oni kapablis konstrui 550 000 Äiujare. Necesas evidente eviti
iujn erarojn faritajn el la 1970-aj jaroj, sed klaras ke tio dependas de
politika volo. »
Kiel trovi financadon necesan por vera loÄpolitiko ?
Kiel loÄigi Äiujn, kiuj tion bezonas ?
Kiel reduktigi lupagojn por plej multaj ?
En Nederlando,
granda parto de Rezerva Fonduso por Pensioj (RFP)
estis investita en sociala loÄkonstruado (kaj ne en financaj merkatoj).
Kial ne same fari en Francio ?
En Francio, plej granda parto de tiu fonduso 3 estas
nun lokita en akciojn. Äi perdis grandan parton de sia valoro ekde la komenco de la krizo
de subpruntoj !
En Nederlando, de longtempe la socialaj partneroj kreis rezervan fonduson kaj utiligis
Äin por konstrui loÄejojn (tre socialan loÄejon, socialan loÄejon kaj mezan loÄejon).
Pro tio, pli ol 50 % de la loÄejaro estas posedaÄ”o de sindikatoj
aĆ kooperativoj ligitaj al sindikatoj. LoÄejoj estas, meze, pli vastaj ol en Francio.
Estas vera sociala miksaÄ”o en Äiu apartamentaro aĆ en Äiu domaro, kaj lupagoj
estas pli malaltaj Äar ili ne estas fiksitaj laĆ merkatreguloj sed per
volo de sindikatoj kaj kooperativoj. Se ni same farus en Francio, utiligante la 37 miliardojn
de RFP, anstataĆ lasi ilin en la financaj merkatoj, oni povus triobligi la loÄbuÄeton kaj amase
krei postenojn.
250 Äis 300 000 kreoj de postenoj
Surbaze de nombroj de fonduso Abbé Pierre kaj de tiuj de konstrumastraro, oni povas opinii ke
oni kreus inter 250 Äis 300 000
postenojn en tri jaroj se oni vere havus volon konstrui
kaj renovigi tiom kiom necesas.
Investi en loÄado profitas Äar,
Äiumonate, oni enspezas lupagojn. Äiuj kalkuloj faritaj en Nederlando aĆ en Germanio
montras ke, laĆ 25 jaroj, investi en loÄejkonstruado estas same profite kaj multe pli
sekure ol investi nur en financaj merkatoj 4 kiuj
povas disfali de iu tago al alia⊠Plie, reekvilibrigante la merkaton,
vera politiko pri loÄado reduktas la lupagojn de milionoj da luprenantoj kaj disdonas
aÄetpovon al milionoj da familioj.
280 eĆroj Ćpareblaj Äiumonate
Nombroj de Eurostat montras ke meza lupago pagata en Germanio
valoras po 8,4 eĆroj por kvadrata metro kaj 12,4 eĆroj en Francio (escepte en
Parizo kaj Nico !). Se la lupagoj malkreskus en Francio al la sama nivelo
kiel en Germanio, la Ćparo altus je 280 eĆroj Äiumonate por apartamento kun
surfaco je 70 kv.m., tio estus 280 eĆroj da Ćparo Äiumonate !
|
Meza lupago |
Germanio |
8,4 ⏠por kv.m. |
Francio |
12,4 ⏠por kv.m. |
« Konstrui pli por pagi malpli », jen slogano pli kredebla ol
tiuj, kiujn ni aĆdis dum la lasta prezidantelekta kampanjo.
1 Ili estas
antaĆvidoj deklaritaj de konstrumastraro por 2012.
2 En sia lasta libro,
Jean-Louis Borloo asertis ke oni povas konstrui 600 000 loÄejojn Äiujare.
3 Dotita nun per
37 miliardoj da eĆroj, profitoj de Ćparlokado de RFP devas financi
parton de pensioj ekde 2020.
4 La reala
jarigita profito de la franca RFP estas nur 1,6 % jare. Vd. la bilancon de RFP
publikigitan en la 4-a de marto 2011, antaĆ la krizo en somero de 2011âŠ
|
11 â DĂ©clarer la guerre au dĂ©rĂšglement climatique
Toutes les études récentes montrent que le dérÚglement climatique est
plus rapide et a des consĂ©quences plus graves que ce quâon annonçait il
y a 5 ou 10 ans. Lâensemble des pays occidentaux continue Ă produire
chaque année plus de gaz à effets de serre. La Chine inaugure chaque
semaine une ou deux centrales au charbon. En Sibérie, le dégel du
permafrost 1 libĂšre
dans lâatmosphĂšre dâimportantes quantitĂ©s de mĂ©thane⊠Bilan ? La
production de CO2 et de mĂ©thane augmente chaque annĂ©e et lâocĂ©an en
stocke moins que prévu⊠Si rien ne change, nous risquons bientÎt de
franchir un seuil aprĂšs lequel il sera trĂšs difficile ou impossible de
faire marche arriĂšre.
Si nous voulons « gagner la course de vitesse » et sauver
notre planĂšte, il ne suffit pas de parler de
« dĂ©veloppement durable » ou de mettre en Ćuvre trĂšs lentement
des Conventions internationales trĂšs peu ambitieuses. Si nous voulons
gagner la course de vitesse, si nous ne voulons pas laisser Ă nos
enfants une planĂšte invivable, il faut AGIR. Il faut quâun pays ou un
groupe de pays passe Ă lâaction et apporte trĂšs vite la preuve
« grandeur nature » quâon peut effectivement diviser par 4 la
production de gaz à effet de serre 2 sans pour autant renoncer à une vie agréable.
Les négociations internationales sont indispensables mais elles ne
sont absolument pas suffisantes. Il faut quâun pays prenne de lâavance
et change trĂšs vite et de façon radicale ses modes de vie. Il faut quâun
pays ou un groupe de pays prouve quâun sursaut est possible.
Comment organiser un sursaut ?
Le dernier livre de Lester Brown 3 est
trĂšs intĂ©ressant de ce point de vue. Il cite un exemple qui nâa rien Ă
voir avec lâenvironnement mais montre comment, si on en a la volontĂ©
politique, il est possible de provoquer un sursaut : quelques jours
aprĂšs lâattaque de Pearl Harbor en dĂ©cembre 1941, dans un grand
discours à la nation, le président Roosevelt annonce que les Etats-Unis
vont entrer en guerre et Roosevelt impose une réorganisation complÚte de
lâindustrie amĂ©ricaine : la partie la plus efficace de lâĂ©conomie
(lâindustrie automobile) est quasiment rĂ©quisitionnĂ©e et mise au service
dâun seul objectif : construire des avions et des tanks.
Et quand les patrons de lâautomobile viennent le voir pour dire quâil
sera difficile de fabriquer en mĂȘme temps des avions et des autos,
Roosevelt leur explique quâils nâont pas bien compris : on arrĂȘte
complĂštement de fabriquer des autos ! On met 100 % de la puissance
disponible sur lâobjectif n° 1 : fabriquer des avions pour
prĂ©parer lâentrĂ©e en guerre. Et ça marche ! En quelques mois, la
production de voitures est divisĂ©e par 20 et le nombre dâavions qui
sortent des usines dépasse les objectifs fixés par Roosevelt.
Notre pays va-t-il déclarer la guerre au dérÚglement climatique et
créer tous les emplois nécessaires pour gagner cette guerre ? Si
nous sommes capables de faire cet effort, il sera plus facile de
convaincre ensuite les autres pays du monde de faire de mĂȘme !
Câest une question cruciale pour notre avenir.
« Pour combattre le dérÚglement climatique, il y a trois
prioritĂ©s : 1. Ă©conomiser lâĂ©nergie. 2. Ă©conomiser lâĂ©nergie. 3.
Ă©conomiser lâĂ©nergie » explique un spĂ©cialiste de la question. Si
nous voulons nous donner toutes les chances dâarrĂȘter le rĂ©chauffement
avant quâil atteigne un point de non-retour, il faut agir trĂšs vite,
avec le maximum de force, pour isoler tous les bĂątiments (publics et
privĂ©s), dĂ©velopper des Ă©nergies renouvelables (la biomasse 4 en particulier) et accĂ©lĂ©rer le reboisement pour absorber un maximum de CO2 (en Europe comme dans le reste du monde)âŠ
Un effort considérable pour isoler les bùtiments
Suite au Grenelle de lâenvironnement, le gouvernement a dĂ©cidĂ© de crĂ©er
un PrĂȘt Ă taux zĂ©ro pour aider ceux qui souhaitent faire des travaux
dâisolation. Câest sympathique mais totalement insuffisant. Dans leur
dernier livre 5,
Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean avancent une proposition
nettement plus audacieuse : rendre obligatoireun vrai
diagnostic thermique et les travaux dâisolation nĂ©cessaires, Ă chaque
fois quâun appartement ou une maison change de main.
En France, aujourdâhui, la loi oblige quiconque veut vendre une
maison ou un appartement Ă faire un diagnostic amiante et un diagnostic
termites. Si ces deux diagnostics ne sont pas faits, légalement, la
vente ne peut pas avoir lieu.
De mĂȘme, nul ne peut vendre une voiture sâil nâa pas fait le contrĂŽle
technique et, Ă©ventuellement, les mises aux normes quâil rend
nécessaires. Pourquoi ne pas rendre obligatoire un vrai diagnostic et les travaux de mise aux normes thermiques avant de vendre ou
de louer un bien immobilier ? Câest effectivement quand le local
est vide quâil est le plus facile de faire des travaux. Nul de devrait
sâopposer Ă cette proposition, sâil a compris la gravitĂ© de la
situation.
ConcrĂštement, on fait comment ?
Les entreprises du bĂątiment vont devoir recruter et former un bon nombre
dâouvriers et de chefs de chantiers : « Les matĂ©riaux
nécessaires pour isoler les bùtiments, on les a, estime un patron du
bùtiment à qui le projet a été soumis. Par contre, recruter et former
les gars, ça nâest pas possible en 3 semaines ! Mais en un an
ou deux, on peut monter en charge sans difficultĂ©. Sâil faut en mĂȘme
temps isoler tous les bĂątiments publics et isoler tous les bĂątiments
privés qui changent de main, on peut créer au moins 100 ou 150.000
emplois.»
Une autre question va se poser si lâon rend obligatoire lâisolation
de tous les logements : on a vu plus haut que la France manque déjà de
logements. Si, en permanence, 200.000 ou 300.000 logements sont
inhabitables pendant quelques semaines parce quâils sont en travaux,
cela va encore accroßtre les tensions sur le marché du logement !
Câest un vrai problĂšme⊠sauf si on met en Ćuvre en mĂȘme temps les
propositions développées plus haut : construire trÚs massivement de
nouveaux logements et ne pas laisser le marché dicter le niveau des
loyers. Aux Pays-Bas ou en Allemagne, on voit grandeur nature
quâinvestir massivement dans le logement est une responsabilitĂ©
collective (politique ou syndicale) et constitue en mĂȘme temps un
investissement rentable, un excellent moyen de créer des emplois et un
bon moyen de distribuer du pouvoir dâachat 6⊠Pourquoi ne pas sâinspirer trĂšs vite de ce qui marche aux Pays-Bas et en Allemagne ?
Mettre en Ćuvre le rapport de Nicholas Stern
PubliĂ© en octobre 2006, le rapport de Nicholas Stern sur lâĂ©conomie
du changement climatique soulignait en mĂȘme temps la gravitĂ© du
dérÚglement climatique et la gravité de la crise énergétique vers
laquelle nous allons si nous ne sommes pas capables de diminuer trĂšs
vite notre consommation dâĂ©nergie. Mais il apportait aussi un peu
dâespoir en montrant quâil nâĂ©tait pas trop tard pour agir. Il
démontrait de façon trÚs claire que, dans chaque pays, pour lutter
contre le dérÚglement climatique comme pour baisser nos factures de
pétrole ou de gaz, il fallait investir chaque année 1 % du PIB dans des
travaux dâĂ©conomies dâĂ©nergie : isoler nos maisons et nos
appartements. Isoler nos usines et nos bureaux⊠A lâĂ©poque, tout le
monde avait applaudi Stern. Mais cinq ans plus tard, force est de
constater quâon ne lâa pas Ă©coutĂ© : investir 1 % du PIB chaque
annĂ©e dans les Ă©conomies dâĂ©nergie ? Pour la France, cela
signifierait mettre chaque annĂ©e 20 milliards sur la table. Aujourdâhui,
le gouvernement met 100 fois moins alors que, en avril 2008, Nicolas
Stern affirmait avoir « gravement sous-estimĂ© » lâampleur des
risques climatiques !
Pour Ă©viter que le dĂ©rĂšglement climatique nâatteigne un point de
non-retour, il faudrait faire plus que ce que proposait Stern en 2006
mais, hélas, on fait 100 fois moins. Pourtant, répétons-le, nul ne peut
douter de lâeffet sur lâemploi quâaurait une telle politique : dans
toutes les rĂ©gions, dans tous nos bassins dâemplois, il faudrait
embaucher des gens et les former pour rĂ©aliser ces travaux. Câest un
immense chantier quâil faut programmer, organiser et financer sur un
grand nombre dâannĂ©es, mais qui peut contester son utilitĂ© ? En
fĂ©vrier 2011, une Ă©tude allemande montrait quâune telle politique
pourrait crĂ©er 6 millions dâemplois au niveau europĂ©en.
Une économie de 1000 euros par an et par ménage
« Selon la Commission EuropĂ©enne, une telle politique dâĂ©conomie
dâĂ©nergie permettrait une Ă©conomie de 1.000 euros par mĂ©nage et par an.
(âŠ) On sait faire. Ce qui manque maintenant, câest la volontĂ© politique»
écrivait Hervé Kempf, dans un éditorial du Monde le 2 mars
2011.
Comme le souligne le Réseau Action Climat, « pour que cette
mesure ne pÚse pas sur le budget des ménages, il sera nécessaire de
créer dans chaque région une société de tiers-investissement
mĂȘlant les capitaux publics des collectivitĂ©s et les capitaux
dâautres institutions, qui organisera et financera lâintĂ©gralitĂ© ou
une partie des opérations de rénovation. Les économies
dâĂ©nergie obtenues suite aux travaux constitueront la
principale source du «loyer» qui rémunérera ce tiers-investisseur.
Ătant donnĂ© lâampleur du chantier et la longue durĂ©e des
contrats (amortis sur 20 ou 25 ans), ces structures
nécessiteront des garanties publiques. »
Un financement européen
Nicholas Stern montre bien que, vu lâĂ©volution prĂ©visible du prix du
pĂ©trole et vu le coĂ»t des dĂ©gĂąts du dĂ©rĂšglement climatique, il est tout Ă
fait rentable pour la collectivitĂ© dâinvestir massivement dans les
Ă©conomies dâĂ©nergie. Mais qui amorce la pompe ? Qui apporte les
premiers financements ?
Si la Banque centrale européenne est fidÚle aux Traités, elle doit
veiller « à la stabilité des prix ». Elle doit tout faire pour
que diminue le prix de la dette publique, on lâa dit plus haut. Elle
doit aussi agir contre lâautre facteur dâinflation : lâaugmentation
des prix de lâĂ©nergie.
Dans un contexte de chĂŽmage de masse, il nây a, hĂ©las, aucun risque
dâinflation par les salaires (80 % des Allemands ont vu leur salaire
rĂ©el diminuer depuis lâan 2000 !). Lâinflation vient
essentiellement de lâaugmentation des prix du pĂ©trole : en quelques
années, le pétrole est passé de 25 à 100 dollars le baril.
Pour lutter contre la hausse des prix de lâĂ©nergie (mais aussi pour
lutter contre le dérÚglement climatique et créer massivement des
emplois), la BCE doit mettre Ă
disposition de la Banque EuropĂ©enne dâInvestissement Ă des taux proches
de 0 % de quoi financer un vaste Plan EuropĂ©en dâEconomie dâEnergie.
Si une telle politique permet en mĂȘme temps de faire baisser les prix
de lâĂ©nergie, de crĂ©er massivement des emplois, de sortir de notre
dépendance au pétrole et de limiter notre production de gaz à effet de
serre, on voit mal pourquoi la Banque Centrale ne donne pas tous les
moyens Ă la Banque EuropĂ©enne dâinvestissement pour financer un
dispositif qui pourrait ĂȘtre gĂ©rĂ©, de façon dĂ©centralisĂ©e, dans
chaque rĂ©gion dâEurope.
DĂ©velopper les Ă©nergies renouvelables
Le développement des énergies renouvelables représente, lui aussi, un
gisement dâemploi considĂ©rable. La France a le premier massif forestier
dâEurope mais la France est le pays qui utilise le plus dâĂ©lectricitĂ©
pour se chauffer : 80 % de lâĂ©lectricitĂ© utilisĂ©e en Europe pour le
chauffage est utilisée en France !
Répétons ce chiffre, tant il est scandaleux : 80 % de
lâĂ©lectricitĂ© utilisĂ©e dans toute lâEurope pour le chauffage des
domiciles et des bureaux est utilisée en France ! Or, utiliser de
lâĂ©lectricitĂ© pour produire du chauffage est un non-sens total : le
rendement Ă©nergĂ©tique est trĂšs mauvais et, en hiver, au moment oĂč des
millions de gens rentrent chez eux et allument leur chauffage Ă©lectrique
(en mĂȘme temps quâils allument la cuisiniĂšre et la tĂ©lĂ©vision), il faut
allumer toutes les centrales au gaz et au charbon pour fournir
lâĂ©lectricitĂ© nĂ©cessaire. Le bilan CO2 du chauffage Ă©lectrique est
catastrophique.
Comment expliquer que la France soit le seul pays dâEurope oĂč lâon a
tellement développé ce type de chauffage ? Pourquoi la France qui
dispose du premier massif forestier dâEurope nâa-t-elle pas dĂ©veloppĂ©
davantage la production de chauffage Ă partir de la biomasse ?
Voici quelques années, à Bruxelles, le Directeur Général de la
Commission chargĂ© des questions Ă©nergĂ©tiques, qui sâamusait dâĂȘtre
parfois considéré comme un indécrottable « nucléairocrate »,
sâĂ©tonnait du peu de moyens investis pour dĂ©velopper les Ă©nergies
alternatives : « On a mis des milliards pour développer le
nucléaire. Pourquoi ne pas donner autant de moyens aux énergies
alternatives ? »
Parce quâil a pris au sĂ©rieux ces questions dâĂ©nergie renouvelable,
le Danemark est devenu le leader mondial de la construction dâĂ©oliennes.
Des milliers de salariĂ©s danois travaillent aujourdâhui pour mettre au
point et fabriquer des éoliennes qui seront exportées aux quatre coins
du globe.
De mĂȘme, la puissance de panneaux photovoltaĂŻques installĂ©s depuis
dix ans en Allemagne atteint 16.000 MW. En France, on en a installé 925
MW seulement. Dix-sept fois moins ! Et début 2011, le gouvernement a
dĂ©cidĂ© dâun moratoire en matiĂšre dâĂ©nergie solaire qui va coĂ»ter des
dizaines de milliers dâemplois.
350.000 emplois créés en Allemagne
Le développement des énergies renouvelables a déjà permis de créer
350.000 emplois en Allemagne. Pourquoi, sur le solaire ou sur la
biomasse, la France ne peut-elle pas investir autant que lâont fait les
Danois ou les Allemands ?
1 Le sol congelé de la
Sibérie qui se dégÚle quand la température monte et libÚre du méthane,
qui a un impact plus important encore que le CO2 en terme de
réchauffement climatique.
2 Pourquoi
« diviser par 4âł ? Câest lâengagement pris en 2003 devant la
Communauté internationale par la France : diviser par 4 notre
production de gaz Ă effet de serre dâici 2050. Si lâon veut stabiliser
la tempĂ©rature de lâatmosphĂšre, les climatologues estiment quâil faut
globalement diviser par 2 les Ă©missions de gaz Ă effet de serre de
lâhumanitĂ©. Mais aujourdâhui les Ă©missions des pays riches sont
nettement supérieures à celles des pays en voie de développement qui
vont forcément augmenter et converger vers le niveau atteint par celles
des pays riches. A long terme, on voit mal en effet comment on pourrait
diviser lâhumanitĂ© en deux : dâun cĂŽtĂ©, ceux qui ont le droit de
gaspiller (parce quâils gaspillent depuis longtemps) et, de lâautre,
ceux qui doivent se serrer la ceinture (parce quâils ont longtemps Ă©tĂ©
pauvres et quâils ont donc une certaine habitude de la
frugalité ? ? ?). Si on considÚre que le principe
dâĂ©galitĂ© sâimpose en matiĂšre dâempreinte Ă©cologique comme dans bien
dâautres domaines, les pays occidentaux doivent, le plus vite possible,
diviser par 4 leur production de gaz Ă effet de serre.
3 Le Plan B, Calmann LĂ©vy 2007.
4 lâensemble des
matiĂšres organiques dâorigine vĂ©gĂ©tale (algues incluses), animale ou
fongique pouvant devenir source dâĂ©nergie par combustion (ex : bois
énergie), aprÚs méthanisation (biogaz) ou aprÚs de nouvelles
transformations chimiques (agrocarburant)
5 »Câest maintenant ! 3 ans pour sauver le monde » Seuil. Janvier 2009
6 Les seuls perdants seraient ceux qui aujourdâhui profitent de lâaugmentation scandaleuse des loyers.
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11 - Deklari militon kontraĆ klimata malreguligo
Äiuj freĆdataj studoj montras ke la klimata malreguligo
estas pli rapida kaj havas pli gravajn konsekvencojn ol oni anoncis
antaĆ 5 aĆ 10 jaroj. La tuto de la okcidentaj landoj daĆre Äiujare
pli produktas forcejefikajn gasojn. Äinio inaĆguras Äiusemajne unu aĆ du
karbocentralojn. En Siberio, degelo de Äiamfrosta
grundo 1 liberigas
en atmosferon grandajn kvantojn da metano⊠Bilanco ? Produktado de CO2
kaj metano kreskas Äiujare kaj oceanoj kaptas ilin malpli ol antaĆvidite⊠Se
nenio ĆanÄiÄas, estas risko baldaĆ superi sojlon post kiu estos tre malfacile
aĆ eÄ neeble reveni malantaĆen.
Se ni volas « gajni la rapidkuron » kaj savi nian planedon, ne sufiÄas
paroli pri
« daĆriva evoluigo » aĆ efektivigi tre malrapide tre malmulte ambiciajn
internaciajn konvenciojn. Se ni volas gajni tiun rapidkuron, se ni ne volas lasi al
niaj infanoj nevivpovan planedon, necesas AGI. Necesas ke lando aĆ grupo da landoj
ekagu kaj tre rapide montru pruvon
« en vera grandeco » ke oni vere povas dividi per 4
la produktadon de forcejefikaj gasoj 2 sen
renonci al agrabla vivo.
Internaciaj traktadoj estas ne malhaveblaj sed ili
absolute ne sufiÄas. Necesas ke iu lando iru antaĆ la aliaj kaj tre rapide ĆanÄu
kaj laĆ radikala maniero siajn vivmanierojn. Necesas ke iu lando aĆ grupo da landoj
pruvu ke reago eblas.
Kiel organizi reagon ?
La lasta libro de Lester Brown 3 estas
tre interesa laĆ tiu vidpunkto. Li citas ekzemplon, kiu tute ne rilatas al medio
sed montras kiel, se estas politika volo, eblas estigi reagon : iujn tagojn antaĆ
atako al Pearl Harbor en decembro 1941, en granda alnacia parolado, prezidanto
Roosevelt anoncis ke Usono ekmilitos kaj Roosevelt trudis kompletan
reorganizadon de usona industrio : la parto la plej efika de usona ekonomio
(aĆta industrio) estis kvazaĆ rekviciita kaj metita al la servo de nur unu celo :
konstrui aviojn kaj tankojn.
Kaj kiam la mastroj de aĆta industrio venis por diri al li ke estos
malfacile samtempe konstrui aviojn kaj aĆtojn,
Roosevelt klarigis al ili ke ili ne bone komprenis : oni tute Äesigas aĆtofabrikadon !
Oni metas 100 % de la disponebla povo por la unua celo : fabriki aviojn por prepari
ekmilitadon. Kaj tio funkciis ! Post kelkaj monatoj,
aĆtoproduktado dividiÄis per 20 kaj la nombro de avioj, kiuj eliras el la
fabrikoj superis la objektivon fiksitan de Roosevelt.
Äu nia lando deklaros militon kontraĆ klimata malreguligo
kaj kreos Äiujn postenojn necesajn por gajni tiun militon ? Se
ni kapablas fari tian klopodon, estos pli facile konvinki poste
la aliajn landojn en la mondo same fari !
Tio estas decidiga demando por nia estonteco.
« Por batali klimatan malreguligon, estas tri prioritatoj : 1. Ćpari
energion. 2. Ćpari energion. 3.
Ćpari energion » klarigas fakulo pri tio. Se
ni volas kreskigi niajn Ćancojn por Äesigi varmiÄon antaĆ ol Äi superpasu neretroireblan punkton,
necesas agi tre rapide, per maksimuma forto, por izoli Äiujn konstruaÄ”ojn ( publikajn kaj privatajn),
evoluigi renovigeblajn energiojn (aparte biomason 4 )
kaj akceli rearbarigon por sorbi maksimumon da CO2 (en EĆropo kiel en la resto de la mondo)âŠ
Konsiderinda klopodo por izoli
konstruaĔojn
Sekve de pintkonferenco "Grenelle de lâenvironnement", la registaro decidis krei
alpruntojn je nula interezprocento por helpi tiujn, kiuj deziras fari izollaborojn.
Tio estas simpatia sed tute nesufiÄa. En sia lasta libro 5,
Jean-Marc Jancovici kaj Alain Grandjean antaĆmetis proponon multe pli aĆdacan : devigi
veran termikan diagnozon kaj necesajn izollaborojn, Äiufoje kiam posedanto de domo aĆ apartemento
ĆanÄiÄas.
En Francio, nun, leÄo devigas tiun, kiu deziras vendi domon aĆ apartementon farigi
diagnozon pri asbesto kaj diagnozon pri termitoj. Se tiuj du diagnozoj ne estas
faritaj, laĆleÄe, la vendo ne povas okazi.
Same, nenio povas vendi aĆton se teknika kontrolo ne estis farita kaj
eventuale, se la identigitaj riparoj ne estas faritaj. Kial ne devigi veran diagnozon
kaj laborojn por meti Äin laĆ termikaj normoj antaĆ ol vendi aĆ
ludoni ejon ? Fakte kiam la ejo estas malplena tiam estas plej facile fari laborojn.
Neniu, kiu komprenis la gravecon de la situacio, devus oponi tiun proponon.
Konkrete, kiel ni faru ?
Konstruentreprenoj devos dungi kaj klerigi multajn laboristojn kaj
konstruejestrojn : « Materialojn necesajn por konstruizolado, ni tion havas,
diras konstrumastro al kiu la projekto estis submetita. Sed, dungi kaj klerigi
homojn, tio ne eblas en 3 semajnoj ! Sed en unu jaro aĆ du, oni
povas kreskigi povon sen problemo. Se samtempe necesas izoli publikajn konstruaĔojn
kaj izoli Äiujn privatajn konstruaÄ”ojn, kiuj pasas al alia loÄanto, tiam
oni povas krei 100 aĆ 150 000 postenojn. »
Alia problemo, kiu stariÄos se oni devigas izoladon de Äiuj loÄejoj :
ni vidis antaĆe ke en Francio jam mankas loÄejoj. Se, konstante,
200 000 aĆ 300 000 loÄejoj estas neloÄeblaj dum pluraj semajnoj Äar
estas laboroj en ili, tio ankoraĆ pli kreskigos streÄojn sur la loÄejmerkato !
Tio estas vera problemo⊠escepte se oni samtempe efektivigas la proponojn
prezentitajn antaĆe : tre amase konstrui novaÄ”n loÄejojn kaj ne lasi la merkaton
trudi lupagan nivelon. En Nederlando aĆ en Germanio, oni vidas je normala skalo ke
amasa investo en loÄado estas kolektiva responseco (politika aĆ sindikata) kaj konsistigas
samtempe profitan investon, kiu estas bonega rimedo por krei postenojn kaj bona rimedo por
disdoni aÄetpovon 6⊠Kial ne tre rapide inspiriÄi per tio, kio
funkcias en Nederlando aĆ en Germanio ?
Efektivigi la raporton de Nicholas Stern
Publikigita en oktobro 2006, la raporto de Nicholas Stern pri ekonomio de klimata ĆanÄiÄo
substrekis samtempe la gravecon de klimata malreguligo kaj la gravecon de energia krizo
al kiu ni iras se ni ne kapablas tre rapide redukti nian energikonsumon.
Sed li alportis ankaĆ iom da espero montrante ke ne tro malfruas por agi.
Li tre klare demonstris ke, en Äiu lando, por batali kontraĆ klimata malreguligo kaj
por redukti niajn naftajn kaj gasajn fakturojn, necesas investi Äiujare 1 % de MEP en
energiĆparajn laborojn : izoli domojn kaj apartamentojn. Izoli fabrikojn
kaj oficejojn⊠Tiutempe, Äiuj aplaĆdis Stern. Sed post kvin jaroj, oni devas nur konstati
ke oni ne aĆskultis lin : investi 1 % de MEP Äiujare en energiĆparojn ? Por Francio,
tio signifus investi Äiujare 20 miliardojn. Nun, la registaro elspezas
100-oble malpli kiam, en aprilo 2008, Nicolas
Stern asertis esti « forte subtaksinta » la amplekson de klimataj riskoj !
Por eviti ke la klimata malreguligo atingu neretroireblan punkton,
necesus fari pli ol tio, kion proponis Stern en 2006
sed, bedaĆrinde, oni faras 100-oble malpli. Tamen, ni ripetu Äin, neniu povas
dubi pri efiko al dungado, kiun havus tia politiko : en Äiuj regionoj,
en Äiuj dungbasenoj, necesus dungi personojn kaj klerigi ilin por efektivigi
tiujn laborojn. Tio estas grandega projekto, kiun oni devas plani, organizi kaj
financi laĆlonge de multaj jaroj, sed kiu povas kontesti Äian utilecon ? En
februaro 2011, germana studo montris ke tia politiko
povus krei 6 milionojn da postenoj je eĆropa nivelo.
Ćparo de 1000 eĆroj Äiujare kaj por Äiu
familio
« LaĆ eĆropa komisiono, tia energiĆpara politiko ebligus Ćpari 1 000 eĆrojn
Äiujare por Äiu familio.
(âŠ) Oni scias fari. Kio mankas nun estas politika volo »
skribis Hervé Kempf, en frontartikolo de "Le Monde" la 2-an de marto
2011.
Kiel substrekas "RĂ©seau Action Climat", « por ke tiu dispozicio ne ĆarÄu
familiajn buÄetojn, necesos krei en Äiu regiono organizaÄ”on por triapartia investado
arigantan publikan kapitalon de kolektivumoj kaj kapitalon de aliaj institucioj,
kiu organizos kaj financos la tuton aĆ parton de la renovigaj operacioj.
La energiĆparoj gajnitaj sekve de la laboroj konsistigos la
Äefan fonton de la « lupago », kiun enspezos tiu triapartia investanto.
Pro amplekso de la projekto kaj daĆreco de kontraktoj
(amortizitaj laĆ 20 aĆ 25 jaroj), tiuj strukturoj bezonos publikajn garantiojn. »
EĆropa financado
Nicholas Stern bone montras ke, konsiderante antaĆvideblan
evoluon de naftoprezo kaj koston de damaÄoj pro klimata malreguligo,
estas tute profite por kolektivumoj amase investi en energiĆparojn.
Sed kiu prajmas ? Kiu alportas la unuajn financadojn ?
Se eĆropa centra banko fidelas al traktatoj, Äi devas gardi « prezstabilecon ».
Äi devas fari Äion por redukti la koston de publika Ćuldo, tion ni diris antaĆe.
Äi devas agi ankaĆ kontraĆ alia inflacia faktoro : la kresko de energikosto.
En kunteksto de amasa senlaboreco, estas, bedaĆrinde, neniu risko pri inflacio
per salajroj (80 % da germanoj travivis salajran redukton ekde 2000 !). Inflacio
venas precipe per kresko de naftoprezo : en kelkaj jaroj, nafto
supreniris de 25 al 100 dolaroj por barelo.
Por batali kontraĆ kresko de energikosto (sed ankaĆ por batali kontraĆ klimata malreguligo
kaj amase krei postenojn), ECB devas prunti
al EĆropa Banko por Investado je procento proksima al 0 % por financi grandan
eĆropan planon por energiĆparo.
Se tia politiko ebligas samtempe redukti energikostojn, amase krei postenojn, eliri el
nia dependeco al nafto kaj limigi produktadon de forcejefikaj gasoj, oni ne komprenus
ke centra banko ne donus Äiujn rimedojn al EĆropa Banko por Investado por financi
dispozicion, kiu povus estis regata laĆ malcentrigita maniero, en Äiu regiono de EĆropo.
Evoluigi renovigeblajn energiojn
AnkaĆ evoluigo de renovigeblaj energioj estas grandega postenmino. Francio
havas plej multajn arbarojn en EĆropo, sed Francio estas la lando, kiu uzas plej multan
elektron por hejti sin : 80 % da elektro uzata en EĆropo por hejtado estas uzata en Francio !
Ni ripetu tion, tiom skandala Äi estas : 80 % da elektro uzata en tuta EĆropo por
hejtado de hejmoj kaj oficejoj estas uzata en Francio ! Nu, uzi elektron
por hejti estas absoluta absurdaĔo : la energia rendimento estas tre malbona
kaj, vintre, kiam milionoj da personoj rehejmeniras kaj aktivigas sian elektran hejtadon
(samtempe ili aktivigas siajn kuirilon kaj televidilon), necesas aktivigi Äiujn
gas- kaj karbo-centralojn por provizi la necesan energion. La bilanco de CO2 de
elektra hejtado estas katastrofa.
Kiel klarigi ke Francio estas la sola lando en EĆropo kie oni
tiel disvastigis tiun tipon de hejtado ? Kial Francio, kiu havas la plej grandan
arbaran vastecon en EĆropo ne pli multe kreskigis hejtadon per biomaso ?
AntaĆ kelkaj jaroj, en Bruselo, la Äenerala direktoro de la komisiono komisiita
pri energio, kiu amuziÄis Äar li estis konsiderata kiel needukebla « nuklekrato »,
miris pri la malmulto de la rimedoj investitaj por
evoluigi alternativajn energiojn : « Oni metis miliardojn por
evoluigi nuklean energion. Kial ne doni same multajn rimedojn
al alternativaj energioj ? »
Äar Äi serioze konsideris tiun problemon de renovigebla energio,
Danlando fariÄis la monda gvidanto por konstruado de ventcentraloj.
Miloj da danaj laboristoj laboras nun
por alÄustigi kaj fabriki ventcentralojn, kiujn Äi eksportos Äien en la mondo.
Same, la potenco de la fotovoltaaj tabuloj instalitaj de dek jaroj en Germanio
atingas 16 000 MW. En Francio, oni instalis nur 925
MW. Deksep-oble malpli ! Kaj ekde komenco de 2011, la registaro decidis
moratorion pri suna energio, kiu kostos dekojn da miloj da postenoj.
350 000 postenoj kreitaj en Germanio
Evoluigo de renovigeblaj energioj jam ebligis krei
350 000 postenojn en Germanio. Kial, pri suna aĆ biomasa energio,
Francio ne kapablas investi tiom, kiom danoj aĆ germanoj faris ?
1 La Äiamfrosta grundo de
Siberio, kiu degelas, kiam temperaturo kreskas kaj liberigas
metanon, kiu multe pli kreskigas klimatan malreguligon ol CO2.
2 Kial
« dividi per 4 ? » Tio estis promeso decidita en 2003 antaĆ internacia homaro
por Francio : dividi per 4 nian produktadon de forcejefika gaso antaĆ
2050. Se oni volas stabiligi atmosferan temperaturon, klimatologoj taksas
ke necesas dividi per 2 forcejefikajn gasojn en la mondo. Sed nun,
la produktado de forcejefika gaso en riÄaj landoj estas multe superaj al tiuj de
evolulandoj, kiuj devige kreskos kaj konverÄos al la nivelo atingita en
riÄaj landoj. En longa tempo, oni malfacile vidas, kiel oni
povus dividi la homaron en du partojn : unuflanke, tiujn, kiuj rajtas malĆpari
(Äar ili malĆparas de longa tempo) kaj, aliflanke, tiujn, kiuj devas limigi sin
(Äar ili longtempe estis malriÄaj kaj do kutimas al sobreco ? ? ?).
Se oni konsideras ke principo de egaleco trudas sin en ekologia spuro same kiel en aliaj
sektoroj, la okcidentaj landoj devas, kiel eble plej rapide,
dividi per 4 sian produktadon de forcejefika gaso.
3 Le Plan B, Calmann
LĂ©vy, 2007.
4 la tuto de la
organikaj materioj vegetaldevenaj (inkluzive algaj), bestaj aĆ fungaj, kiuj povas
fariÄi energifontoj per brulo (ekz. : ligno energio), post metanigo (biogaso) aĆ post
novaj kemiaj transformoj (agrokarburaĔo)
5 »Nun ni devas agi ! 3
jarojn por savi la mondon » "Seuil", januaro 2009
6 La solaj perdantoj
estus tiuj, kiuj nun profitas de skandala kresko de lupagoj.
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12 â DĂ©velopper lâĂ©conomie sociale et solidaire
DĂ©velopper lâEconomie sociale et solidaire (ESS) est un Ă©lĂ©ment clĂ©
du changement de sociĂ©tĂ© que nous appelons de nos vĆux. LâESS ouvre en
effet la voie dâun modĂšle Ă©conomique et social au service des citoyens,
au plus prÚs des territoires. Elle cherche à produire et à répartir plus
Ă©quitablement les richesses, Ă animer un projet Ă©conomique de maniĂšre
plus respectueuse des personnes, de lâenvironnement et des territoires.
Câest une Ă©conomie qui rassemble, qui a dĂ©jĂ fait les preuves de son
efficacité et qui peut se développer dans tous les domaines.
LâĂconomie Sociale et Solidaire reprĂ©sente dĂ©jĂ aujourdâhui plus de
10 % des salariĂ©s et 14% de lâemploi privĂ©, soit 2,3 millions de
personnes qui travaillent dans plus de 210.000 Ă©tablissements. Par
ailleurs, 19 millions de Français adhÚrent à une mutuelle de santé ;
plus de 20 millions sont sociĂ©taires dâune banque coopĂ©rative ; 20,7
millions sont sociĂ©taires dâune mutuelle dâassurance ; on dĂ©nombre entre
11 et 14 millions de bĂ©nĂ©voles et plus dâun Français sur 4 adhĂšrent Ă
une association.
Pour faire de lâESS un acteur clĂ© du nouveau modĂšle que nous voulons
construire, nous devons absolument lui donner les moyens, ce qui suppose
dâagir dans quatre grands axes :
1/ Une loi de programmation 2013/2017
Ă©tablie en concertation avec les acteurs de lâESS, dĂ©finira les
principales rĂšgles de base de lâĂ©conomie sociale et solidaire et ses
objectifs prioritaires dâinvestissement et de dĂ©veloppement. Elle
assurera la reprĂ©sentation Ă©quitable de lâESS Ă tous les niveaux
dâorientation et de dĂ©cisions Ă©conomiques et en particulier celle de ses
employeurs dans les organismes Ă gestion paritaire et dans le cadre des
nĂ©gociations collectives qui concernent leurs secteurs dâactivitĂ©. Elle
créera un haut-commissariat interministériel proche du ministÚre des
finances.
2/ Une politique contractuelle entre lâEtat, les collectivitĂ©s territoriales, et tous les acteurs de lâESS Les
rĂ©gions, dans le cadre de leur schĂ©ma directeur, passeront avec lâEtat
des contrats plans rĂ©gions pour rĂ©pondre aux besoins dâemplois de
qualité, donner à tous à accÚs à un habitat et organiser une réponse
adaptée aux soins médico-sociaux.
Elles soutiendront les projets de pĂŽles de coopĂ©ration, contribuant Ă
mutualiser les acteurs du développement durable. Cette politique
sâappuiera sur des indicateurs Ă©laborĂ©s collĂ©gialement et qui
intÚgreront des facteurs de développement durable et de mieux vivre.
Ceux-ci seront encadrĂ©s par des instances rĂ©gionales qui veilleront Ă
leur cohérence dans le cadre des principes fixés dans la loi de
programmation ;
Lâutilisation de clauses sociales dans les marchĂ©s publics devra ĂȘtre sĂ©rieusement dĂ©veloppĂ©e.
Cette politique contractuelle doit permettre aux associations de
jouer leur plein rĂŽle dans lâoffre de service sans ĂȘtre soumises Ă la
pression excessive du marché.
3/ Une démocratisation des pouvoirs à tous les niveaux par
la participation des toutes les parties aux processus de décision
(notamment par celle des salariés dans la gouvernance des entreprises),
par la transparence des rémunérations et la réduction de leurs écarts,
par la lutte contre les exclusions et les discriminations.
4/ Un financement Ă la mesure des enjeux par
une banque publique dâinvestissement consacrant un quart des crĂ©dits
octroyĂ©s aux structures de lâEconomie sociale et solidaire, mais aussi
par le renforcement des outils de financement solidaires (banques et
assurances Ă©thiques, mutuelles et coopĂ©ratives, fonds dâinvestissement,
fonds de garanties).
La banque publique et ces outils financiers permettront par leur
déclinaison territoriale, une réorientation de notre politique
industrielle et commerciale et donc le financement de lâESS en cohĂ©rence
avec ces priorités. Ils devront également bénéficier de la dynamique de
lâĂ©pargne solidaire.
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12 - Kreskigi socialan kaj solidaran ekonomion
Kreskigi socialan kaj solidaran ekonomion (SSE) estas Ćlosila elemento
por sociĆanÄo, kiun ni deziregas. SSE malfermas vojon al ekonomia kaj
sociala modelo serve al civitanoj, plej proksime al lokoj.
Äi celas produkti kaj pli Äuste disigi riÄaÄ”ojn, aktivigi ekonomian
projekton laĆ maniero pli respekta al personoj, medio kaj teritorioj.
Tio estas ekonomio, kiu arigas, kiu jam pruvis sian efikecon kaj kiu povas
funkcii en Äiuj sektoroj.
En sociala kaj solidara ekonomio estas jam pli ol
10 % el salajruloj kaj 14% el privata postenaro, t.e 2,3 milionoj da personoj, kiuj
laboras en pli ol 210 000 entreprenoj. Aliflanke, 19 milionoj da francoj
kontraktis kun mutualisma sanentrepeno ; pli ol 20 milionoj estas anoj de kooperativa banko ;
20,7 milionoj estas anoj de mutualisma asekurentrepreno ; estas inter
11 kaj 14 milionoj da volontuloj kaj pli ol unu franco el 4
estas asociano.
Por fari de SSE Ćlosilan ludanton en la nova modelo, kiun ni volas konstrui,
ni devas absolute doni al Äi rimedojn, kio supozas agi laĆ kvar grandaj direktoj :
1/ PlanadleÄo 2013/2017
redaktota kunlabore kun ludantoj de SSE, difinos la Äefajn bazajn regulojn de sociala kaj
solidara ekonomio kaj ties prioritatajn objektivojn en investado kaj disvastigo. Äi
certigos Äustan reprezentadon de SSE je Äiuj direktaj kaj ekonomidecidaj niveloj
kaj aparte tiun de ties dungantoj en regparaj organizaĔoj kaj en kolektivaj traktadoj,
kiuj koncernas iliajn agsektorojn. Äi kreos interministerian altan komisarejon proksiman
al ministerio pri financoj.
2/ Kontrakta politiko inter
Ćtato, teritoriaj kolektivumoj kaj Äiuj ludantoj de SSE Regionoj,
en sia direkta skemo, subskribos kun la Ćtato regionajn plankontraktojn por respondi al
la bezonoj de kvalitaj postenoj, doni al Äiuj aliron al loÄejo kaj organizi
respondon adaptitan al medicinaj-socialaj flegoj.
Ili apogos projekton de kunlaborpolusoj, kontribuante mutualigi
la aktorojn de daĆriva evoluigo. Tiu politiko apogos sin sur indikiloj kune prilaboritaj
kaj kiuj integros faktorojn de daĆriva evoluigo kaj de vivplibonigo.
Tiuj Äi estos inspektataj de regionaj instancoj, kiuj
zorgos pri ilia kohereco enkadre de la principoj fiksitaj en la planadleÄo ;
Uzo de socialaj klaĆzoj en
publikaj kontraktoj devos estis multe pli enkondukitaj.
Tiu kontrakta politiko devus ebligi al asocioj
plene ludi en la servoferto sen estis submetitaj al escesa merkatpremo.
3/ Demokratigo de povoj
je Äiuj niveloj per partopreno de Äiuj partioj en decidprocezo
(aparte per partopreno de salajruloj en entreprenregado),
per travidebleco de laborpagoj kaj redukto de ties diferencoj,
per batalo kontraĆ eksigoj kaj diskrimacioj.
4/ Financado je nivelo de
vetgajno per publika banko por investo metanta kvaronon de la
disponeblaj kreditoj al strukturoj de sociala kaj solidara ekonomio, sed ankaĆ
per plifortigo de solidaraj financiloj (etikaj bankoj kaj asekurkompanioj,
mutualismaj entreprenoj kaj kooperativoj, investfondusoj, garantifondusoj).
La publika banko kaj tiuj financiloj ebligos, per teritoria deklinacio, redirektadon
de nia industria kaj komerca politiko kaj do financadon de SSE kohere kun
tiuj prioritatoj. Ili devos ankaĆ profiti per dinamiko de solidara Ćparo.
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13 â NĂ©gocier un autre partage du temps de travail
et un autre partage des revenus
« La question du temps de travail mérite mieux que le débat
caricatural que nous avons eu il y a quelques années, affirmait le 23
octobre 2010 le PrĂ©sident de la Commission Emploi du MEDEF. Aujourdâhui,
il est trĂšs difficile de trouver un emploi stable avant 28 ou 30 ans.
Puis, entre 30 et 40 ans, on demande aux gens de travailler plein-pot et
de tout rĂ©ussir en mĂȘme temps : leur vie privĂ©e et leur vie
professionnelle. Puis vers 55 ans, on les jette comme de vieux mouchoirs
tout en leur demandant de cotiser plus longtemps. Objectivement, cela
nâa pas de sens, continuait BenoĂźt Roger-Vasselin devant une assistance
étonnée. Il faut rouvrir le débat sur une autre répartition du temps de
travail tout au long de la vie.»
Le partage du travail actuel est un non-sens :
- dâun cĂŽtĂ© tous ceux et celles qui font 0 heures par semaine car ils sont au chĂŽmage.
- de lâautre, tous ceux qui travaillent plein pot (et parfois
trop) : la durĂ©e rĂ©elle dâun plein temps est supĂ©rieure Ă
38 heures dâaprĂšs lâINSEE
- au milieu, toutes celles et ceux qui galĂšrent avec des petits boulots Ă temps partiel, sur la semaine ou sur lâannĂ©e.
Cette forme de partage du travail est un non-sens car elle provoque
une énorme souffrance aussi bien du cÎté de ceux qui travaillent 0 heure
par semaine que du cÎté de ceux qui travaillent plein-pot mais
acceptent de plus en plus des emplois stressants ou médiocrement payés
car ils ont peur dâĂȘtre dans le prochain plan social (« si tu nâes
pas content, va voir ailleurs »). Ce partage du travail profite
essentiellement aux actionnaires dont les revenus nâont jamais Ă©tĂ© aussi
élevés.
33,7 heures, durée moyenne du travail aux Etats Unis.
Dâune façon ou dâune autre, un certain « partage du travail »
existe dans tous les pays : aux Etats-Unis, avant mĂȘme la crise des
subprimes, il y avait tellement de petits boulots Ă 10 ou 15 heures par
semaine que la durée moyenne du travail était de 33,7 heures. Ces
chiffres contredisent tout ce quâon nous a dit et rĂ©pĂ©tĂ© sur le
« miracle américain » mais ce sont les chiffres
officiels : en 2005, avant la crise, au moment oĂč les Etats-Unis
connaissaient encore une forte croissance, la durée moyenne pour ceux
qui avaient un travail était inférieure à 34 heures quand la durée
moyenne -tous emplois confondus- Ă©tait en France de 36,3 heures.
30,05 heures en Allemagne
De mĂȘme, en Allemagne, les chiffres du MinistĂšre du Travail indiquent
que, avant la crise de 2008, avant la mise en place du KurzArbeit, quand
lâAllemagne Ă©tait prĂ©sentĂ©e comme un modĂšle de plein emploi, la durĂ©e
moyenne sans compter les chĂŽmeurs Ă©tait de 30,3 heures. Elle est tombĂ©e Ă
30,05 heures en 2010.
33,7 heures de durée moyenne aux Etats-Unis, 30,05 heures en
Allemagne⊠Dans tous nos pays, que nous le voulions ou non, on produit
plus avec moins de travail.
Nous sommes en train de vivre une rĂ©volution telle que lâhumanitĂ© nâen a jamais connue.
Alors quâil avait fallu 140 ans pour que la productivitĂ© soit multipliĂ©e
par deux entre 1820 et 1960, elle a depuis été multipliée par CINQ. La
rĂ©volution industrielle du XIXĂšme siĂšcle ou lâinvention du travail Ă la
chaßne au début du XXÚme siÚcle sont des gains de productivité presque
ridicules au regard de ceux réalisés depuis trente ans.
Câest du jamais vu. Une vraie rĂ©volution ! Jamais dans
lâhistoire de lâhumanitĂ©, on nâavait connu un tel bouleversement. GrĂące Ă
la multiplication des robots et des ordinateurs, la productivité du
travail humain a progressé de façon inouïe. Le phénomÚne est mondial
mais la France est lâun des tout premiers pays du monde en terme de
productivité.
La France est lâun des pays du monde qui a la meilleure productivitĂ© du travail.
« Jâai fait un calcul rarement effectuĂ©, explique Jacques
Marseille, Professeur Ă la Sorbonne. Jâai divisĂ© le PIB français par la
productivitĂ© dâun travailleur britannique ou japonais. Avec leur niveau
de productivité, qui est largement inférieur au nÎtre, il nous
faudrait 5 millions de travailleurs en plus pour produire la mĂȘme chose.
Autant dire que le chÎmage ne serait plus un problÚme en France⊠»
Le Figaro 2 février 2004
Câest un point fondamental.
Absolument fondamental pour comprendre lâ « exception
française » : nous avons une productivité trÚs forte. Les
Anglais ou les Japonais, qui ne sont pourtant pas des imbéciles, ont une
productivité nettement plus faible que la nÎtre : selon Eurostat,
si la productivitĂ© horaire 1 est en moyenne de 100 pour lâEurope des 15, elle est de 118 en France et de 95 seulement en Grande Bretagne.
LâĂ©cart de productivitĂ© est de lâordre de 20 % entre nos deux
pays : le volume de richesse produit par heure travaillée en France est
supĂ©rieur de 20 % Ă celui du Royaume-Uni et supĂ©rieur de 32 % Ă
celui de lâItalie !
VoilĂ qui amĂšne Ă relativiser trĂšs nettement les critiques sur la
médiocrité des Français et de leur systÚme éducatif⊠Sans doute, notre
systĂšme Ă©ducatif peut-il ĂȘtre amĂ©liorĂ© (nul ne le conteste !) mais
si nous sommes, parmi les pays occidentaux, celui dont la productivité a
le plus augmentĂ© depuis 25 ans, câest peut-ĂȘtre que tout nâest pas
Ă jeter dans notre Ă©cole, nos centres de formation professionnelle et
notre Université !
Répétons le : « avec le niveau de productivité des Anglais
ou des Japonais, qui est largement inférieur au nÎtre, il nous faudrait
5 millions de travailleurs en plus pour produire la mĂȘme
chose. Le chĂŽmage ne serait plus un problĂšme en FranceâŠÂ«
Le Figaro, auquel tous ces problÚmes de productivité avaient sans
doute échappé quand la RTT était au centre du débat public en France, a
dĂ©couvert depuis lâimportance fondamentale de la question :
« Les gains de productivitĂ© ne laissent que trĂšs peu de place Ă
la crĂ©ation de postes. Lâan dernier, mĂȘme avec une croissance de
9 %, la Chine nâa vu le total des heures travaillĂ©es sur son
territoire augmenter que de 1 % !
Il faut cesser de se lamenter sur les délocalisations. Cela ne porte
que sur de trÚs petits nombres. Les gains de productivité détruisent
bien plus dâemplois. »
Le Figaro 27 janvier 2006
En 1933, Albert EINSTEIN expliquait déjà que la mauvaise utilisation
des gains de productivité des années 1910-1925 (Ford et Taylor, Cf
Charlot dans Les temps modernes) Ă©tait la cause fondamentale de la
crise : « Cette crise est singuliÚrement différente des crises
prĂ©cĂ©dentes. Parce quâelle dĂ©pend de circonstances radicalement
nouvelles conditionnées par le fulgurant progrÚs des méthodes de
production.
Pour la production de la totalité des biens de consommation
nĂ©cessaires Ă la vie, seule une fraction de la main dâĆuvre disponible
devient indispensable. Or, dans ce type dâĂ©conomie libĂ©rale, cette
Ă©vidence dĂ©termine forcĂ©ment un chĂŽmage (âŠ).
Ce mĂȘme progrĂšs technique qui pourrait libĂ©rer les hommes dâune grande partie du travail
nécessaire à leur vie est le responsable de la catastrophe actuelle.» écrivait Einstein avant de demander une « baisse de la durée légale du travail »
33,7 heures de durée moyenne aux Etats-Unis. 31,4 heures de durée
moyenne aux Pays-Bas. 30 heures de durée moyenne en Allemagne. ⊠Il faut
en finir avec les faux dĂ©bats : si lâon intĂšgre les gains de
productivité colossaux réalisés dans toutes nos économies depuis 40 ans,
le dĂ©bat nâest plus « pour ou contre la RTT ? » mais
plutÎt « quelle RTT ? » RTT organisée par le marché
(précarité, stress et concurrence permanente) ou RTT organisée par le
débat, le référendum et la négociation ?
La cause fondamentale de la crise
Voilà la principale explication du chÎmage et de la précarité qui
rongent nos sociétés depuis 30 ans, voilà donc la cause fondamentale de
la crise qui a éclaté depuis cinq ans : notre incapacité collective
à gérer des gains de productivité colossaux. Car ces gains sont
vraiment considĂ©rables : en trente ans, lâĂ©conomie française
produit 76 % de plus avec 10 % de travail en moins. Depuis
1974, le volume total de production a presque doublé mais le total des
heures travaillées (tous secteurs confondus) est passé de 41 milliards
dâheures Ă 36,9 milliards (Insee). Or, dans le mĂȘme temps, grĂące au
baby-boom et grĂące au travail des femmes, la population active
disponible passait de 22,3 Ă 27,2 millions de personnes.
Du fait des gains de productivitĂ©, lâĂ©conomie a besoin de 10 %
de travail en moins mais, dans le mĂȘme temps, le nombre de personnes
disponibles a augmentĂ© de 23 % ! Un Ă©cart de 33 % sâest donc
creusĂ© entre lâoffre et la demande de travail.
RĂ©sumons la situation :
- Depuis 1974, le PIB a presque doublĂ© : jamais nous nâavons connu une telle abondance !
- Depuis 1974, la productivitĂ© a fait des bons de gĂ©ant : jamais nous nâavons Ă©tĂ© aussi efficaces !
- Depuis 1974, le nombre de femmes qui travaillent a fortement
augmentĂ© et notre natalitĂ© est la meilleure dâEurope : jamais nous
nâavons Ă©tĂ© aussi nombreux Ă vouloir travailler !
En soi, ces trois Ă©volutions devraient ĂȘtre trois bonnes nouvelles.
Mais comme notre contrat social est bloqué, comme la durée réelle du
travail a trÚs peu baissé depuis trente ans (et que la crise amÚne à des
réflexes de crispation plus que de changement), cette accumulation de
bonnes nouvelles aboutit Ă un scandale, Ă un non-sens absolu : au
lieu de profiter Ă tous, les gains de productivitĂ©, fruits de lâeffort
de tous, débouchent sur un chÎmage massif pour certains et sur une
stagnation des salaires et un stress croissant pour dâautres.
Un Ă©cart de 33 % sâest creusĂ© entre lâoffre de travail et la demande de travail.
Si, dans le mĂȘme temps, la durĂ©e individuelle du travail avait baissĂ© de
33 %, le chÎmage serait resté à son faible niveau de 1974. Mais la
durée du travail pour un emploi normal a trÚs peu baissé : la
durée réelle a baissé de 4 % entre 1997 et 2002 (Insee juillet
2005) et, depuis 2002, en multipliant les
« assouplissements », la droite a réussi à annuler quasiment
toute la baisse due aux 35 heures.
Selon lâĂ©tude Emploi de lâInsee publiĂ©e en 2008, si lâon intĂšgre les
heures supplémentaires, la durée du travail pour un salarié à temps
plein est revenue Ă 38 heures ! On lit et on entend partout que
« la France est passée à 35 heures » mais, en réalité, selon
lâInsee, la durĂ©e rĂ©elle dâun temps plein est supĂ©rieure Ă 38 heures en
moyenne.
Paradoxe inexplicable ! Jamais nous nâavons injectĂ© autant
dâintelligence dans le systĂšme Ă©conomique, mais jamais nous nâavons mis
aussi peu dâintelligence pour faire Ă©voluer notre systĂšme social. Il
faut sortir de ce non sens. Il faut mettre fin au scandale.
« Il faut passer à 4 jours, 32 heures, sans étape intermédiaire.
Câest le seul moyen dâobliger les entreprises Ă crĂ©er des emploi »
affirmait Antoine RIBOUD, le fondateur de BSN Danone en septembre 1993.
« Il faut baisser la durĂ©e du travail de 20 Ă 25 % dâici
2015 » affirmait la Commission BOISSONAT en 1995.
« Une baisse de la durée du travail à 30 heures permettrait de
reconstituer une vie familiale et une vie privée » écrivait Edgar
MORIN dans Pour une politique de Civilisation.
Depuis son CongrĂšs de Montpellier, en 1995, la CFDT demande une loi
cadre pour aller à 32 heures. Comment financer une telle réduction du
temps de travail ? En activant les dépenses de chÎmage, comme le
propose la CFDT depuis 20 ans, on peut financer les crĂ©ations dâemplois
sans nuire à la compétitivité des entreprises. Plus de 400 entreprises
sont dĂ©jĂ passĂ©es Ă la semaine de 4 jours sans augmenter dâun euro leurs
coûts de production et en créant massivement des emplois.
En période de crise, il est
plus facile de jouer sur les peurs et de parler au cerveau reptilien que
de parler Ă lâintelligence et au cerveau citoyen.
En 1917, quand Henry Ford affirmait quâil fallait des rĂšgles
collectives pour augmenter les salaires (afin dâaugmenter la
consommation), quand Kellog passait ses usines Ă 30 heures -et
augmentait les salaires de 12 %- pour « donner du travail Ă
300 chefs de famille », ils ont été moqués par les autres patrons
amĂ©ricains. En pĂ©riode de crise, le bon sens ne veut-il pas que lâon
travaille plus en gagnant un peu moins ? Ce bon sens reptilien a
conduit Ă la crise de 1929.
Ce mĂȘme bon sens inspire aujourdâhui les leaders de la droite quand
ils incitent chacun à travailler plus. En réalité, le seul moyen de
rééquilibrer le marché du travail pour augmenter vraiment les salaires,
le meilleur moyen aussi de sauver les retraites, câest de sâattaquer
frontalement au chĂŽmage. Ce qui passe (entre autres actions) par une
forte baisse du temps de travail.
Beaucoup, Ă gauche, ont peur dâĂȘtre ridicules en parlant Ă nouveau du temps de travail :
on en a déjà tellement parlé. Et puis, faut-il vraiment faire le bilan
des 35 heures ? Les 35 heures devaient ĂȘtre une Ă©tape vers les
4 jours â 32 heures, mais qui sâen souvient ? On a peur dâĂȘtre
ridicule. On a peur de faire « rĂ©chauffĂ© ». Mais la peur nâest
pas forcément bonne conseillÚre. Serons-nous capables de nous ressaisir
et dâouvrir un vrai dĂ©bat sur cette question cruciale avant que la
précarité généralisée ne débouche sur une crise majeure ?
Michel Rocard et Pierre Larrouturou
Le Nouvel Observateur 21 octobre 2004
Le dossier du temps de travail doit ĂȘtre rouvert et dĂ©battu sans tabou.
Sans doute faut-il lâaborder avec une mĂ©thode diffĂ©rente de celle
employĂ©e dans les annĂ©es 90, en ayant une vision de lâensemble des temps
sociaux (temps de travail, formation, retraites, temps personnelâŠ) et
en laissant plus de place à la négociation mais la question du temps de
travail sur laquelle la droite sâest tellement acharnĂ©e depuis
9 ans ne peut pas devenir un sujet tabou Ă gauche.
Sans doute faut-il aussi nous inspirer des méthodes de négociation
qui ont donnĂ© de meilleurs rĂ©sultats dans dâautres pays dâEurope. Tout
cela est vrai mais il serait absolument dramatique que la question du
temps de travail reste un sujet tabou Ă gauche.
Entre 1900 et 1970, on a divisé par deux le temps de travail :
on est passé de 7 jours de travail à 6, puis de 6 jours à 5. Quant à la
journée de travail, elle est passée de 12 heures à 8. Et les salariés
gagnaient progressivement 5 semaines de vacances. En 70 ans, alors que
la productivité augmentait assez peu, on a divisé par 2 le temps de
travail. Mais depuis le début des années 1970, alors que la productivité
a fait des bonds de géants, nous ne sommes plus capables de faire
Ă©voluer notre contrat social : Ă peu de chose prĂšs, Ă 38 heures en
moyenne, la durĂ©e rĂ©elle dâun emploi Ă temps plein est la mĂȘme quâil y a
trente ans !
Jamais on a fait autant de productivité mais jamais nos dirigeants
nâont Ă©tĂ© aussi peu capables de dâen tenir compte. Lâhistoire sera sans
doute sĂ©vĂšre avec les politiques qui refusent aujourdâhui de dĂ©battre
sérieusement des gains de productivité et du temps de travail.
Wassenaar 2012
Les accords de Waasenar ont été signés en 1982 par les syndicats et le
patronat hollandais avec le soutien actif de lâEtat. Les Pays-Bas
connaissaient Ă lâĂ©poque un chĂŽmage massif (9 % de chĂŽmage officiel
et plus de 13 % de personnes placées en invalidité). A
lâissue de plusieurs semaines de nĂ©gociation tripartite (syndicats,
patronats, Etat), un nouveau pacte social a été rendu public. Il portait
aussi bien sur les salaires que sur le temps de travail, la formation,
les retraites et la fiscalitĂ©âŠ
Ces accords de Wassenaar ont permis de diminuer le total
« chÎmage + invalidité » de moitié. Tous les problÚmes
nâĂ©taient pas rĂ©glĂ©s mais ces accords apportaient la preuve que, par le
dialogue, en mettant tout sur la table, en prenant le temps
dâapprofondir la discussion, en acceptant des concessions rĂ©ciproques
(« on simplifie le droit du travail mais on sécurise vraiment les
salariés »), on peut faire reculer nettement le chÎmage et la
précarité.
Pendant longtemps, les accords de Wassenaar ont été considérés comme
ce qui se faisait de mieux en matiĂšre de contrat social. Mais, en 2004,
lâassassinat de Theo Van Gogh a profondĂ©ment Ă©branlĂ© la sociĂ©tĂ©
nĂ©erlandaise : on sâest rendu compte quâun certain « bien-ĂȘtre
social » ne suffit pas pour faire sociĂ©tĂ©. LâĂ©quilibre social est
nécessaire mais pas suffisant. Le « chacun a un travail mais chacun
reste chez soi, dans sa communautĂ© » nâest pas vivable Ă long
terme. Voilà pourquoi, en 2012, on ne peut plus penser la cohésion
sociale comme on le faisait en 1982 : les questions dâidentitĂ©, les
questions dâhabitat, les questions dâĂ©ducation (y compris lâĂ©ducation Ă
la non-violence, lâĂ©ducation Ă la laĂŻcitĂ©), les questions de lien
social et dâintimitĂ© doivent ĂȘtre prises en compte.
En sâinspirant de ce qui sâest fait aux Pays-Bas, mais en essayant
dâen tirer toutes les leçons, il est fondamental, dâorganiser trĂšs vite
en France une nĂ©gociation semblable Ă celle de Wassenaar. Ce nâest pas
par des dĂ©crets ou des lois rĂ©digĂ©es en petit comitĂ© que lâon sortira
notre pays de la crise. Le temps du débat et le temps de la négociation
sont fondamentaux.
Si la gauche gagne en 2012, il faut immédiatement ouvrir une
négociation sociale ; prendre 2 ou 3 mois pour tout mettre sur la
table avec les partenaires sociaux (retraites, chĂŽmage, financement de
la protection socialeâŠ) et accoucher dâun nouveau contrat social qui sera ensuite soumis Ă rĂ©fĂ©rendum.
Le rĂ©fĂ©rendum permet dâavoir un dĂ©bat public et permet ensuite, si le
Oui lâemporte, de garantir une trĂšs grande stabilitĂ© aux nouvelles
rÚgles du jeu. Cette question de la stabilité est essentielle car les
chefs dâentreprises comme les syndicalistes se plaignent trĂšs souvent de
lâinstabilitĂ© des rĂšgles en matiĂšre sociale.
Lutter contre les inégalités de revenu
Au total, si lâon met en Ćuvre lâensemble de nos propositions 2,
on peut crĂ©er plus de deux millions dâemplois en 5 ans. CrĂ©er un tel
volume dâemploi est sans doute le meilleur moyen dâĂ©viter la
récession 3 et le meilleur moyen de rééquilibrer la négociation sur les conditions de travail ou sur les salaires.
Mais, pour lutter contre les inĂ©galitĂ©s de revenu, un dĂ©bat doit ĂȘtre
organisé au Parlement pour définir quels sont les inégalités de revenus
maximales que lâon peut accepter dans une RĂ©publique qui a choisi comme
principes fondamentaux la LibertĂ© mais aussi lâEgalitĂ© et la
Fraternité.
Pendant trĂšs longtemps, notre Ă©conomie a fonctionnĂ© sans quâaucun
dirigeant nâait un revenu supĂ©rieur Ă 20 fois le salaire de base. 20
fois le SMIC, câest dĂ©jĂ considĂ©rable ! Aujourdâhui, un nombre croissant
de femmes et dâhommes ont des revenus infĂ©rieurs au salaire minimum et
dâautres, au contraire, ont des revenus 30 fois, 100 fois ou 400 fois
plus élevés.
Le Parlement doit dĂ©battre de ce niveau dâinĂ©galitĂ© qui est un
non-sens aussi bien Ă©thique quâĂ©conomique. Ce dĂ©bat doit permettre
dâĂ©tudier tous les moyens concrets dont dispose le politique pour lutter
contre ces inégalités. Pourquoi la commande publique ne serait-elle pas
réservée aux entreprises dont les écarts de salaires sont conformes aux
valeurs de la RĂ©publique ?
1 Le volume de richesses matérielles produit en une heure, en moyenne, dans le pays.
2 Investir massivement
dans le logement, Investir massivement dans les Ă©conomies dâĂ©nergie et
les Ă©nergies renouvelables, SĂ©parer les banques dâaffaires et les
banques de dépÎt ce qui les conduira à investir plus dans les PME,
DĂ©velopper lâĂ©conomie sociale et solidaire, Lutter contre les
dĂ©localisations, nĂ©gocier autre partage du travailâŠ
3 Si 2 millions de
personnes ou de familles voient arriver un nouveau revenu et si les
autres sâinquiĂštent moins pour leur avenir, cela ne peut avoir quâun
effet bĂ©nĂ©fique pour lâĂ©conomie.
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13 - Trakti pri alia divido de labortempo
kaj alia divido de enspezoj
« La temo labortempo meritas pli ol la karikatura debato, kiu okazis antaĆ kelkaj
jaroj, asertis la 23-an de oktobro 2010, la prezidanto de komisiono
pri postenaro de MEDEF (mastraro). Nun, estas malfacile trovi stabilan postenon,
kiam oni estas malpli ol 28-jara aĆ 30-jara.
Poste, inter 30-jara kaj 40-jara, oni postulas al personoj plentempe labori
kaj sukcesigi Äion samtempe : privatan kaj profesian vivon. Poste, kiam
proksimume 55-jara, oni Ĕetas ilin kiel malnovajn naztukojn tamen postulante
al ili plupagi kotizojn pli longtempe. Objektive, tio estas absurdaÄ”o, daĆrigis
BenoĂźt Roger-Vasselin antaĆ miranta Äeestantaro. Necesas remalfermi la
debaton pri alia divido de labortempo laĆlonge de vivo.»
Nuna divido de laboro estas
absurdaĔo :
- unuflanke, Äiuj, kiuj laboras dum 0 horo Äiusemajne Äar ili estas senlaboruloj.
- aliflanke, Äiuj, kiuj plentempe laboras (kaj ofte tro) : la reala tempodaĆreco
de plentempa posteno superas 38 horojn laĆ INSEE
- meze, Äiuj, kiuj malfacilege vivas per parttempaj laboretoj Äiusemajne aĆ jare.
Tiu formo de labordivido estas absurdaÄ”o Äar Äi suferegigas kaj flanke de tiuj, kiuj
tute ne laboras kaj flanke de tiuj, kiuj plentempe laboras sed pli kaj pli akceptas
stresajn aĆ malaltege pagitajn postenojn Äar ili timas esti en la venonta sociala plano (« se ci ne
estas kontenta, iru eksteren »). Tiu labordivido precipe profitas al
akciuloj, kies enspezoj neniam estis tiom altaj.
33,7 horoj, meza labordaĆro en Usono.
Iumaniere aĆ alimaniere, « labordivido »
ekzistas en Äiuj landoj : en Usono, eÄ antaĆ la krizo de subpruntoj,
estis tiom da laboretoj je 10 aĆ 15 horoj semajne ke meza labordaĆro estis
33,7 horoj. Tiuj nombroj kontraĆdiras Äion, kion oni diris kaj ripetis al ni
pri
« usona miraklo » sed tiuj nombroj estas oficialaj : en 2005, antaĆ la
krizo, kiam Usono estis en forta kresko, la meza labordaĆro estis por tiuj, kiuj havis laboron,
malpli ol 34 horoj, kiam la meza labordaĆro - inkluzivante Äiujn postenojn - estis en Francio
36,3 horoj.
30,05 horoj en Germanio
Same, en Germanio, la nombroj de ministerio pri laboro indikas, ke antaĆ la krizo de 2008,
antaĆ la starigo de KurzArbeit, kiam Germanio estis prezentita kiel modelo
de plentempaj postenoj, la meza labordaĆro, sen inkluzivigi la senlaborulojn, estis 30,3 horoj.
Äi falis al 30,05 horoj en 2010.
33,7 horoj por meza labordaĆro en Usono, 30,05 horoj en
Germanio⊠En Äiuj niaj landoj, vole aĆ nevole, oni produktas pli per malpli da laboro..
Ni ja travivas revolucion,
kiun homaro neniam konis.
Kiam necesis 140 jaroj por duobligi produktadon inter 1820 kaj 1960, de tiam
Äi kvinobliÄis. La industria revolucio de la 19-a jc aĆ invento de
Äenlaboro komence de la 20-a jc estas produktivgajnoj preskaĆ ridindaj
kompare al tiuj faritaj de tridek jaroj.
Tio neniam estis vidita. Vera revolucio ! Neniam en homara historio, oni
travivis tian malordigon. Dank'al multiÄoj de robotoj kaj komputiloj,
produktado de homlaboro progresis laĆ eksterordinara maniero. La fenomeno
estas monda, sed Francio estas unu el la unuaj en la mondo laĆ produktiveco.
Francio estas unu el la landoj en la mondo,
kiuj havas la plej bonan laborproduktivecon.
« Mi faris malofte faritan kalkulon, klarigas Jacques
Marseille, profesoro en Sorbono. Mi dividis la francan MEP per
produktiveco de brita kaj japana laboristo. Kun ilia nivelo de produktiveco, kiu
estas multe malpli ol nia, necesus 5 pliaj milionoj da laboristoj por
same produkti ol ni.
Tio dirigas, ke senlaboreco ne plu estus problemo en Francio⊠»
"Le Figaro" la 2-an de februaro 2004
Tio estas fundamenta punkto.
Absolute fundamenta por kompreni la « francan escepton » : ni havas
tre fortan produktivecon. Britoj aĆ japanoj, kiuj tamen ne estas stultaj, havas
produktivecon multe pli malaltan ol nia : laĆ Eurostat,
se hora produktiveco 1 estas meze 100 por
EĆropo el 15 landoj, Äi estas 118 en Francio kaj nur 95 en Britio.
La diferenco de produktiveco estas proksimume 20 % inter niaj du landoj :
la volumeno de riÄajoj produktitaj en laborita horo en Francio estas supera je 20 %
al tiu de UnuiÄinta ReÄlando kaj supera je 32 % al tiu de Italio !
Jen kio kondukas al vera relativigo de la kritikoj pri malboneco
de francoj kaj ties eduka sistemo⊠Sendube, nia eduka sistemo estas plibonigebla
(neniu kontestas tion !) sed, se ni estas, inter la okcidentaj landoj,
tiu, kies produktiveco plej kreskis de 25 jaroj, tio eble signifas ke Äio
ne estas Ĕetinda en niaj lernejoj, el niaj profesiklerigaj centroj kaj el niaj universitatoj !
Ni ripetu tion : « kun la nivelo de produktiveco de britoj aĆ japanoj, kiu estas multe
malpli alta ol nia, necesus 5 pliaj milionoj da laboristoj
por same produkti. Senlaboreco ne plu
estus problemo en FrancioâŠÂ«
Le Figaro, kiu ne rimarkis Äiujn tiujn problemojn de produktiveco, kiam
labortempa redukto (LTR) estis temo de publika debato en Francio, malkovris de tiam
la fundamentan gravecon de tiu temo :
« Gajnoj en produktiveco ne multe favoras postenkreon.
Lastan jaron, eÄ kun kresko je 9 %, en Äinio la sumo de laboritaj horoj
kreskis nur je 1 % !
Necesas Äesigi plendadojn pri delokadoj. Ili estas nur etaj nombroj. Gajnoj de
produktiveco detruas multe pli da postenoj. »
Le Figaro, la 27-an de januaro 2006
Jam en 1933, Albert EINSTEIN klarigis ke malbona uzo de gajnoj en produktiveco en la
1910-1925-aj jaroj (Ford et Taylor, Vd Äarloto en modernaj tempoj) estis
fundamenta kaĆzo de la krizo : « Tiu krizo
ege malsamas al antaĆaj krizoj. Äar Äi dependas de tute novaj cirkonstancoj
truditaj de fulma progreso en produktadmetodoj.
Por produktado de Äiuj konsumvaroj necesaj por vivo, nur parto de disponebla
laborfortoj fariÄas nemalhavebla. Nu, en tiu tipo de liberala ekonomio,
tiu evidentaÄ”o generas senlaborecon (âŠ).
« Tiu sama teknika progreso,
kiu povus liberigi homojn de granda parto de la laboro necesa por iliaj vivoj, responsas pri la nuna
katastrofo.» skribis Einstein antaĆ ol peti « redukton de
laĆleÄa labordaĆro »
33,7 horoj por meza labordaĆro en Usono, 31,4 horoj en Nederlando, 30 horoj en GermanioâŠ
Necesas Äesigi la falsajn debatojn : se on integras la
kolosajn gajnojn en produktiveco akiritaj en Äiuj niaj ekonomioj de 40 jaroj,
la debato ne plu estas « por aĆ kontraĆ labortempa redukto ? » sed pli
Äuste « kia LTR ? » LTR organizita de merkato
(malsolideco, streso kaj konstanta konkurenco) aĆ LTR organizita per debato,
referendumo aĆ traktado ?
La fundamenta kaĆzo de la krizo
Jen la Äefa klarigo de senlaboreco kaj de malsolideco, kiuj korodas niajn sociojn
de 30 jaroj, jen do la fundamenta kaĆzo de la krizo, kiu eksplodis antaĆ kvin jaroj :
nia kolektiva nekapablo regi kolosajn gajnojn en produktiveco. Äar tiuj gajnoj
estas vere grandegaj : en tridek jaroj, la franca ekonomio produktas 76 % pli
per 10 % pli da laboro. Ekde 1974, la tuta produktadvolumeno
preskaĆ duobliÄis sed la tuto de la laboritaj horoj (en Äiuj sektoroj) malaltiÄis de
41 miliardoj da horoj al 36,9 miliardoj (INSEE). Nu, samtempe, dank'al bebeksplodo
kaj dank'al virinlaboro, la disponebla aktiva loÄantaro kreskis de 22,3 al 27,2 milionoj
da personoj.
Pro gajnoj en produktiveco, la ekonomio bezonas 10 % malpli da laboro sed, samtempe,
la nombro de disponeblaj personoj kreskis je 23 % ! Diferenco de 33 % kreskinta inter
labor-oferto kaj -mendo.
Ni resumu la situacion :
- Ekde 1974, MEP preskaĆ duobliÄis : neniam ni atingis tian abundecon !
- Ekde 1974, produktiveco gigante paĆis : neniam ni estis tiom efikaj !
- Ekde 1974, la nombro de virinoj, kuj laboras forte kreskis kaj nia naskokvanto estas la plej bona
en EĆropo : neniam tiuj, kiuj volas labori, estis tiom multaj !
Tiuj tri evoluoj devus esti tri bonaj
novaĔoj.
Sed Äar nia sociala kontrakto estas fiksita, Äar la
efektiva labordaĆro malmulte reduktiÄis de tridek jaroj (kaj
ke la krizo instigas al kuntiriÄo pli ol al ĆanÄo), tiu akumulo de bonaj novaÄ”oj
kondukas al skandalo, al absoluta absurdaÄ”o : anstataĆ profiti al Äiuj, la gajnoj en
produktiveco, fruktoj de klopodo de Äiuj, kondukas al amasa senlaboreco por iuj kaj
al stagnado de salajroj kaj kreska streso por aliaj.
Diferenco de 33 % kreskis
inter labor-oferto kaj -mendo.
Se, samtempe, la individua labordaĆro estintus malkreski je
33 %, senlaboreco estus restinta je la malalta nivelo de 1974. Sed labordaĆro
por normala posteno tre malmulte malkreskis : la
efektiva daĆro malkreskis je 4 % inter 1997 kaj 2002 (INSEE, julion
2005) kaj, ekde 2002, multigante
« fleksigojn », la dekstra registaro sukcesis nuligi preskaĆ la
tutan malkreskon Ćulditan al la leÄo pri 35-hora labordaĆro en semajno.
LaĆ studo pri postenaro de INSEE publikigita en 2008, se oni integras la
suplementajn horojn, la labordaĆro por plentempa salajrulo revenis al 38 horoj !
Oni legas kaj aĆdas Äie, ke « Francio adoptis 35 horojn » sed, fakte, laĆ INSEE,
la efektiva labordaĆro de plentempa posteno meze superas 38 horojn.
Neklarigebla paradokso ! Neniam ni enmetis tiom da inteligenteco
en la ekonomian sistemon, sed neniam oni metis tiom malmulte da inteligenteco
en nian socialan sistemon. Necesas eliri el tiu absurdaÄ”o. Necesa Äesigi tiun skandalon.
« Necesas adopti 4-tagan semajnon kun 32 horoj, sen intera Ćtupo.
Tio estas la sola rimedo por devigi entreprenojn
krei postenojn »
asertis Antoine RIBOUD, fondinto de BSN Danone, en septembro 1993.
« Necesas redukti labordaĆron je 20 Ă 25 % antaĆ 2015 » asertis
komisiono BOISSONAT en 1995.
« Redukto de labordaĆro al 30 horoj ebligus rekrei familian kaj privatan
vivon » skribis Edgar
MORIN en " Pour une politique de Civilisation" (esperantlingve "por civilizacia politiko").
Ekde sia kongreso en Montpellier, en 1995, sindikato CFDT petis kadran leÄon por iri al
32 horoj. Kiel financi tian redukton de labortempo ? Aktivigante la
elspezojn de senlaboreco, kiel proponas CFDT de 20 jaroj, oni povas financi
postenkreon sen malutili al konkuriveco de entreprenoj. Pli ol 400 entreprenoj
jam adoptis la 4-tagan semajnon sen kreskigi per unu eĆro siajn produktadkostojn kaj
amase kreante postenojn.
En krizperiodo, estas pli facile ludi
per timoj kaj paroli al la reptilia cerbo ol paroli al inteligenteco kaj civitana cerbo.
En 1917, kiam Henry Ford asertis ke necesis kolektivaj reguloj por
kreskigi salajrojn (por kreskigi konsumadon), kiam Kellog pasigis siajn fabrikojn
al 30 horoj - kaj plialtigis salajrojn je 12 % - por « doni laboron al
300 familiestroj », ili estis mokitaj de aliaj usonaj mastroj.
En krizperiodo, saÄo konsilas pli labori gajnante malpli ? Tiu reptilia saÄo
kondukis al krizo en 1929.
Tiu sama saÄo inspiras nun la dekstrajn gvidantojn, kiam ili instigas Äiujn al plia laboro.
Fakte, la sola rimedo por reekvilibrigi la labormerkaton, por vere kreskigi la salajrojn,
la plej bona rimedo ankaĆ por savi pensiojn, estas fronte ataki senlaborecon.
Kio iras (inter aliaj agoj) per forta redukto de labortempo.
Multaj maldekstre,
timas ridindiÄi parolante denove pri
labortempo :
oni jam tiom parolis pri tio. Kaj poste, Äu vere necesas fari bilancon de la
35 horoj ? La 35 horoj devis esti etapo al 4 tagoj kun 32 horoj, sed kiu
memoras tion ? Oni timas ridindiÄi. Oni timas « revarmigi » temon.
Sed timo ne Äiam bone konsilas. Äu ni kapablos sin remastri kaj malfermi veran debaton
pri tiu fundamenta temo antaĆ ol Äeneraligita malsolideco konduku al gravega krizo ?
Michel Rocard kaj Pierre Larrouturou
"Le Nouvel Observateur" la 21-an de oktobro 2004
La dosierujo pri labortempo
devas estis remalfermita kaj sentabue debatata.
VerĆajne necesas konsideri Äin per metodo malsama
al tiu uzita en la 1990-aj jaroj, kun vido al la tuto de la socialaj tempoj
(labortempo, klerigo, pensioj, propra tempoâŠ) kaj lasante pli vastan spacon
al traktado sed la temo de labortempo, sur kiu la dekstruloj furiozis de
9 jaroj ne povas fariÄis tabua temo por maldekstruloj.
VerĆajne necesas ankaĆ inspiriÄi per traktadmetodoj, kiuj donis plibonajn
rezultojn en aliaj landoj en EĆropo. Äio tio estas vera sed estus absolute
drame se la temo labortempo restu tabua temo por maldekstruloj.
Inter 1900 kaj 1970, oni duonigis labortempon :
oni iris de 7 labortagoj al 6, poste de 6 tagoj al 5. La taga labortempo iris
de 12 horoj al 8. Kaj la salajruloj progresive gajnis 5 semajnojn da ferioj.
En 70 jaroj, kvankam produktiveco malmultete kreskis, oni duonigis
labortempon. Sed ekde la komenco de la 1970-aj jaroj, kvankam produktiveco
kreskis per gigantaj paĆoj, ni ne plu kapablas evoluigi nian socialan
kontrakton : proksimume, je 38 horoj meze, la efektiva labordaĆro de plentempa
posteno estas la sama kiel antaĆ tridek jaroj !
Neniam oni estis tiom produktivaj sed neniam
niaj registoj estis malmulte kapablaj konsideri Äin. Historio
verĆajne estos severa pri politikistoj, kiuj nun rifuzas serioze debati pri
gajnoj en produktiveco kaj labortempo.
Wassenaar 2012
Interkonsentoj de Waasenar estis subskribitaj en 1982 de nederlandaj sindikatoj kaj
mastraro kun aktiva subteno de la Ćtato. Nederlando tiutempe travivis amasan senlaborecon
(9 % da oficiala senlaboreco kaj pli ol 13 % da personoj lokitaj en nevalidecon).
Post pluraj semajnoj de tripartia traktado (sindikatoj, mastraro kaj Ćtato), nova sociala
pakto estis publikigita. Äi temis pri salajroj, labortempo, klerigo, pensioj kaj impostojâŠ
Tiuj interkonsentoj de Wassenaar ebligis duonigi la tuton
« senlaboreco + malvalideco ». Äiuj problemoj ne estis
solvitaj sed tiuj interkonsentoj pruvis, ke per dialogo, surtabligante Äion,
prenante la necesan tempon por profundigi la diskuton, akceptante reciprokajn
koncedojn
(« oni simpligas laborjuron sed oni vere sekurigas salajrulojn »),
oni povas nete retropeli senlaborecon kaj malsolidecon.
Dum longa tempo, interkonsentoj de Wassenaar estis konsiderataj kiel
plej bona faro pri sociala kontrakto. Sed, en 2004,
la murdo de Theo Van Gogh profunde Ćancelis la nederlandan socion :
oni konstatis ke « sociala bonstato » ne sufiÄas por konsistigi
socion. Sociala ekvilibro necesas sed ne sufiÄas. Pozicio « Äiu havas laboron sed
Äiu restas hejme, en sia komuna homaro » ne estas vivpova longtempe.
Jen kial, en 2012, oni ne plu povas imagi socialan kunligiÄon kiel oni faris
en 1982 : la temoj identeco, loÄo, eduko (inkluzivante edukon al neperforto,
al laikeco), sociala ligilo kaj intimeco devas estis ankaĆ konsiderataj.
InspiriÄante de tio, kio estis farita en Nederlando,
sed provante eltiri sperton, fundamente estas tre rapide organizi
en Francio traktadon similan al tiu de Wassenaar. Ne per dekretoj aĆ per leÄoj redaktitaj
per komitatetoj, ni elirigos nian landon el la krizo. La tempo por debato
kaj traktado estas fundamenta.
Se maldekstro gajnas en 2012, necesas tuj malfermi socialan traktadon ;
utiligi 2 aĆ 3 monatojn por surtabligi Äion kun socialaj partneroj
(pensioj, senlaboreco, financado de sociala protektadoâŠ) kaj
naskigi novan socialan kontrakton, kiu estos
submetita al referendumo..
Referendumo ebligos publikan debaton kaj
poste se Jes gajnas, ebligos garantii tre grandan stabilecon de la
novaj ludreguloj. Stabileco estas esenca Äar entreprenestroj same kiel
sindikatistoj tre ofte plendas pri nestabileco de socialaj reguloj.
Batali kontraĆ enspezaj neegalaÄ”oj
Entute, se oni efektivigas la tuton de niaj
proponoj 2,
oni povas krei pli ol du milionojn da postenoj en 5 jaroj. Krei tian
volumenon da postenoj estas verĆajne la plej bona rimedo por
eviti recesion 3 kaj la plej
bona rimedo por reekvilibrigi la traktadon pri laborkondiÄoj aĆ pri salajroj.
Sed, por batali kontraĆ enspezaj neegalaÄ”oj, debato devas esti
organizata en la parlamento por difini kiuj estas la maksimumaj enspezaj malegalaĔoj,
kiujn oni povas akcepti en respubliko, kiu elektis kiel fundamentajn principojn
liberecon sed ankaĆ egalecon kaj fratecon.
Dum tre longa tempo, nia ekonomio funkciis kun mastroj sen enspezo supera al 20-oblo
de la baza salajro. 20-oble la SMIC (minimuma salajro), tio estas jam grandega! Nun,
kreskanta nombro da virinoj kaj viroj havas enspezojn sub la minimuma salajro kaj
aliaj, male, havas enspezojn 30-oble, 100-oble aĆ eÄ 400-oble pli altaj.
La parlamento devas debati pri tiu nivelo de neegaleco, kiu
estas absurdaĔo kaj etika kaj ekonomia. Tiu debato devas ebligi esploradon de
Äiuj konkretaj rimedoj, kiuj disponeblas al politikistoj por batali
kontraĆ tiujn neegalaÄ”ojn. Kial la publika mendo ne estus rezervita al
entreprenoj, kies diferencoj inter salajroj konformas al valoroj de la respubliko ?
1 La volumeno
de la materialaj riÄaÄ”oj produkteblaj en unu horo, meze, en nia lando.
2 Amase investi
en loÄadon, amase investi en energiĆparojn kaj renovigeblajn energiojn, dividi
aferbankojn disde deponbankoj, kio kondukos ilin al pligranda investo en EMEj,
plikreskigi socialan kaj solidaran ekonomion, batali kontraĆ delokadoj, trakti alian
labordividonâŠ
3 Se 2 milionoj da
personoj aĆ familioj ekricevas novan enspezon kaj se la aliaj malpli maltrankviliÄas
pri sia estonteco, tio povas nur profiti al ekonomio.
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14 â Faire Ă©clore la dĂ©mocratie en Europe
changer radicalement les institutions
«LâĂ©largissement rend indispensable une rĂ©forme fondamentale des
institutions, affirmait Joschka Fischer, le Ministre allemand des
affaires Ă©trangĂšres, le 12 mai 2000. Comment imaginer un Conseil
europĂ©en Ă 30 chefs dâEtat ? Avec les institutions actuelles,
comment parvenir encore Ă agir ? Comment
Ă©viter que les compromis ne soient de plus en plus Ă©tranges et que
lâintĂ©rĂȘt des Citoyens pour lâUnion ne finisse par tomber bien en
dessous de zéro ? Il existe une réponse toute simple: le passage à un systÚme entiÚrement parlementaire.»
Dans un systĂšme intergouvernemental (le systĂšme actuel), il nây a que
des CHEFS dâEtat et des CHEFS de gouvernement autour de la table de
décision. Sur une question importante, mettre un CHEF en minorité est
quasi-impossible car câest prendre le risque dâhumilier tout son paysâŠ
Il faut donc que les 27 soient dâaccord, Ă lâunanimitĂ©, pour que lâon
change le contenu dâune politique.
Avec un tel systĂšme, aucune alternance nâest possible. La paralysie
est assurée. Et quand les politiques sont paralysés, ce sont les
technocrates ou le marché qui font la loi.
Alors que si lâon adoptait un systĂšme parlementaire,
comme le proposaient les Allemands en 2000, des députés européens de
tel ou tel pays pourraient ĂȘtre mis en minoritĂ© sans drame national
puisque dâautres dĂ©putĂ©s europĂ©ens du mĂȘme pays seraient, eux, dans la
majorité⊠Câest bien un dĂ©bat politique (droite/ gauche/âŠ) qui est
tranché dans un Parlement et non un combat entre nations.
Ce nâest pas en amĂ©liorant la bougie quâon a inventĂ© lâampoule Ă©lectrique.
Ce nâest pas en mettant quelques rustines aux institutions conçues en
1950 pour 6 pays que lâon fera naĂźtre une Europe dĂ©mocratique. Si lâon
adoptait le fonctionnement parlementaire proposé par Joschka Fischer,
lâensemble de la Commission, le Gouvernement europĂ©en, serait dâune
seule couleur politique (celle qui a la majorité au Parlement européen).
Il nâinterviendrait que sur les questions sur lesquelles un pays isolĂ©
nâa plus vraiment de souverainetĂ©, celles sur lesquelles nous devons
absolument nous unir pour ĂȘtre efficaces : dĂ©fense, diplomatie,
monnaie, recherche, sécurité intérieure, environnement, régulation de la
mondialisationâŠ
Elaguer les compétences
«Les problĂšmes du XXIĂš siĂšcle ne peuvent ĂȘtre rĂ©solus avec les peurs et
les recettes des XIX et XXĂš siĂšcles, affirmait Joschka Fischer. Une
répartition précise des compétences entre la Fédération et les Etats
nations devrait laisser Ă la FĂ©dĂ©ration uniquement les questions demandant Ă ĂȘtre rĂ©glĂ©es impĂ©rativement au niveau europĂ©en tandis
que le reste demeurerait de la compétence des Etats. Il en ressortirait
une FĂ©dĂ©ration Ă©laguĂ©e, capable dâagir et comprĂ©hensible pour ses
citoyens parce quâelle aurait surmontĂ© son dĂ©ficit dĂ©mocratique »
concluait le Ministre allemand dans un discours qui reste totalement
dâactualitĂ©.
Qui ferait quoi ?
Parlement et gouvernement européen |
Diplomatie, Défense, Sécurité intérieure, Monnaie, Recherche, Politique agricole, Commerce, Développement durable⊠|
Parlement et gouvernement national |
Ăducation, SantĂ©, Culture, Logement, Emploi, Retraites |
Parlement et gouvernement régional |
Entretien des lycées et des routes, Développement économique, coordination formation des adultes |
⊠|
⊠|
En rĂ©alitĂ©, il nâest pas nĂ©cessaire dâavoir la mĂȘme organisation dans
tous les pays. Nous devons seulement nous mettre dâaccord sur les
domaines oĂč lâEurope est nĂ©cessaire pour retrouver une vraie capacitĂ©
dâagir : non pas la taille des bananes et le calibre des avocats,
mais la diplomatie, la défense, la recherche, la régulation de la
mondialisation, etcâŠ
Pour toutes les autres questions, chaque pays fait comme il le
veut : en France, les programmes scolaires sont Ă©tablis au niveau
national alors quâen Belgique, câest lâEchevin municipal qui en est
largement responsable. Si lâun de nos deux pays voulait changer sa
tradition sur ce point, cela mettrait des milliers de gens dans la rueâŠ
On peut trĂšs bien avoir une diplomatie et une recherche communes en
conservant des traditions diffĂ©rentes dans dâautres domaines. Aux
Etats-Unis, les lois et les modes de vie sont trÚs différents en Floride
et au Texas. De mĂȘme, en Inde, le KĂ©rala et le Rajahstan ont des
organisations sociales et des cultures assez différentes. Cela ne les
empĂȘche pas dâappartenir Ă une mĂȘme fĂ©dĂ©ration.
Lâexemple indien est trĂšs intĂ©ressant.
Câest la plus grande dĂ©mocratie du monde. Sa constitution est une
constitution clairement fĂ©dĂ©rale : lâUnion indienne ne sâoccupe que
des domaines pour lesquels un des 28 Etats, sâil Ă©tait isolĂ©, nâaurait
pas les moyens dâagir (Diplomatie, dĂ©fense, recherche, monnaie,âŠ). Et la
Constitution indienne comporte une sorte de Traité social qui rassure
les Etats qui ont un systÚme social assez avancé comme le Kérala.
Grùce à ce Traité social, ils sont sûrs de ne pas régresser, de ne
pas ĂȘtre tirĂ©s vers en bas. MĂȘme si le gouvernement Ă©lu au niveau de
lâUnion est trĂšs peu social, le KĂ©rala et ses 32 millions dâhabitants
sont certains de pouvoir garder leurs avancées en matiÚre de logement,
dâĂ©ducation ou de santĂ©.
Si lâon adoptait un systĂšme parlementaire, le gouvernement europĂ©en
serait désigné par la majorité du Parlement européen pour mettre en
Ćuvre le projet exposĂ© aux citoyens avant les Ă©lections europĂ©ennes. Il
aurait cinq ans pour mettre en Ćuvre ce projet (le Conseil des Chefs
dâEtat nâayant quâun rĂŽle limitĂ©, comme le SĂ©nat en France).
LâEurope disposerait dâune fiscalitĂ© propre : impĂŽt sur les
bénéfices, écotaxe ou taxe Tobin améliorée, un impÎt voté par le
Parlement européen financerait la défense, la diplomatie, la recherche,
la politique agricole, les fonds structurelsâŠ
Tous les 5 ans, les Ă©lections europĂ©ennes seraient lâoccasion de
vrais débats politiques. Les citoyens pourraient faire le bilan de la
majoritĂ© sortante et dĂ©cider de lui donner ou non 5 ans de plusâŠ
LâEurope aurait les moyens dâagir efficacement et rapidement sur tous
les dossiers oĂč la dĂ©cision politique est aujourdâhui paralysĂ©e par
lâunanimitĂ©.
La proposition de Joschka Fischer, assez proche de ce que proposaient
dĂ©jĂ Wolfgang SchĂ€uble et Karl Lamers en 1994, aurait lâintĂ©rĂȘt aussi
de respecter le principe fondamental de toute démocratie : un
homme, une voix. Un dĂ©putĂ© Ă©lu Ă Malte ayant le mĂȘme poids quâun dĂ©putĂ©
Ă©lu en Allemagne ; le vote dâun citoyen Polonais au moment des
Ă©lections europĂ©ennes ayant le mĂȘme poids que le vote dâun Espagnol
alors que dans le systĂšme intergouvernemental actuel, sur toutes les
grandes questions, le poids de Malte Ă©quivaut au poids de lâAllemagne
(alors que sa population est 206 fois plus faible), ce qui nâest pas
trÚs démocratique !
La proposition Delors
Si lâon renforce le pouvoir du Parlement europĂ©en, comment ĂȘtre sĂ»r que
les Ă©lections europĂ©ennes seront rĂ©ellement des Ă©lections oĂč lâon dĂ©bat
des questions européennes et non pas 25 élections nationales
simultanées ? En 1997, Jacques Delors proposait que les formations
politiques européennes désignent avant les élections leur candidat au
poste de PrĂ©sident de la Commission. Aux Etats-Unis (dâAmĂ©rique), les
citoyens Ă©lisent un ticket (PrĂ©sident et Vice PrĂ©sident) en mĂȘme temps
quâils dĂ©signent leurs reprĂ©sentants. De ce fait, les Ă©lecteurs du Texas
ont bien conscience de participer au mĂȘme scrutin que ceux de Floride.
Pourquoi les partis qui participent aux élections européennes ne
pourraient-ils pas désigner avant les élections les 3 ou les 5
personnalités (issues de pays différents) qui dirigeraient la Commission
pendant cinq ans ? Cela obligerait les partis Ă sâentendre sur des
programmes réellement européens et cela éviterait que ne se reproduisent
les graves cafouillages qui ont entouré la naissance de la Commission
Barroso.
Les propositions de Fischer avaient suscitĂ© lâenthousiasme de tous
celles et ceux qui veulent construire une Europe politique capable de
faire Ă©quilibre Ă lâhyper-puissance amĂ©ricaine. A gauche, un trĂšs grand
nombre de militants et dâĂ©lus avaient immĂ©diatement exprimĂ© leur soutien
à Joschka Fischer. Et, à droite, les Européens convaincus avaient
applaudi aussi : « Ces propositions tombent Ă pic. Si nous nâallons pas dans ce sens, lâEurope ne ressemblera plus Ă rien. »
appuyait Hubert Haenel, le Président RPR de la délégation du Sénat pour
lâUnion europĂ©enne dans Le Monde du 30 mai 2000.
Une crise clarificatrice avec les Anglais
Alain JuppĂ©, pressentant lâopposition anglaise, affirmait quâil ne
fallait pas avoir peur de provoquer une « crise
clarificatrice ». Que faire si -pour un temps au moins- la Grande
Bretagne refuse dâavancer dans ce sens ? Comment clarifier la relation
avec Londres sans abßmer une amitié si précieuse ?
Churchill avait raison !
Dans le discours prononcé à Zurich en 1946, Winston Churchill pressait
la France et lâAllemagne de construire les Etats-Unis dâEurope mais il
affirmait déjà que, vu sa culture et son histoire, la Grande Bretagne
nâavait pas vocation Ă en faire partie : la Grande Bretagne
garderait un rĂŽle de charniĂšre entre les Etats-Unis dâAmĂ©rique et les
Etats-Unis dâEurope ! Pourquoi ne pas accorder aujourdâhui au
Royaume-Uni cette position distincte ? Nul
ne peut ĂȘtre obligĂ© dâaller plus loin quâil ne le souhaite. Mais nul
nâa le droit de ralentir exagĂ©rĂ©ment la marche des autres.
Et quâon ne nous dise pas quâil faut forcĂ©ment lâunanimitĂ© pour
modifier un Traité international. Dans le Nouvel Observateur du 4
décembre 2003, Robert Badinter dénonçait « le carcan » dans
lequel on allait enfermer lâEurope. Il rappelait que « de nombreux
Traités internationaux comportent une clause de révision à la majorité
simple ou à la majorité des 2/3 comme la Charte des Nations-Unies.» Le
protocole de Kyoto est entrĂ© en vigueur malgrĂ© lâopposition des
Etats-Unis (puisque 55 Etats, représentant 55% des émissions de CO2
lâont ratifiĂ©). De mĂȘme, une vraie Constitution europĂ©enne pourrait voir
le jour, mĂȘme sans lâaccord des Anglais (sachant que la porte leur sera
toujours ouverte).
Que les citoyens sâexpriment !
En ce dĂ©but 2012, lâEurope est Ă la croisĂ©e des chemins. Les traitĂ©s
européens sont en renégociation mais la diplomatie est une chose trop
importante pour ĂȘtre laissĂ©e aux diplomates. Si lâon avait attendu un
accord entre diplomates, le Mur de Berlin serait toujours debout. Ce
sont des citoyens, des Ă©lus, des syndicats et des associations qui ont
voulu et obtenu la chute du Mur et la rĂ©unification de lâEurope. Câest
aux citoyens de dire aujourdâhui quelle Europe ils veulent construire.
«Par notre inertie, nous enlevons au monde son visage humain » écrivait le philosophe Alain.
En ne se donnant pas les moyens de devenir une force politique,
diplomatique et militaire, lâEurope participe Ă la dĂ©shumanisation du
monde. En 1993, les signataires des accords dâOslo demandaient Ă
lâEurope de les aider Ă construire la paix entre IsraĂ«l et la Palestine.
Presque 20 ans plus tard, il nâexiste toujours pas de diplomatie
européenne et toutes les semaines, les médias nous apprennent combien
dâhommes, de femmes ou dâenfants sont morts sur les rives du Jourdain,
du Tigre et de lâEuphrate⊠et nous nous sentons dramatiquement
impuissants.
Etre 1981 et 1984, la construction européenne fut retardée par une
dame, Margaret Thatcher, qui exprimait trÚs fortement ses priorités.
« I want my money back. Je veux mon argent. Je veux mon
argent ! » dit-elle en tapant du poing sur la table jusquâĂ
obtenir gain de cause. Pourquoi les citoyens dâEurope ne diraient-ils
pas avec autant de force quelles sont leurs priorités ?
We want democracy ! We want social progress back ! Nous
voulons la démocratie. Nous voulons renouer avec le progrÚs social !
ArrĂȘtons de finasser. Il faut nous exprimer clairement : Jean
Monnet disait toujours que lâEurope nâavance quâavec des idĂ©es simples.
Mettre ensemble le charbon et lâacier, crĂ©er une monnaie unique, ce sont
des chantiers Ă©normes mais ce sont des idĂ©es quâun enfant de 5 ans peut
comprendre. LâEurope nâavance quâavec des idĂ©es simples. Simples mais
radicales.
Cela fait presque 20 ans que les Allemands, droite et gauche
confondues, nous proposent une idée simple : construire ensemble
une Europe politique, mettre en place un régime parlementaire. Et cela
fait presque 20 ans que les « élites » françaises bottent en
touche⊠Disons clairement aux Allemands que nous sommes dâaccord avec
leurs propositions. Présentons leurs nos excuses pour ces vingt années
dâatermoiements. Exposons-leur nos idĂ©es sur lâEurope sociale et
mettons-nous ensemble au travail avec tous les peuples qui voudront
rĂ©ellement dâune Europe dĂ©mocratique.
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14 - Disflorigi demokration en EĆropo
Radikale ĆanÄi la instituciojn
«Plivastigo necesigas fundamentan reformon de
la institucioj, asertis Joschka Fischer, germana ministro pri eksterlandaj aferoj,
la 12-an de majo 2000. Kiel imagi eĆropan konsilion kun 30 Ćtatestroj ?
Kun la nunaj institucioj, kiel ankoraĆ sukcesi agi ? Kiel eviti ke kompromisoj estus pli kaj pli strangaj kaj ke la intereso de
civitanoj por EĆropo ne tre malkresku eÄ sub nulon ?
Ekzistas tute simpla respondo: paso al tute parlamenta sistemo.»
En interregistara sistemo (la nuna sistemo), nur Ćtatestroj kaj
Ćtatregistaroj sidas ÄirkaĆ la decida tablo. Pri grava temo,
meti estron en minoritatan situacion estas preskaĆ neeble
Äar tio estas riski humiligi tutan landonâŠ
Do necesas ke la 27 landoj interkonsentu, unuanime, por
ĆanÄi politikon.
En tiu sistemo, neniu alterno eblas. Paralizo estas certigita.
Kaj kiam politikistoj estas paralizitaj, teknokratoj aĆ merkato diktas siajn regulojn.
Se oni adoptus parlamentan sistemon,
kiel proponis germanoj en 2000, eĆropaj deputitoj de iu aĆ alia lando povus
esti metitaj en minoritata pozicio sen nacia dramo Äar aliaj eĆropaj deputitoj
el la sama lando estus en majoritata pozicio⊠La parlamento decidas post politika debato
(dekstra / maldekstra / âŠ) sed ne post batalo inter nacioj.
Ne per plibonigo de kandelo
oni inventis elektran ampolon.
Ne per meto de kelkaj flikaĔoj al institucioj kreitaj en
1950 por 6 landoj, ni povos renaski demokratan EĆropon.
Se oni adoptus la parlamentan sistemon proponitan de Joschka Fischer,
la tuto de la Komisiono, la eĆropa registaro,
estus el unu sola politika koloro (tiu de la plimulto en la eĆropa
parlamento).
Äi diskutus pri temoj, en kiuj izolita lando ne plu estas vere suverena, tiuj temoj pri kiuj
ni devas absolute unuiÄi por efiki : defendo, diplomatio,
mono, esploro, enlanda sekureco, medio, reguligo de tutmondigoâŠ
TranÄi en kompetentecoj
«La problemoj de la 21-a jc ne estas solveblaj
per la timoj kaj receptoj de la 19-a kaj 20-a jc, asertis Joschka Fischer.
Preciza dispartigo de kompetentecoj inter federacio kaj Ćtatoj-membroj devus
lasi al la federacio nur la
temojn, kiuj nepre devas esti regataj je eĆropa nivelo dum la resto
restus kompetentecoj de Ćtatoj. De tio elirus simpligita federacio, agkapabla kaj
komprenebla de civitanoj Äar Äi estus superinta sian demokratan deficiton »
konkludis la germana ministro en parolado, kiu restas tute aktuala.
Kiu faras kion ?
EĆropaj parlamento kaj registaro |
Diplomatio, defendo, enlanda sekureco,
mono, esploro, agrikultura politiko, komerco, daĆriva evoluigo⊠|
Naciaj parlamento kaj registaro |
Edukado, sano, kulturo, loÄado, postenaro, pensioj |
Regionaj parlamento kaj registaro |
Bontenado de liceoj kaj vojoj, ekonomia evoluigo, kunordigo, adolta klerigo |
⊠|
⊠|
Fakte, ne necesas havi saman organizadon en Äiuj landoj.
Ni devas konsenti nur pri sektoroj en kiu EĆropo estas necesa por
retrovi veran agkapablon : nek pri banangrandeco nek pri dimensioj de advokado,
sed pri diplomatio, defendo, esploro, reguligo de tutmondiÄo, ktpâŠ
Por ciuj aliaj temoj, Äiu lando faru kiel Äi volas : en Francio, lernejaj programoj
estas deciditaj je nacia nivelo, kiam en Belgio, pri tio precipe responsas la urba skabeno.
Se iu el niaj du landoj volus ĆanÄi sian tradicion pri tio, tio surstratigus milojn da
personojâŠ
Oni ja povus havi komunajn diplomation kaj esploradon
konservante malsamajn tradiciojn en aliaj sektoroj. En Usono,
leÄoj kaj vivmanieroj tre malsamas en Florido kaj en Teksaso. Same,
en Hindio, Keralao kaj RaÄastano havas sufiÄe malsamajn socialajn organizadojn kaj
kulturojn. Tio ne malpermesas al ili aparteni al sama federacio.
La hindia ekzemplo estas tre interesa.
Äi estas la plej granda demonkratio en la mondo. Äia konstitucio estas vere
demokrata konstitucio : Hinda Unio zorgas nur pri sektoroj en kiuj unu el la
28 Ćtatoj, se Äi estus izolita, ne havus agrimedojn (diplomatio, defendo esploro,
mono,âŠ). Kaj la hindia konstitucio en havas specon de sociala traktato, kiu
kontentigas la Ćtatojn, kiuj havas socialan sistemon sufiÄe antaĆigitan kiel tiu de Keralao.
Dank'al tiu sociala traktato, ili certas ne malprogresi, ne esti tirataj malsupren.
EÄ se la registaro elektita je hindia nivelo estas tre malmulte sociala, Keralao kaj ties
32 milionoj da enloÄantoj estas certaj povi konservi sian progresojn pri loÄado,
edukado kaj sano.
Se oni adoptus parlamentan sistemon, la eĆropa registaro estus nomumita
per la plimulto en la eĆropa parlamento por efektivigi la projekton
prezentitan antaĆ la eĆropaj balotoj. Äi havus kvin jarojn por efektivigi tiun projekton
(la konsilio de Ćtatestroj havanta nur limigitan rolon, kiel senato en Francio).
EĆropo disponus propran impostadon : imposto pri profitoj, ekotakso aĆ
plibonigita takso Tobin, imposto voÄdonita per la eĆropa parlamento, kiu financus defendon,
diplomation, esploron, agrikulturan politikon, strukturajn kapitalojnâŠ
Äiun kvinan jaron, eĆropaj elektoj estus okazo de veraj politikaj debatoj.
La civitanoj povus bilanci la elirantan plimulton kaj decidi redoni aĆ ne kvin
pliajn jarojnâŠ
EĆropo havus rimedojn por efike kaj rapide agi pri Äiuj temoj, por kiuj politika decido
estas nun paralizita pro unuanimeco.
La propono de Joschka Fischer, sufiÄe proksima al tio, kio jam proponis
Wolfgang SchĂ€uble kaj Karl Lamers en 1994, havus ankaĆ la intereson obei la
fundamentan principon de Äiu demokratio : unu homo, unu voÄo.
Deputito elektita en Malto same pezus kiel deputito elektita en Germanio ;
voÄo de pola civitano, okaze de eĆropaj elektoj same pezus kiel tiu de hispano,
kiam en la nuna interregistara sistemo, pri Äiuj gravaj temoj,
la pezo de Malto egalas al tiu de Germanio (kvankam Äia enloÄantaro estas 206-oble pli
malgranda), kio ne estas tre demokrata !
La propono de Delors
Se oni plifortigas la povon de la eĆropa parlamento,
kiel esti certe ke eĆropaj elektoj estos veraj elektoj en kiuj oni debatos
eĆropajn temojn kaj ne 25 samtempaj naciaj elektoj ? En 1997, Jacques Delors
proponis ke la eĆropaj politikaj partioj elektu antaĆ la elektoj sian kandidaton
por la posteno de prezidanto de la Komisiono. En Usono, la civitanoj elektas
tiketon (prezidanton kaj vicprezidanton) samtempe kun siajn reprezentantojn.
Tial, elektantoj de Teksaso konscias ke ili partoprenas en la sama elekto kiel
tiuj de Florido.
Kial la partioj, kiuj partoprenas en la eĆropaj elektoj
ne povus elekti antaĆ la elektoj la 3 aĆ 5 personojn
(el malsamaj landoj), kiuj estrus la komisionon dum kvin jaroj ?
Tio devigus partiojn interkonsenti pri vere eĆropaj programoj kaj
tio evitus tiujn mispaĆojn, kiuj okazis dum la naskiÄo de komisiono
Barroso.
La proponoj de Fischer entuziasmigis tiujn, kiuj volas konstrui
politikan EĆropon kapablan alniveliÄi usonan hiperpotencon.
Maldekstre, multegaj batalantoj kaj elektitoj tuj esprimis apogon al
Joschka Fischer. Kaj, desktre, ankaĆ konvinkitaj eĆropanoj estis
aplaĆdintaj : « Tiuj proponoj
taĆgtempe okazis. Se ni ne iras laĆ tiu direkto, EĆropo similos al nenio. »
apogis Hubert Haenel, prezidanto (partio RPR) de senata delegacio por
eĆropa unio en gazeto "Le Monde" la 30-an de majo 2000.
Klariga krizo kun britoj
Alain JuppĂ©, antaĆvidante britan kontraĆon, asertis ke oni ne devas timi estigi
« klarigan krizon ». Kion fari se - por iom da tempo - britio rifuzas antaĆiri
laĆ tiu direkto ? Kiel klarigi la rilaton kun Londono sen difekti tiun tiel gravan amikecon ?
Churchill pravis !
En parolado dirita en Zuriko en 1946, Winston Churchill instigis Francion kaj
Germanion konstrui UnuiÄintajn Ćtatojn de EĆropo sed li jam asertis ke, konsiderante
Äian kulturon kaj Äian historion Britio ne alvokiÄas al partopreno : Britio
konservus interan rolon inter UnuiÄintaj Ćtatoj de Ameriko kaj UnuiÄintaj Ćtatoj de
EĆropo ! Kial ne konsenti nun al Britio tiun apartan pozicion ? Neniu povas estis devigata iri pli antaĆen ol Äi deziras. Sed neniu
rajtas tro bremsi antaĆiron de aliaj.
Kaj oni ne devas diri al ni ke devige unuanimeco necesas por modifi internacian traktaton.
En semajna gazeto "le Nouvel Observateur" de la 4-a de decembro 2003, Robert Badinter denuncis
« la trudkaÄon » en kiu oni enĆlosos EĆropon. Li rememorigis ke
« multaj internaciaj traktatoj enhavas klaĆzon pri revizio je simpla plimulto
aĆ je 2/3 plimulto kiel estas en la Äarto pri UnuiÄintaj Nacioj.» La protokolo de Kioto
ekaktivis malgraĆ kontraĆstaro de Usono (Äar 55 Ćtatoj, reprezentantaj 55% de la ellasoj
de CO2 ratifis Äin). Same, vera eĆropa konstitucio povus naskiÄi, eÄ sen konsento de britoj
(tamen lasante la pordon malfermita por ili).
La civitanoj parolu !
En tiu komenco de 2012, EĆropo estas je vojkruco. La eĆropaj traktatoj estas retraktataj sed
diplomatio estas tro grava por lasi Äin al diplomatoj. Se oni estintus atendinta
interkonsenton inter dipolomatoj, la berlina muro ankoraĆ starus. Estas ja civitanoj,
elektitoj, sindikatoj kaj asocioj, kiuj volis kaj gajnis la murfalon kaj reunuiÄon de
EĆropo. Estas ja civitanoj, kiuj devas nun diri kiun EĆropon ili deziras konstrui.
« Pro nia inercio, ni forigas de la mondo ties homan vizaÄon » skribis
filozofo Alain.
Rifuzante doni al si la rimedojn por fariÄi politika, diplomatia kaj
milita potenco, EĆropo partoprenas en la malhumaniÄo de la mondo.
En 1993, la subskribintoj de la interkonsento de Oslo petis EĆropon
helpi ilin por konstrui pacon inter Israelo kaj Palestino.
Post preskaĆ 20 jaroj, ankoraĆ ne ekzistas eĆropa diplomatio kaj Äiusemajne,
amaskomunikiloj sciigas kiom da viroj, virinoj kaj infanoj mortis Äe bordoj de riveroj
Jordano, Tigriso kaj EĆfrato⊠kaj ni sentas nin drame senpovaj.
Inter 1981 kaj 1984, eĆropa konstruo estis prokrastita de
sinjorino Margaret Thatcher, kiu tre forte esprimis siajn
prioritatojn.
« I want my money back. Mi volas mian monon. Mi volas mian monon ! »
diris Ći frapante la tablon per pugno Äis kiam Ći gajnis.
Kial eĆropaj civitanoj ne dirus same laĆte, kiuj estas iliaj prioritatoj ?
We want democracy ! We want social
progress back ! Ni volas demokration. Ni volas sociale
reprogresi !
Ni Äesigu ruzaÄi. Ni devas klare esprimi nian volon : Jean
Monnet Äiam diris ke EĆropo progresas nur per simplaj ideoj.
Kunmeti karbon kaj Ćtalon, krei unikan valuton, estas grandegaj projektoj
sed ili estas ankaĆ ideoj, kompreneblaj de 5-jara infano.
EĆropo progresas nur per simplaj ideoj. Simplaj sen radikalaj.
Jam de preskaĆ 20 jaroj, germanoj, dekstruloj kaj maldekstruloj kune,
proponas al ni simplan ideon : kune konstrui politikan EĆropon,
starigi parlamentan reÄimon. Kaj de preskaĆ 20 jaroj la francaj « elitoj »
flankenmetas Äin⊠Ni klare diru al germanoj ke ni konsentas kun iliaj proponoj.
Ni esprimu niajn bedaĆrojn pro tiu dudekjara prokrasto.
Ni detaligu niajn ideojn pri sociala EĆropo kaj ni kune eklaboru kun Äiuj popoloj,
kiuj vere akceptos demokratan EĆropon.
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15 â NĂ©gocier un vrai TraitĂ© de lâEurope sociale
« Votez Oui à Maastricht et on se remettra au travail tout de suite
sur lâEurope sociale » affirmait Jacques Delors quelques jours avant le
référendum sur Maastricht en 1992. Il reconnaissait que le Traité était
trĂšs insuffisant en matiĂšre sociale mais demandait aux citoyens de ne
pas casser la dynamique européenne. Le Oui était passé de justesse.
Vingt ans plus tard, alors que la crise sociale sâaggrave dans tous
nos pays, les Traités européens sont de nouveau en discussion. Les
peuples ne peuvent plus se contenter de promesses. Il faut passer aux
actes.
RĂ©guler nos Ă©changes avec la Chine est une question fondamentale,
mais comment éviter que notre production industrielle soit délocalisée
au sein mĂȘme de lâEurope ?
La France doit-elle sâaligner sur le moins-disant fiscal et social
tchĂšque (câest la direction que prend Nicolas Sarkozy quand il annonce
quâon supprime la taxe professionnelle) ou faut-il agir, au contraire,
pour que lâensemble des pays membres renoncent Ă des stratĂ©gies de
dumping et retrouvent, ensemble, la voie du progrĂšs social ?
Pour Ă©viter que les pays dâEurope soient tentĂ©s les uns aprĂšs les
autres dâimiter et dâamplifier ce dumping, il faut profiter des
négociations en cours pour imposer un vrai Traité social européen, avec
des critĂšres de convergence sociaux, qui oblige les 27 Ă©tats membres Ă
converger « vers en haut » en matiÚre sociale comme ils ont su
converger vers en haut en matiĂšre Ă©conomique grĂące aux
critĂšres de Maastricht.
Si, depuis des annĂ©es, nous sommes nombreux Ă militer pour lâadoption
dâun vrai TraitĂ© de lâEurope sociale, câest pour trois raisons au
moins :
- des raisons sociales,
Ă©videmment. Comment se rĂ©signer Ă de tels niveaux dâinjustice ?
Comment accepter quâon laisse autant dâhommes, de femmes et dâenfants
sur le bas cĂŽtĂ© ? Pas besoin dâinsister; vous partagez sans doute
la mĂȘme volontĂ© de lutter contre lâinjustice.
- des raisons politiques.
En ne se donnant pas les moyens de devenir une force politique,
diplomatique et militaire, lâEurope participe Ă la dĂ©shumanisation du
monde : en 1993, les signataires des accords dâOslo demandaient Ă
lâEurope de les aider Ă construire la Paix entre IsraĂ«l et la PalestineâŠ
Presque vingt ans plus tard, il nây a toujours pas dâEurope politique,
toujours pas de force europĂ©enne dâinterposition.
Il est temps de réagir et de faire naßtre une Europe politique,
disposant dâune vraie diplomatie et dâune vraie armĂ©e. Oui, il y a
urgence Ă faire naĂźtre une Europe puissante, capable de tirer richesse
de sa diversitĂ©. Mais il nây aura pas dâEurope forte sans soutien des
opinions publiques : pas dâEurope politique sans Europe sociale.
Dans de nombreux pays, les citoyens nâaccepteront aucune Ă©volution vers une Europe politique si la question sociale est toujours remise Ă plus tard.
Il nây aura pas de progrĂšs institutionnel (une diplomatie europĂ©enne,
une dĂ©fense europĂ©enne) si lâEurope oblige ses Etats membres Ă mettre en
place des plans de rigueur et nâest pas capable de rĂ©pondre mieux aux
attentes de la vie quotidienne des citoyens.
- des raisons Ă©conomiques enfin.
Si nous voulons un TraitĂ© de convergence sociale câest aussi parce que,
comme le disait Ford au siÚcle dernier, « en période de crise,
chacun voudrait baisser les salaires et baisser la protection sociale,
mais cette baisse des salaires aggrave la crise ! Il faut donc nous
donner des rĂšgles collectives pour Ă©viter que le dumping de lâun oblige
tous les autres à un dumping équivalent. » Surtout quand ce
dumping est inutile parce que, globalement, la balance commerciale de
lâEurope est Ă©quilibrĂ©e !
Câest quand tous ont un vrai travail, un vrai salaire et une bonne
protection sociale que lâĂ©conomie fonctionne de la façon la plus solide.
VoilĂ pourquoi il nous paraĂźt urgent â vraiment urgent â de doter
lâEurope dâun vrai traitĂ© social.
Le traitĂ© de Maastricht comportait cinq critĂšres (dĂ©ficit infĂ©rieur Ă
3 %, dette infĂ©rieure Ă 60 %âŠ). De mĂȘme, nous proposons 5 objectifs
pour lâEurope sociale :
- un emploi pour tous : un taux de chÎmage inférieur à 5 % ;
- une société solidaire : un taux de pauvreté inférieur à 5 % ;
- un toit pour chacun : un taux de mal-logés inférieur à 3 % ;
- lâĂ©galitĂ© des chances : un taux dâillettrisme Ă lâĂąge de 10 ans infĂ©rieur Ă 3 % ;
- une réelle solidarité avec le Sud : une aide publique au développement supérieure à 1 % du PIB.
Nous avons su vaincre lâinflation (en quelques annĂ©es, elle est
passée de 14% à 2%). Pourquoi ne pas nous attaquer avec autant de force
au chÎmage, à la pauvreté ou au mal logement ? Des sanctions doivent
ĂȘtre prĂ©vues pour les Etats qui ne respecteraient pas ces critĂšres
sociaux dâici 10 ans. Le traitĂ© doit comporter Ă©galement des garanties
fortes en matiÚre de financement des systÚmes de sécurité sociale et des
services publics.
Le Traité doit obliger le Président de la Banque centrale à dialoguer
avec les Ă©lus (comme câest le cas aux Etats-Unis). Il doit permettre le
financement du budget européen par un impÎt européen. Le Traité
reconnaĂźt le principe dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et lâutilitĂ© des services
publics.
Il charge le Parlement europĂ©en dâĂ©laborer dâici deux ans une vrai
Charte du dĂ©veloppement durable qui obligera lâEurope Ă modifier sa
politique énergétique et ses positions en matiÚre de politique
commerciale.
Dans un marché unique, aucun pays ne peut progresser durablement en matiÚre sociale si les autres régressent.La France ne pourra pas garder longtemps un haut niveau de protection sociale si tous nos voisins y renoncent progressivement.
Si, en Italie, en Autriche ou en Espagne, des millions de retraités
pauvres viennent rejoindre les rangs des salariés pauvres, il est
illusoire de penser que nous pourrons, seuls, conserver un haut niveau
de cotisation et de protection sociale. Voilà pourquoi il faut créer un «
carcan positif » obligeant tous les pays à converger vers le haut, au
lieu de se résigner à détruire progressivement toutes les protections
sociales construites depuis un demi-siĂšcle.
Non seulement lâEurope doit ĂȘtre un bouclier protecteur, mais elle
doit inciter chaque pays à améliorer son systÚme social en allant voir
chez le voisin ce quâil y a de mieux.
En 2004, dĂšs
que notre projet de TraitĂ© de lâEurope sociale a Ă©tĂ© rendu public, il a
reçu le soutien dâun grand nombre de personnalitĂ©s 1 : aussi bien StĂ©phane Hessel ou Jacques Delors que JosĂ© BovĂ©, Bronislaw Geremek (ancien
ministre polonais), Enrique Baron Crespo (président du groupe
socialiste au Parlement européen), Jean Daniel du Nouvel Observateur,
Susan George dâAttac, Bruno Trentin (prĂ©sident du plus grand syndicat
italien), René Passet (économiste), Timothy Radcliffe (ancien Supérieur
gĂ©nĂ©ral de lâordre des Dominicains), lâabbĂ© Pierre, Philippe Guglielmi
(ancien Grand Maßtre des franc-maçons du Grand Orient), Jean-Maurice
Dehousse (ancien Ministre-président de la Wallonie), Robert Goebbels
(ancien Ministre de lâĂ©conomie luxembourgeois), Jean-Jacques Viseur
(ancien Ministre des finances belge), Gérard Pelletier (Président de
lâAssociation des Maires Ruraux de France), Claudy Lebreton (PrĂ©sident
de lâAssemblĂ©e des DĂ©partements de France), Alain Rousset (PrĂ©sident de
lâAssociation des RĂ©gions de France), le Mouvement National des ChĂŽmeurs
et précaires (MNCP), quelques 250 parlementaires et des milliers de
citoyens issus de neuf pays de lâUnion.
Pour soutenir notre initiative et demander Ă la Convention Giscard
qui rĂ©digeait la Constitution europĂ©enne dâen tenir compte, le PrĂ©sident
de la Commission, Romano Prodi, avait reçu une délégation des premiers
signataires.
Devant tous les journalistes présents au siÚge de la Commission
europĂ©enne, Romano Prodi souligna avec force lâimportance et la
crĂ©dibilitĂ© de notre dĂ©marche : « Ce sont des critĂšres tout Ă
fait rĂ©alistes. Ce sont des objectifs tout Ă fait atteignables. Câest
une question de volontĂ© politique. Jâen suis persuadĂ© : câest
seulement une question de volonté politique.» Hélas, Valéry Giscard
dâEstaing qui prĂ©sidait les travaux de la Convention sur lâavenir de
lâEurope, refusa dâintĂ©grer un projet de TraitĂ© social.
AprĂšs le Non au rĂ©fĂ©rendum français en mai 2005, lâidĂ©e de complĂ©ter
les traitĂ©s avec un protocole social sâĂ©tait progressivement imposĂ©e
chez les dirigeants europĂ©ens : « Le Non français nâest pas un
rejet de lâEurope elle-mĂȘme mais un rejet de lâEurope nĂ©olibĂ©rale,
affirmait John Monks, le Secrétaire Général de la Confédération
Européenne des Syndicats (C.E.S.) juste aprÚs le vote. PrÚs de 80 %
des ouvriers ont dit non. LâEurope nâest pas apparue comme une rĂ©ponse
au problÚme du chÎmage.»
Et le problĂšme ne concerne pas que la France: « Si les Allemands se prononçaient par rĂ©fĂ©rendum, je suis sĂ»r quâils voteraient non » affirmait Peter Altmaier, dĂ©putĂ© CDU, « il faudrait que le modĂšle social soit clarifiĂ©. »
En mars 2007, Ă lâoccasion des 50 ans du TraitĂ© de Rome, Angela Merkel rĂ©unissait
Ă Berlin tous les Chefs dâEtat dâEurope et rappelait devant eux sa
volontĂ© dâajouter un « protocole social » Ă la Constitution
européenne.
HĂ©las, la France Ă©lit Nicolas Sarkozy.
Et le nouveau Président voulut clore trÚs vite le dossier européen.
Alors que tous nos partenaires européens auraient préféré se donner le
temps de la rĂ©flexion et pensaient ne boucler la nĂ©gociation dâun
nouveau traitĂ© quâen 2009, Nicolas Sarkozy exigea de conclure
immédiatement. Sans prendre le temps du dialogue. Au risque de rater une
occasion historique de rapprocher lâEurope des attentes des peuples et
des nĂ©cessitĂ©s Ă©conomiques et sociales de lâĂ©poque.
Le 20 juin 2007, sur le perron de lâElysĂ©e, Jacques Delors ne cachait
pas ses réserves sur les projets européens du nouveau président :
Jacques Delors dit ses rĂ©serves sur le traitĂ© de lâUE
Jacques Delors a redit à Nicolas Sarkozy ses préventions vis-à -vis du Traité constitutionnel.
« Jâai rappelĂ© les points qui avaient dĂ©jĂ appelĂ© de moi des
rĂ©serves pour le projet de Constitution, mĂȘme si je lâai soutenu »,
a dĂ©clarĂ© lâancien prĂ©sident de la Commission europĂ©enne aprĂšs un
entretien avec le président français.
« Tout dâabord, il faut un protocole social afin
de bien montrer quâon concilie lâefficacitĂ© Ă©conomique, la puissance
européenne et la justice sociale vers le haut », a dit Jacques
Delors. « DeuxiĂšmement â je plaide pour ça depuis dix ans â il faut
un rĂ©Ă©quilibrage entre lâĂ©conomie et la monnaie Ă lâintĂ©rieur de
lâUnion Ă©conomique et monĂ©taire. Ce sont deux points
essentiels. » 2
En 2007, Nicolas Sarkozy nâa voulu Ă©couter personne : ni les
syndicats européens, ni Angela Merkel, ni Romano Prodi, ni Jacques
Delors⊠La question du dumping social et fiscal intra-européen ne
semblait pas du tout lâintĂ©resser.
Deux ans plus tard, câĂ©tait devenu Ă ses yeux un sujet crucial :
Pour « quâune nouvelle usine ne parte pas en TchĂ©quie ou
ailleurs », Nicolas Sarkozy annonçait quâil supprimait la taxe
professionnelle et privait les collectivités locales de
18 milliards de ressources. 18 milliards de perdus chaque année
pour combien dâemplois (peut-ĂȘtre) sauvĂ©s ? 18 milliards, câest
trÚs cher payé ! Et si les TchÚques diminuent encore leur niveau
dâambition sociale et donc leur fiscalitĂ©, allons-nous encore baisser
les nĂŽtres ?
Nicolas Sarkozy fait fausse route. Continuer Ă sâaligner sur le
moins-disant serait catastrophique Ă tous points de vue. Câest au
contraire en provoquant un sursaut et en renforçant les outils de
coopération et de convergence « vers le haut » que nous
sortirons de la crise.
En 2012, les traités européens sont de nouveaux en révision. Si nous
voulons effectivement éviter les délocalisations vers la République
tchĂšque, si nous voulons Ă©viter que la baisse des salaires en Allemagne
ne diminue lâactivitĂ© de nos usines, câest maintenant quâil faut agir.
La solution nâest pas dâimiter le dumping des uns et des autres mais, au
contraire, comme le disait Ford, de « nous donner des rÚgles
collectives » qui obligeront tous les pays à converger vers un plus
grand progrĂšs social.
* * * * *
« Par défaut de volonté,
par insuffisance dâĂȘtre,
par pleutrerie, par instinct de servitude,
lâEurope est en train de se rĂ©signer
Ă nâĂȘtre quâun espace commercial rĂ©gi par le libĂ©ralisme
et, politiquement, un dominion des Etats-Unis. »
Jacques Julliard - Le Nouvel Observateur - 9 janvier 2003
Jacques Julliard avait raison en 2003 de dénoncer la pleutrerie et le
défaut de volonté de nos élites, mais, en 1989, ce ne sont pas les
Ă©lites en place qui ont fait tomber le Mur. Si lâon avait attendu un
accord entre dirigeants, le Mur serait encore en place. Câest le peuple
qui lâa fait tomber. Câest au peuple, aujourdâhui, de dire quelle
orientation nouvelle il veut donner à la construction européenne.
En 1989, le peuple a fait tomber le mur et la chute du mur a obligé
les dirigeants européens a choisir trÚs vite entre deux options :
la dilution-Ă©clatement ou le sursaut. Ils ont choisi le sursaut en
lançant la marche vers la monnaie unique.
Aux Etats-Unis, câest la crise de 1929 qui a permis un saut fĂ©dĂ©ral
(crĂ©ation dâun impĂŽt fĂ©dĂ©ral sur les bĂ©nĂ©fices, lĂ©gislation sur les
banques, New Deal, etcâŠ). La crise actuelle doit ĂȘtre, pour
lâEurope, lâoccasion dâun sursaut dĂ©mocratique et social.
1 Cf. la tribune de Stéphane Hessel, Michel Rocard et Pierre Larrouturou dans Le Monde du 9 juin 2004.
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15 - Trakti veran traktaton pri sociala EĆropo
« VoÄdonu Jes al Maastricht kaj oni tuj relaboros pri sociala EĆropo » asertis
Jacques Delors kelkajn tagojn antaĆ la referendumo pri Maastricht en 1992.
Li agnoskis ke la traktato ne sufiÄis pri socialeco sed petis civitanojn ne
rompi eĆropan dinamikon. La Jes apenaĆ venkis.
Dudek jarojn poste, kiam la sociala krizo pligraviÄas en Äiuj niaj
landoj, la eĆropaj traktatoj estas denove traktataj. La popoloj ne plu
povas kontentiÄi per promesoj. Necesas agi.
Reguligi komercon inter ni kaj Äinio estas fundamenta punkto, sed kiel eviti ke nia
industria produktado estus delokita eÄ en EĆropo ?
Äu Francio devas alniveliÄi al la ÄeÄ„a sociala kaj imposta malplejpropono
(Tio estas la direkto, al kiu iras Nicolas Sarkozy, kiam li anoncas neniigon de
profesia takso) aĆ Äu necesas agi, male, por ke Äiuj Ćtatoj-membroj renuncu al
dumpingaj strategioj kaj remalkovru, kune, la vojon al sociala progreso ?
Por eviti ke la eĆropaj landoj, unu post la alia, cedu al tento imiti
kaj pligrandigi tiun dumpingon, necesas profiti per la nunaj traktadoj por trudi
veran eĆropan socialan traktaton, kun socialaj kriterioj pri konverÄo, kiu
devigus la 27 Ćtatojn membrojn konverÄi « supren » pri socialeco kiel
ili sciis konverÄi supren pri ekonomio dank'al la kriterioj de Maastricht.
Se, de multaj jaroj, ni estas multaj por batali por adopto de vera traktato
pri sociala EĆropo, tio estas por almenaĆ tri kialoj :
- socialaj kialoj,
evidente. Kiel akcepti tiajn nivelojn de maljusteco ?
Kiel akcepti ke oni lasu tiom da viroj, virinoj kaj
infanoj flanke ? Ne necesas insisti; vi verĆajne havas la
saman volon batali kontraĆ maljusteco.
- politikaj kialoj.
Rifuzante doni al si rimedojn por fariÄi politika, diplomatia kaj milita potenco,
EĆropo partoprenas en malhumaniÄo de la mondo.
En 1993, la subskribintoj de la interkonsento de Oslo petis EĆropon
helpi ilin por konstrui pacon inter Israelo kaj Palestino... Post preskaĆ 20 jaroj, ankoraĆ ne ekzistas politika EĆropo, ankoraĆ neniu
eĆropa intermetiÄa forto.
Estas ja tempo por reagi kaj naski politikan EĆropon,
kun vera diplomatio kaj vera armeo. Jes, urÄas naski potencan EĆropon,
kapablan eltiri riÄecon el sia diverseco. Sed ne estos forta EĆropo sen
subteno de popoloj : neniu politika EĆropo sen sociala EĆropo.
En multaj landoj, la civitanoj
ne akceptos evoluon al politika EĆropo se socialeco estas Äiam prokrastita..
Ne okazos institucia progreso (eĆropa diplomatio, eĆropa defendo) se EĆropo
devigas siajn Ćtatojn membrojn efektivigi rigorplanojn kaj ne kapablas pli bone
respondi al tio, kion atendas la civitanoj en sia Äiutaga vivo.
- ekonomiaj kialoj fine.
Se ni volas traktaton pri sociala konverÄo, tio estas ankaĆ kiel diris Ford
en la pasinta jarcento, « en periodo de krizo,
Äiu volus redukti salajrojn kaj socialan protekton,
sed tiu redukto pligravigas la krizon ! Necesas do adopti kolektivajn
regulojn por eviti ke dumpingo de iu devigu la aliajn al ekvivalenta dumpingo. »
Precipe kiam tiu dumpingo ne utilas Äar, entute, komerca bilanco de EĆropo
estas ekvilibra !
Ja kiam Äiuj havas veran laboron, veran salajron
kaj bonan socialan protekton, tiam ekonomio funkcias laĆ plej firma maniero.
Jen kial urÄas laĆ ni - vere urÄas - doti EĆropon per vera sociala traktato.
La traktato de Maastricht enhavis kvin kriteriojn (deficito sub 3 %,
Ćuldo sub 60 %âŠ). Same, ni proponas 5 objektivojn por sociala EĆropo :
- posteno por Äiuj : procento de senlaboreco sub 5 % ;
- solidara socio : procento de malriÄeco sub 5 % ;
- tegmento por Äiuj : procento de malbonloÄantoj sub 3 % ;
- egaleco de Ćancoj : procento de dekjarula legnepoveco sub 3 % ;
- reala solidareco kun sudaj landoj : publika helpo por evoluigo super 1 % de MEP.
Ni sukcesis venki inflacion (en kelkaj jaroj, Äi reduktiÄis de 14% al 2%).
Kial ne ataki samforte senlaborecon, malriÄecon aĆ malbonloÄadon ? Punoj
devus esti antaĆvidataj por landoj, kiuj ne obeos tiujn socialajn
kriteriojn post dek jaroj. La traktato devus enhavi ankaĆ
fortajn garantiojn pri financado de sistemoj por sociala asekuro kaj publikaj servoj.
La traktato devus devigi la prezidanton de la centra banko
dialogi kun elektitoj (kiel estas en Usono). Äi devas ebligi financadon de
eĆropa buÄeto per eĆropa imposto. La traktato agnoskas la principon de
Äenerala intereso kaj utilecon de publikaj servoj.
Äi komisias la eĆropan parlamenton por prilabori ekde nun kaj antaĆ du jaroj
veran Äarton pri daĆriva evoluigo, kiu devigos EĆropon modifi sian energian politikon
kaj siajn poziciojn pri komerca politiko.
En unika merkato, neniu lando povas daĆre progresi
pri socialeco se la aliaj malprogresas. Francio
ne povos konservi longtempe altan nivelon de sociala protekto
se Äiuj niaj najbaroj progresive renoncas pri tio.
Se, en Italio, en AĆstrio aĆ en Hispanio, milionoj da malriÄaj emeritoj
kuniÄas al la vicoj da malriÄaj salajruloj, estas iluzio pensi ke ni povos, solaj, konservi
altan nivelon de socialaj kotizoj kaj protekto. Jen kial necesas krei «
pozitivan trudkaÄon » devigantan Äiujn landojn konverÄi supren, anstataĆ
submetiÄi al progresiva detruo de Äiuj socialaj protektoj konstruitaj de
duonjarcento.
EĆropo ne nur devas estis protekta Ćildo, sed Äi devas ankaĆ instigi
Äiujn landojn plibonigi sian socialan sistemon serÄante en la najbaraj
landoj, kio estas plej bona.
En 2004, ekde kiam
nia projekto de traktato pri sociala EĆropo estis publikigita,
Äi ricevis subtenojn de granda nombro da elstaruloj 1 :
inter ili Stéphane Hessel,
Jacques Delors, José Bové, Bronislaw Geremek (malnova
pola ministro), Enrique Baron Crespo (prezidanto de socialista grupo en
la eĆropa parlamento), Jean Daniel de "Le Nouvel Observateur",
Susan George de Attac, Bruno Trentin (prezidanto de la plej granda
itala sindikato), René Passet (ekonomkisto), Timothy Radcliffe (malnova
Äenerala superulo de la dominikana ordeno), abato Pierre, Philippe Guglielmi
(malnova granda mastro de framasonoj de Granda Oriento), Jean-Maurice
Dehousse (malnova ministro-prezidanto de Valonio), Robert Goebbels
(malnova luksemburgia ministro pri ekonomio), Jean-Jacques Viseur
(malnova belga ministro pri financoj), GĂ©rard Pelletier (prezidanto de asocio de
kamparaj urbestroj de Francio), Claudy Lebreton (prezidanto de asembleo
de departementoj de Francio), Alain Rousset (prezidanto de asocio de regionoj de
Francio), la nacia movado de senlaboruloj kaj malsoliduloj (MNCP), 250 parlamentanoj
kaj miloj da civitanoj el naĆ landoj en eĆropa unio.
Por subteni tiun iniciaton kaj peti al la konvencio Giscard,
kiu redaktis la eĆropan konstitucion, konsideri Äin, la prezidanto
de komisiono, Romano Prodi, estis ricevinta delegacion de la
unuaj subskribintoj.
AntaĆ Äiuj Äeestantaj Ä”urnalistoj en sidejo de eĆropa komisiono,
Romano Prodi forte substrekis gravecon kaj kredindecon de nia
agado : « Viaj kriterioj estas tute realistaj. Ili estas tute
trafeblaj objektivoj. Äio dependas de politika volo. Mi estas konvinkita
pri tio : tio dependas nur de politika volo.» BedaĆrinde, ValĂ©ry Giscard
dâEstaing, kiu prezidis la laborojn de la konvencio pri
estonteco de EĆropo, rifuzis integri projekton pri sociala traktato.
Post la Ne en la franca referendumo en majo 2005, la ideo kompletigi
la traktatojn per sociala Äapitro iom post iom trudiÄis al eĆropaj
registoj : « La franca Ne ne estas rifuzo de EĆropo mem sed rifuzo de novliberala EĆropo,
asertis John Monks, la Äenerala sekretario de eĆropa konfederacio de sindikatoj
(C.E.S.) tuj post la voÄdono. PreskaĆ 80 %
de la laboristoj diris Ne. EĆropo ne aperis kiel respondo al la problemo
de senlaboreco.»
Kaj la problemo ne nur koncernas Francion: « Se germanoj devus esprimi sin per referendumo, mi estas certa ke ili
voÄdonus Ne » asertis Peter Altmaier, deputito el CDU,
« necesus ke la nuna sociala modelo estu klarigita. »
En marto 2007, okaze de 50-jariÄo de traktato de Romo, Angela Merkel kunvenigis en
Berlino Äiujn Ćtatestrojn el EĆropo kaj rememorigis antaĆ ili sian volon aldoni
« socialan Äapitron » al la eĆropa konstitucio.
BedaĆrinde, Francio elektis Nicolas Sarkozy.
Kaj la nova prezidanto volis tre rapide fermi la
eĆropan dosierujon.
Kvankam Äiuj eĆropaj partneroj estus dezirintaj preni sian tempon por pripensi
kaj fini traktadon pri nova traktato nur en 2009, Nicolas Sarkozy postulis
tujan konkludon. Sen preni tempon por diskuti. Je risko perdi historian okazon
pliproksimigi EĆropon al popolaj deziroj kaj al ekonomiaj kaj socialaj necesaÄ”oj
de nia epoko.
La 20-an de junio 2007, sur la perono de palaco ElysĂ©e, Jacques Delors ne kaĆis
siajn dubojn pri la eĆropaj projektoj de la nova prezidanto :
Jacques Delors esprimas siajn dubojn pri la
traktato de eĆropa unio
Jacques Delors rediris al Nicolas Sarkozy siajn dubojn pri la konstitucia
traktato.
« Mi rememorigis la punktojn, kiuj jam ekigis negativajn rimarkojn
pri la projekto de konstitucio, eÄ se mi subtenis Äin »,
deklaris la malnova prezidanto de eĆropa komisiono post longa diskuto kun la
franca prezidanto.
« Unue, necesas sociala
Äapitro por bone montri ke oni akordigas ekonomian
efikecon, eĆropan potencon kaj socialan justecon supren », diris Jacques
Delors. « Due â mi pledas por tio de dek jaroj â necesas reekvilibrigo de
ekonomio kun valuto interne de ekonomia kaj mona unio. Ili estas du esencaj
punktoj. » 2
En 2007, Nicolas Sarkozy volis aĆskulti neniun : nek eĆropajn sindikatojn,
nek Angela Merkel, nek Romano Prodi, nek Jacques
Delors⊠La intraeĆropa imposta kaj sociala dumpingo Ćajnis tute ne interesi lin.
Du jarojn poste, tio estis fariÄinta fundamenta temo :
Por « ke nova uzino ne foriru al ÄeÄ„io aĆ aliloke », Nicolas Sarkozy
anoncis ke li neniigis la profesian takson kaj tiel senigis lokajn kolektivumojn
je 18 miliardoj da monrimedoj. 18 miliardoj perditaj Äiujare por kiom
da (eble) savitaj postenoj ? 18 miliardoj, tio estas tre multekoste
pagita ! Kaj se ÄeÄ„oj ankoraĆ reduktas sian nivelon de sociala ambicio
kaj do sian impostadon, Äu ni ankoraĆ reduktos niajn ?
Nicolas Sarkozy eraras. DaĆrigi alniveliÄon al la malplejproponanto estus katastrofa
por Äio. Male estigante reagon kaj plifortigante kunlaborajn kaj konverÄajn ilojn
« supren », tiel ni eliros el la krizo.
En 2012, la eĆropaj traktatoj estas denove reviziataj. Se ni vere volas eviti delokadojn
al la ÄeÄ„a respubliko, se ni volas eviti ke redukto de salajroj en
Germanio reduktu aktivecon en niaj uzinoj, nun ni devas agi.
La solvo ne estas imiti dumpingon de iuj kaj de aliaj
sed, male, kiel diris Ford, estas « doni al ni kolektivajn regulojn »,
kiuj devigos Äiujn landojn konverÄi direkte al pli granda sociala progreso.
* * * * *
« Pro manko de volo,
pro nesufiÄo esti,
pro malkuraÄo, pro instinkto de submetiÄo,
EĆropo estas submetiÄanta
por esti nur komerca spaco regata per liberalismo
kaj, politike, dominio de Usono. »
Jacques Julliard - Le Nouvel Observateur -
la 9-an de januaro 2003
Jacques Julliard rajtis en 2003 denunci malkuraÄon kaj mankon de
volo de niaj elitoj, sed, en 1989, ne la regantaj elitoj faligis la muron.
Se ni estus atendintaj interkonsenton inter registoj, la muro ankoraĆ starus.
La popolo ja faligis Äin. Estas nun, ja la popolo, kiu devas indiki la novan direkton
al kiu devas iri la eĆropa konstruo.
En 1989, la popolo faligis la muron kaj la murfalo devigis
eĆropajn registojn tre rapide elekti inter du opcioj :
diluo-eksplodo aĆ reago. Ili elektis reagon, lanÄante iron direkte al unika valuto.
En Usono, estas ja la krizo de 1929, kiu ebligis federacian reagon
(kreo de federacia imposto pri profitoj, leÄaro pri bankoj, New Deal, ktp.).
La nuna krizo devas esti por EĆropo, okazo de demokrata kaj sociala
reago.
1 Vd. artikolon
de Stéphane Hessel, Michel Rocard kaj Pierre Larrouturou en "Le Monde" de la 9-a de
junio 2004.
2 Reuters, la 20-an de
junio 2007.
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